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D'écrivain comblé et adulé, Stefan Zweig était devenu un exilé se plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier. Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et Freud, Stefan Zweig souffrait d'être si peu semblable à ses modèles. Il lit et commente passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa liberté intérieure, la force d'assumer son ultime décision.
"Stefan Zweig (1881-1942) était écrivain.
Préface de Roland Jaccard.
"
Sous la plume de Zweig, Montaigne est "celui qui reste debout dans le chaos du monde". Nul n'aurait pu mieux esquisser en quelques mots la personnalité hors du commun qu'est l'auteur des Essais. Par son oeuvre même, immense, magnifique, confondue totalement avec sa vie. Parce qu'il "s'est adonné comme personne d'autre au plus sublime art de vivre : Rester soi-même".
On connaît beaucoup Zweig pour ses nouvelles, pour ses essais, moins parfois pour ses biographies qui sont pourtant aussi originales que remarquables. Car pour lui, la dimension psychologique prime sur le récit factuel et chronologique, ce qui lui permet d'apporter un éclairage nouveau et passionnant sur les personnages qu'il choisit. Il les étudie en réalité comme il le fait pour ses personnages de fiction : il plonge au plus profond de leur âme pour les comprendre et les révéler.
S'il s'est intéressé à Montaigne c'est qu'il est sans conteste un homme complexe, avec de multiples facettes et des vies successives tout aussi riches les unes que les autres pour qui rien n'est figé, rien n'est définitif. Sa vie est une opération permanente de renouvellement : "à chaque instant nous recommençons à vivre." C'est la recherche qui le passionne bien plus que la découverte. C'est la raison pour laquelle certains ont accusé Montaigne d'incohérence. Mais il ne s'agit pas de cela. Ses contradictions sont inhérentes à sa démarche : il est à la fois tout et rien, toujours autre et toujours identique. Il est "l'homme qui se cherche en tout et qui cherche tout en soi."
Zweig seul pouvait suivre et rendre compte de cet esprit en perpétuel mouvement, tantôt tourné vers la vie publique, tantôt retiré dans sa tour, tantôt voyageur d'Europe. On sent d'ailleurs dès les premières pages de son ouvrage combien Montaigne a marqué Zweig qui a fait l'expérience profonde et personnelle de la lecture des Essais. Après une première approche à 20 ans, peu concluante si ce n'est le plaisir de la lecture, il lui a fallu atteindre la maturité pour en comprendre, pour en ressentir la philosophie et la sagesse : "vivre par soi-même, être libre et le devenir toujours plus."
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