"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Deux cents ans après sa naissance, Baudelaire continue de marquer les générations et le poète plane sur l'oeuvre d'Yslaire depuis les origines. C'est pourtant Jeanne Duval, celle que le poète a le plus aimée et le plus maudite, que le dessinateur a choisie pour revisiter dans ce chef-d'oeuvre la matière sulfureuse et autobiographique des Fleurs du mal.
De Jeanne, pourtant, on ne sait presque rien, ni son vrai nom, ni sa date de naissance, ni sa date de décès. Aucune lettre signée de sa main ne nous est parvenue. Restent quelques témoignages, des portraits dessinés par Baudelaire lui-même, une photo de Nadar non authentifiée, sans oublier les poèmes qu'elle lui a inspirés. Jeanne, "c'est l'invisible de toute une époque" qui réapparaît dans la résonance féministe de la nôtre. Elle qui était stigmatisée comme mulâtresse, créole et surnommée "Vénus noire" en référence à la "Vénus hottentote", aimante tous les préjugés d'un siècle misogyne et raciste.
Je n'ai pas du tout apprécié cette BD qui relate la vie de Charles Baudelaire car certains dessins sont pour moi trop crus, trop sexuels et m'ont mise mal à l'aise. J'ai nettement préféré la biographie de Jean Teulé "Crénom Baudelaire !" sur le même thème. Je n'ai pas été sensible du tout à l'aspect graphique qui est l'élément le plus important dans une BD.
Mademoiselle Baudelaire c'est Jeanne Duval, c'est la vénus noire, celle qui durant presque vingt ans fut l'amante du poète. Le mystère plane toujours autour de cette femme, cette muse, cette égérie qui inspira à Charles Baudelaire ses plus beaux poèmes.
J'étais donc ravie d'en savoir plus sur elle.
Cependant je trouve que c'est encore Baudelaire qui est au centre. Jeanne Duval n'est à mon avis qu'un prisme à travers lequel Yslaire raconte la vie du poète maudit.
Ça n'en reste pas moins intéressant quand, comme moi, on n'est pas une spécialiste du personnage.
Par contre d'un point de vue esthétique c'est un sans-faute. La beauté des planches est renversante. Les dessins débordent de sensualité et de voluptuosité dans une ambiance sombre, moite, peuplée des démons Baudelairiens. le tout admirablement rendu par le choix des couleurs
Une pépite que ce roman graphique racontant Baudelaire à travers le prisme de sa muse métisse, Jeanne Duval.
Une lecture noire et sauvage où celle-ci narre à la mère du poète leur amour qui a tant fait parler, son génie non reconnu et sa lente déchéance. Les dessins, bien que très sombres, sont splendides et extrêmement puissants. Nous évoluons à l’époque de Baudelaire et de ses pairs, dans le Paris de la bohème et des artistes mais aussi des bordels, de la vérole et des drogues. De nombreuses scènes de sexe sont représentées mais jamais de vulgarité (à ne pas mettre dans des mains d’enfants toutefois), toujours à la lisière entre le plaisir de la chair et la poésie, omniprésente bien évidemment.
Un roman graphique magnifique qui réhabilite avec beauté et tendresse celle qui a inspiré le poète mais qui, par sa couleur de peau, fut stigmatisée par les autres artistes et la famille de Baudelaire. J’ai adoré !
Yslaire nous livre l’histoire d’amour contrarié et sulfureux entre Charles Baudelaire et sa maîtresse, Jeanne Duval, qu’on appellera la Vénus Noire.
Contrarié, car à l’époque, s’amouracher d’une mulâtresse pour ne pas dire "negresse" était mal vu ...Sulfureux , car cette passion destructrice limite dévastatrice faite de déchirements magnétise Charles qui n’aura de cesse de revenir à elle ...elle dont l’âme se dispersera à travers les mots des fameuses "Fleurs du Mal ".
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Séduite , je l’étais déjà , mais là Yslaire nous embarque visuellement de façon magistrale et sublime, j’ai du mal à trouver les mots sur ce travail qu’on observe , scrute, contemple.
Des scènes oniriques et poétiques, à du charnelles assez crues avec un érotisme très hot par moment , la tension est palpables. La séduction hypnotique de Jeanne opère et les tourments de l’auteur nous envahissent.
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Je n’ai pas été captivée à chaque moment alors qu’on est suspendu à l’onirisme , on revient à des faits plus concret. Process nécessaire pour cette biographie hommage au poète avec ce personnage fort que cette Mademoiselle, féministe à la sexualité affirmée.
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Un bel ouvrage pour lequel l’investissement et Bernard Yslaire est indéniable... la passion ou l’admiration qu’il voue à Baudelaire transpire sur chaque page . Bravo l’artiste !
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