"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cavanna, trente ans après Les Ritals et Les Ruskoffs, nous offre un tableau réjouissant de souvenirs, réflexions et anecdotes. Avec toujours la même verve et la même insolence, il évoque la période du STO en Allemagne, l'aventure de Hara Kiri ou les atteintes de l'âge. Sans rien oublier de ses origines, il reste ouvert aux mouvements du monde. Une gouaille formidable anime le récit de sa jeunesse outre-Rhin et, loin de tout pathos, il sait rendre touchante et drôle la description des progrès de la maladie et des divers malheurs liés à l'âge. Quant à Hara Kiri et Charlie Hebdo, Cavanna en brosse un tableau qui aide à comprendre le caractère presque miraculeux - du moins à ses débuts - de cette aventure de presse. Beaucoup de tendresse, des coups de gueule bienvenus, d'innombrables anecdotes racontées avec la truculence et la causticité apprises chez Rabelais : voici l'oeuvre d'une écrivain amoureux de la vie et des plaisirs, mais aussi, et surtout, de la littérature.
Cette Lune de miel n’est pas ce que l’on pourrait croire. Cette expression, si elle désigne toujours un moment agréable, concerne la maladie de Parkinson. Il s’agit plus exactement des instants de répit accordés par le mal, faisant croire que tout redevient normal. En réalité, ce n’est qu’une pause avant un retour plus fort encore. Avec son style inimitable et une franchise déconcertante, François Cavanna emmène le lecteur au plus près de ce qu’il vit, de ce que cette maladie lui inflige.
Remontent alors ses souvenirs de la seconde guerre mondiale, du STO (Service du travail obligatoire) en Allemagne (photo ci-dessous), de son enfance, de la formidable aventure de Hara-Kiri puis de Charlie Hebdo et bien d’autres encore qui se bousculent dans sa mémoire. Quand on a aimé le Cavanna des Ritals et des Russkofs, c’est un immense plaisir de lire Lune de miel, même s’il y a une souffrance aussi en découvrant ce qu’endure cet homme âgé de 87 ans.
Il y a surtout cette Virginie que l’on retrouve tout au long du livre. Personnage mystérieux qui s’attache à François Cavanna et effectue un énorme travail à ses côtés, elle est devenue un élément essentiel de sa vie actuelle. Au fil du livre, Cavanna nous offre de savoureux épisodes de sa jeunesse, des débuts de sa vie militante, de la vie au camp de travail, de sa fuite avec Maria, de ses contacts avec l’Armée Rouge, de sa vie familiale…Il nous livre aussi les détails des 25 ans de l’aventure de Hara-Kiri avec « une poignée de talents dont pas un ne ressemblait à un des autres, dont pas un ne pensait comme pensaient les autres. » Choron, Siné, Cabu, Gébé, Wolinski, Reiser, Fournier, Fred, Tignous mais aussi Val se retrouvent au fil des pages. Ainsi, il est possible de comprendre ce qui a fait le succès de leur fantastique aventure ainsi que les échecs qui ont suivi. Avec tout ça, il y a toujours cette Miss Parkinson et ses copines, miss ostéoporose, œdème, phlébite, embolie…Malgré tout, Cavanna continue : « Tant que je pourrai écrire une ligne, je serai présent parmi les vivants. »
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !