"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Imaginez une jeune fille de 16 ans, enceinte et vulnérable, que l'on vient d'arracher de force à la douceur de son foyer pour la jeter dans une camionnette crasseuse. Elle est seule, terrifiée.
Maintenant, imaginez une jeune fille de 16 ans, enceinte et manipulatrice de génie, que l'on vient de jeter à l'arrière d'une camionnette crasseuse. Dès les premières minutes de son enlèvement, elle se focalise avec calme et détermination sur deux choses : sauver l'enfant qu'elle porte et se venger.
Méthodique et calculatrice, elle met au point un plan à l'organisation quasi scientifique où rien n'est laissé au hasard. Sa volonté de fer et son ingéniosité seront ses meilleures armes contre la brutalité de ses oppresseurs et il ne lui restera alors plus qu'à attendre le moment idéal pour lancer son attaque.
Pendant ce temps-là, l'agent du FBI Roger Liu enquête sur une série de disparitions d'adolescentes enceintes. Une des pistes qu'il suit le mène jusque dans l'Indiana.
Méthode 15/33 renverse les codes du genre et raconte ce qui se produit lorsque la victime a un comportement tout aussi sociopathe que celui de ses ravisseurs. L'écriture de Shannon Kirk est précise, efficace, charpentée. Le genre du thriller est pris d'assaut par un prodige du genre dans ce page-turner d'une qualité littéraire incontestable.
« Méthode 15-33 » est le premier roman de Shannon Kirk, avocate et professeur de droit. Diplômée de l’Université de Suffolk, elle a exercé comme avocate d’assise à Chicago avant de s’installer dans le Massachussetts.
Ce thriller psychologique très noir et bluffant est un véritable coup de maître de 348 pages qui vous happe et se dévore littéralement. Il est tout à fait d’actualité car il parle de neurosciences et d’individus à l’esprit différent, plus intelligents que les individus à l’esprit commun. Le lecteur se sent quelque peu manipulé mais c’est pour la bonne cause bien sûr, celle de l’héroïne qui reste longtemps anonyme et dont je tairais le nom.
Avec ce roman nous effectuons une plongée dans l’Amérique profonde , notamment en Indiana , avec comme base arrière Chicago et les deux agents Liu et Lola du FBI
L’histoire, aux rebondissements imprévisibles et détonants, racontée en alternant les narrateurs, pose des questions dénuées de moral. Elle propose une vision bien peu morale et éthique de la justice et laisse une grand part à la vengeance. Férocité, esprit calculateur et préméditation ne viennent pas toujours du psychopathe que l’on croit…
L’histoire donc :
Une jeune fille de seize ans, issue d’une famille très aisée, enceinte de sept mois est kidnappée sur le chemin du collège. Elle devrait être terrifiée mais ce n’est pas le cas car elle n’est pas comme les autres. Elle ne ressent aucune empathie. Ce handicap détecté en maternelle suite à sa réaction lors d’un évènement traumatisant, va devenir une force redoutable. Méthodique et calculatrice, elle met au point un plan d’évasion où rien ne laisse place au hasard. Dés les premiers instants de son enlèvement, elle se concentre avec calme et détermination sur deux choses : sauver l’enfant qu’elle porte et se venger. Sa volonté de fer et son ingéniosité seront ses meilleurs armes . Elle n’a plus qu’à attendre le moment idéal pour passer à l’attaque.
Dans un Cultura, j'achète deux livres collection le livre de poche. Le caissier me dit que cela me donne droit à un livre gratuit dans un bac. J'y vois un Amélie Nothomb, un Irvin Yalom, tous deux déjà lus. Mon œil est attiré par 15-33. La couverture indique "offert pour l'achat de 2 Folio", ce qui n'est pas mon cas, mais personne ne surveille le bac, je pourrais prendre 50 livres, personne ne dirait rien.
