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En suivant les marées et le vol des oiseaux, Franny Stone tente de surmonter les pertes qui ont hanté sa vie. Mais lorsque la nature sauvage qu'elle aime tant menace de disparaître, Franny ne peut plus errer sans destination. Elle arrive au Groenland avec un objectif : trouver la dernière volée de sternes arctiques et la suivre dans sa migration. Elle convainc le capitaine Ennis Malone de la prendre à bord du Saghani, gagnant la confiance de son équipage en lui promettant que les oiseaux les mèneront à des poissons devenus rares. Mais cette femme au bord de l'effondrement, consumée par un monde aussi brisé qu'elle, n'est pas celle qu'elle prétend être. Propulsé par une narratrice aussi féroce et fragile que les sternes qu'elle suit, Migrations est à la fois une ode à notre environnement et un page-turner à couper le souffle qui raconte les chagrins et la culpabilité des hommes.
Entre beauté et désespoir, et entre mer et ciel, Migrations est une méditation sur la vie. Femina.
Traduit de l'anglais par Anne-Sophie Bigot.
Franny Stone se passionne pour les oiseaux. Petite fille, elle apprivoisait déjà les corbeaux. Alors que la planète se voit perdre de nombreuses espèces à cause du réchauffement climatique et de la pêche à outrance, Franny décide de se donner un but ultime : suivre la dernière volée de sternes à travers l’océan depuis le Groenland. Elle convainc les membres de l’équipage du Saghani de sortir de leur zone de pêche pour l’aider à traverser l’océan en leur promettant de les mener vers des bancs de poissons plus denses mais leur confiance n’est pas totalement gagnée.
Anticiper ce qui pourrait se passer d’ici quelques années est audacieux en littérature. On met l’accent sur le tragique, et l’inévitable aussi d’une certaine manière. Alors oui, chaque auteur(e) aussi fataliste qu’il soit est audacieux de suggérer l’angoisse du lendemain à travers ses mots et d’attirer le lecteur vers cela. Migrations, c’est un peu ça. On entre dans la vie de cette passionnée de volatiles, touchée par ce monde qui se perd et brisée par une enfance perturbante. Elle communique ses émotions à travers cet amour pour les sternes et tente de survivre moralement à cette déchéance mondiale à laquelle elle assiste, impuissante.
C’est déroutant, touchant et inquiétant car ce récit n’est qu’un miroir d’une réalité qui nous pend au nez. Pourtant, sous ce que l’écriture de Charlotte McConaghy dénonce se trouve aussi une ode incroyable à la Terre, la nature ou ce qu’il en reste et la beauté du monde aérien. Un texte bien souvent poétique se révèle au lecteur sous ses accents de fin du monde qu’Anne-Sophie Bigot à su traduire avec beaucoup de justesse et d’émotions.
Ce roman est comme une dernière épopée marine qui raconte la culpabilité des hommes à travers les yeux d’une femme et son combat. La complexité des derniers instants qu’elle garde entre ses doigts laisse le lecteur très ému. Un Ulysse des temps modernes qui cherche en son périple à se remémorer le monde d’avant.
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