"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le Marécage. Un territoire maudit, aux contours indéfinis, peuplé d'étranges créatures. Un territoire dangereusement inhospitalier, où l'on n'envoie que les pires criminels. Mais un territoire où Ariston Bergère, capitaine de la Garde du Palais royal de Palantia, va dissimuler Ysaut, bébé héritier du trône au centre de trop de complots. Une mission courageuse et louable. Mais qui va très vite mal tourner. Car la princesse mourra... À moins qu'il ne se trouve un moyen de garder vivant son nom... De quoi pousser ses nombreux ennemis à sortir de l'ombre pour une terrible traque, dans laquelle sera prise une mystérieuse aventurière masquée : Sombra...
Quand un maître du design et du dessin animé compose un univers de fantasy animalière convoquant la puissance du Loisel de La Quête de l'oiseau du temps, il est recommandé de bien s'accrocher à son fauteuil avant toute lecture... Attention : choc graphique !
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Même si il s'agit d'un premier album, Antonio Zurera est précédé d'une belle réputation : grand nom de l'animation, il a fait débuter des auteurs renommés tels que Guarnido et Munuera, et son album est adoubé par Loisel sur son bandeau. Avec de telles références, les attentes sont forcément élevées… et pourtant je suis passé complètement à côté de ce premier tome. Malgré un dessin aux qualités indéniables, j'ai trouvé que l'album manquait cruellement de lisibilité. La mise en couleur est techniquement bonne, mais ne m'a pas semblé correspondre au style du dessin, et créait pour moi un décalage. Surtout, le plus gros problème vient pour moi du découpage et de la mise en scène, avec notamment des scènes d'action complètement bancales, manquant de clarté et d'équilibre. Si on ajoute à ça une histoire à la fois convenue et confuse, un manque de rythme, des erreurs de traduction manifestes, et un lettrage peu élégant, on obtient une grosse déception alors qu'il y avait un vrai potentiel graphique. Dommage !
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Ce premier tome est une entrée en matière dans l’univers de la Dark Fantasy animalière. Introduction éloquente et convaincante.
Antonio Zurera nous entraine dans son univers sur plusieurs fronts à la fois : à Mont Royal dans le royaume de Palantia, dans le Marécage, un territoire maudit, dangereusement inhospitalier, peuplé d'étranges créatures où y sont envoyés les pires criminels, sur un champs de bataille où se distingue un prétendant légitime au trône de Palantia.
Dans cet univers sombre et ultra violent, véritable cloaque, tout est permis, meurtres, enlèvements, manipulations, manigances, trahisons. Ici règne la loi du plus fort, du plus retors.
Tout commence par un complot ourdit par Dame Valadia pour assassiner la reine Violante ainsi que son bébé, la princesse Ysaut, afin d’accéder au trône. Entre alors en scène Ariston Bergère, honnête homme et chevalier, capitaine de la garde royale qui servira de bouc émissaire. Il va soustraire le nourrisson à une mort certaine en l’enlevant. Pourchassé et blessé par les gardes royaux, il n’a d’autre choix que de s’enfoncer là où personne n’osera venir le chercher, dans les profondeurs du Marécage.
Au fil de ces passionnantes 90 pages, on découvre de nombreux événements aux multiples rebondissements ainsi des peuples et des personnages hauts en couleurs, comme la mystérieuse Sombra au visage masqué qui se cache dans le Marécage. Cet univers onirique et enchanteur tranche véritablement avec les événements sombres et violents qui le frappent.
Quand Antonio Zurera, maître du design et du dessin animé, compose un univers de fantasy animalière et qu’ Hiroyuki Ooshima assure la mise en couleurs, c’est un véritable choc graphique, on ne sait plus où donner du regard.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Dupuis pour cet envoi. »
" Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024."
D'un côté le marécage, territoire d'exil des rebus de la société et autres esprits torturés. De l'autre, le royaume de Palantia, terrain de jeu favori des luttes de pouvoir intestines sur fond de complots politiques. Et en trait d'union, Ariston Bergère, capitaine de la garde royale, qui porte sur ses épaules le poids des ans et l'avenir de tout un peuple. L'héritière légitime du trône. Simple bébé qui ne va pas survivre longtemps au poids des événements tout comme son bienfaiteur. Un héritage lourd pour le marécage mais un bébé peut en cacher un autre... Tout comme la fragilité de la condition humaine peut mettre en évidence les hasards de la condition sociale. Se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Les premières cases nous plongent rapidement dans l'ambiance. Les actions se succèdent et s'entremêlent dans une action virevoltante. L'alternance "miroir" entre les complots politiques au sein du royaume de Palantia et l'enchaînement des péripéties induites par l'irruption de cet élément perturbateur fonctionne à merveille. Deux univers si dissemblables et qui pourtant, se rejoignent dans ce besoin irrépressible d'expression d'une violence refoulée, avec en toile de fond un changement de paradigme des valeurs. Le Marécage fait ressortir les souffrances individuelles et collectives mais il constitue une sorte d'asile des coeurs meurtris. La psychologie des personnages, et notamment Sombra est travaillée.
Le dessin est superbe et donne à voir une ambiance de conte par certains moments tout en respectant les codes de la fantasy animalière. Le trait est soigné, caractéristique de l'ambiance qui se dégage de cet album. Une mention toute particulière pour le travail impressionnant sur la couleur avec une exploitation très réussie des teintes de bleu et de rouge.
Le vrai défaut que je note mais qui n'en est peut-être pas un est l'accumulation d'actions et d'histoires parallèles (je ne dirais pas secondaires) qui peut complexifier la compréhension globale. Le fil conducteur peut ressembler à une pelote de laine. Mais personnellement j'y vois la marque d'un premier tome introductif qui "plante le décor" et va s'assembler par la suite. Morceau par morceau pour finalement se rejoindre dans une même fresque. Le scénario, le genre et la technique narrative me font penser à la série "les 5 terres", ce qui augure de belles choses. Je lirai avec plaisir le prochain tome. Les questions sont nombreuses et le suspense demeure intact.
Un album fantastique d'apparence très belle, avec des couleurs sombres somptueuses, mais assez confus et dont l'intrigue n'avance pas. L'ambiance Game of Thrones / Cinq Terres règne avec son lot de complots et de trahisons.
Pourtant, c'est une référence plus ancienne et plus poétique qui m'est revenue de mon adolescence. La belle "Laïyna" de René Hausman et Pierre Dubois que j'avais découvert dans Spirou Magazine. Petite madeleine de l'enfance...
Je ne lirai pas le second tome de Marécage, quoi qu'en dise Régis Loisel qui encense ce dessinateur espagnol. Je me replongerai plutôt dans les dessins de René Hausman si je remets la main dessus.
À défaut, je me ferai peut-être une "Graine de folie" de Civiello.
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