Un très bon choix, excellent même. J'ai trouvé magistral, original dans la narration. J'ai cru un instant que l'auteur allait utiliser une fausse piste utilisée dans le silence des agneaux, mais non. J'aurais vu les deux trois dernières pages beaucoup plus perverses, mais l'auteur a peut-être voulu nous épargner un peu, on avait déjà pas mal dégusté !
J'espère que le film existe.
A noter une phrase à revoir dans l'édition Folio policier 2020 : page 279, il est écrit "avec tout ce que me je tape dans les caves"... Il fallait me faire relire avant d'imprimer !
Coup de cœur pour ce coup de maître. Excellent !
Une histoire bouleversante qui restera gravée dans notre mémoire avec quelques larmes qui couleront le long du visage au fil des passages.
Nous sommes plongés dans l'histoire dès les premières lignes et notre imagination est telle que l'on peut se faire les passages en tête de façon très nette !
C'est bien le premier livre qui m'a autant bouleversé !
Méthode 15-33 est un thriller original, étrange et parfois déroutant.
L’histoire raconte comment une jeune fille de 16 ans, enceinte, s’est fait kidnapper puis s’est échappée de son enfer.
J’ai aimé certaines choses, d’autres un peu moins, ce qui me laisse un sentiment assez mitigé même si le positif prime. J’ai beaucoup apprécié la narration pour commencer. Elle est scindée en deux. D’un côté, nous avons le récit de cette jeune fille à la première personne qui nous raconte son enlèvement, puis sa méthode pour s’échapper. De l’autre nous avons le récit à la première personne également, de l’agent spécial Liu, qui nous raconte cette histoire de kidnapping de son point de vue. Tout ça au passé, les faits s’étant déroulés dix-sept ans auparavant. J’ai trouvé intéressante cette confrontation de points de vue, ou plutôt, complémentarité. On sait ainsi ce qui se passait du côté de la victime, et ce qui se passait en même temps du côté de l’avancement de l’enquête.
J’ai apprécié le fait que la narration soit à la première personne puisque l’on peut appréhender beaucoup plus facilement le caractère des personnages de cette manière. On entre dans les méandres de la psychologie de cette jeune fille comme dans celle de Liu.
De fait, j’ai aimé l’originalité de la narration comme j’ai apprécié l’originalité de l’intrigue. En effet, l’on pourrait se dire qu’un récit de kidnapping de jeune femme enceinte est assez banal mais la manière dont Shannon Kirk met son scénario en place m’a beaucoup plu. Ça ne se déroule pas du tout comme dans d’autres récits de ce genre, en raison d’une victime pas si « victime » que ça justement.
J’ai aussi aimé le fait que durant une bonne partie du récit, pour ne pas dire plus de la moitié, on soit persuadé de quelque chose, de l’identité de la jeune femme que l’on suit depuis le début et qu’un retournement de situation se produise soudainement. J’aime ce genre de surprise !
Jusqu’ici tout va bien donc. Cependant, il y a un vrai point négatif à mon sens dans toute cette histoire : le réalisme. Je suis vraiment très « rigide » sur le réalisme et la rationalité dans un récit, surtout dans les thrillers. Or, avec Méthode 15-33, presque la moitié des actions me paraissent hors norme et vraiment peu réalistes. J’apprécie lorsque des personnages sont plus ou moins des sociopathes, c’est toujours intéressant et fascinant. Sauf qu’ici, ça m’a paru trop gros, pas assez profond. On se dit qu’une fille de 16 ans ne peut pas, aussi « sociopathe » soit-elle (même si elle ne l’est pas vraiment, c’est elle qui le dit), se sortir d’un tel enfer de cette manière. Sa méthode d’évasion est très intéressante à suivre, mais paraît vraiment irréalisable. Pareil du côté de Liu, il y a des événements et actions qui me paraissent juste trop énormes pour pouvoir les mettre dans la case « réaliste ». De ce fait, j’ai lu ce livre avec intérêt mais aussi avec beaucoup de scepticisme sur la moitié des événements, beaucoup trop surréalistes à mon goût.
