"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles... L'une d'elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l'agonie de son peuple d'adoption...
Sur une base historique, Jim Fergus cisèle des portraits de personnages attachants aux caractères bien trempés. Son livre est une ode à la nature, aux grands espaces, un plaidoyer pour la liberté. Prenant le contre-pied des westerns qui ont accompagné l'enfance de mes dimanches, il dénonce les manœuvres du gouvernement américain désireux de s'emparer des riches terres pétrolifères des Cheyennes "au nom de Dieu et de notre destinée manifeste" violant les accords conclus avec les "natifs".
C'est une incroyable épopée que nous raconte Jim Fergus dans ce roman flamboyant et puissant paru en 1998, auquel il donnera une suite en 2016( La vengeance des mères) puis une troisième et dernière partie en 2019 ( Les amazones)
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C'est une œuvre de fiction si habilement construite et racontée qu'on y croit à 100%. La base véridique sur laquelle il a construit son roman est la venue à Washington D.C. en 1873 du grand chef cheyenne Little Wolf, le sort réservé par les américains aux peuples autochtones, "les sauvages" et la célèbre guerre des Black Hills.
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Little Wolf aurait proposé au président Grant un échange censé favoriser l'intégration du peuple indien à la nation blanche : 1000 femmes blanches contre 1000 chevaux. Un premier convoi de femmes volontaires achetèrent ainsi leur liberté , qu'elles sortent de prison ou de l'asile où elles avaient été internées en raison de leur indépendance d'esprit ou de leur fort caractère. ( Que ce soit en France ou en Amérique, les femmes fortes faisaient si peur aux hommes au 19e siècle qu'ils n'avaient d'autre issue que de les enfermer ! )D'autres les rejoignirent, isolées, endettées ou par esprit d'aventure.
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L'auteur nous offre une galerie de femmes toutes plus attachantes les unes que les autres, May Dodd dont nous lisons les carnets intimes, la petite Sarah, Euphemia qui a fui l'esclavage, la douce Martha, Helen l'artiste peintre, Gretchen, la grande suisse allemande ... s'y joindront ensuite plusieurs femmes cheyennes, et quelques hommes remarquables lorsqu'elles auront enfin rejoint la tribu des "sauvages " qui va les accueillir.
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Hymne à la nature, hommage à ces hommes et ces femmes qui constituaient les peuples natifs; parfois tellement plus civilisés que les blancs arrogants (on se demande alors qui sont les vrais sauvages) mais parfois aussi terriblement violents. May et les autres vont s'adapter, s'attacher et nous feront vivre avec intensité cette aventure hors du commun...Jim Fergus s'est glissé dans la tête de May avec beaucoup d'intelligence et de finesse, et je me suis laissée emporter avec bonheur par le souffle romanesque de cette histoire magnifique.
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