En définitive, le manque de réalisme du thriller m’a dérangée mais je me positionne tout de même sur une note positive car tout le reste est très bien et je salue vraiment l’originalité de la narration et de l’intrigue. A lire pour se faire une idée !
Elle n’a pas de chance… elle a 16 ans, elle est enceinte jusqu’aux yeux et, en allant à l’école, elle est victime d’un enlèvement…
Mais elle ne va pas se laisser faire, elle va activer tous ses neurones, son incroyable esprit d’observation et de déduction, pour s’en sortir.
Sa vie est en jeu… mais surtout celle de son bébé…
Pour être tout à fait honnête, prise dans ma lecture et j’au dernier tiers du roman, j’étais partie pour donner la note maxi de 5 sur 5. Mais la fin a activé l’esprit critique de mon neurone et a mis en exergue certaines faiblesses de cette histoire qui, a posteriori, gâche quelque peu mon enthousiasme.
Je m’explique…
Dès le début, Lisa nous apprend qu’elle a consulté des docteurs sur une éventuelle pathologie psy. La 4ème de couv’ nous dit qu’elle est incapable d’empathie. Dans le roman, on nous dit qu’elle est incapable de sentiments. Et si on est un peu tatillon, ce flou est agaçant parce qu’on n’est pas loin de la traiter de psychopathe ou de sociopathe, de voir une certaine forme d’autisme dans ce personnage. Mêler volontairement la psychiatrie dans ce récit embrouille le lecteur plus qu’autre chose et c’est dommage. Et si je suis une littéraire de base et que je ne suis pas psy, même si la psychologie est un thème qui me passionne, le choix des mots est important. Tout comportement humain est sujet à interprétation psychiatrique mais n’entraîne pas forcément une pathologie…
Donc perso, je ne pense pas que Lisa soit atteinte d’une quelconque pathologie. C’est une surdouée scientifique, donc pragmatique. Cette surdouance couplée à une capacité d’empathie quasi-inexistante lui a permis de survivre. Mais elle est capable d’émotions et de sentiments, on le voit très bien dans certaines scènes très puissantes du roman. Émotions et sentiments dont elle a la totale maîtrise à cause de son éducation au sein d’une famille fermée et froide et de son esprit scientifique. C’est en cela qu’elle est un personnage remarquable car elle détone dans un monde où l’émotion étouffe sans cesse la logique et le bon sens.
J’ai adoré Lisa! Pour son esprit scientifique, calculateur, sa patience, son calme, sa maîtrise de soi, cette faculté à se distancier de ses émotions et son côté McGyver! Pas d’hystérie, pas d’auto-apitoiement, c’est un warrior dans une situation de crise extrême.
J’ai adoré son esprit de justice et de vengeance après sa libération.
Pas de suspens car le lecteur sait d’entrée que la jeune fille est libre puisque c’est elle qui relate les événements… mais par qui, quand, comment, ça, on ne le sait pas.
L’histoire est racontée par cette jeune future maman et par l’agent spécial Roger Liu chargé des disparitions. Le récit de ces deux personnages créent une tension qui nous pousse à tourner les pages, tant l’envie que ces deux destins convergent pour une fin heureuse est grande. Et la rencontre entre ces trois-là est des plus savoureuses!
L’entrée en piste de cet agent permet aussi de souffler un peu et de sortir de cet état d’enfermement qui pourrait paraître long et fastidieux au lecteur, en nous intéressant à Roger Liu et sa collègue, à leurs efforts et leurs avancées dans l’enquête, à leurs motivations et leur parcours personnel également.
Mais si échafauder le plan d’une évasion est faite de chiffres et d’anticipation, ce récit nous apprend surtout que rien ne se passe jamais comme on le prévoit, aussi surdoué que l’on soit…
Et un rien peut changer l’avenir… faire que l’on s’en sorte vivant… ou pas…
Mais ça, c’est à vous de le découvrir…
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