"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Frieda, psychanalyste, s'inquiète pour l'un de ses patients : Alan, désespéré de ne pas être père. Toutes les nuits, il rêve d'un petit garçon. Son petit garçon. Un fils qui lui ressemblerait, roux, comme lui quand il était jeune. Et comme Matthew, 5 ans, disparu à la sortie de l'école quelques jours plus tôt.
Simple coïncidence ? Malgré le scepticisme de la police, Frieda est bien décidée à mener l'enquête.
Et si les rêves d'Alan sont des preuves, ils ont tout d'un cauchemar.
Sous le pseudonyme de Nicci French, il y a deux auteurs anglais, Nicci Gerrard et Sean French, qui ont co-écrit de nombreux thrillers, dont la série consacrée à Frieda Klein, une psychanalyste londonienne dévouée corps et âme à son métier au point de passer la majeure partie de son temps sur les dossiers de ses patients, pour tenter d’élucider les mystères qui les entourent. De ce fait, elle se retrouve souvent mêlée à des enquêtes policières.
Comme souvent, je suis entrée dans la série, par hasard, sans suivre l’ordre chronologique et, finalement, décidé de tout reprendre depuis le début pour mettre de l’ordre dans ce que j’apprenais du parcours de Frida.
Un collègue dépressif qui est aussi l’ancien mentor de Frieda dont il faut réorienter la patientèle et prendre en charge le rétablissement…
Un patient perturbé par son désir de paternité… Il confie à Frida des rêves obsédants où évolue un petit garçon roux qui ressemble au petit Matthew Faraday dont la disparition récente fait la une des journaux.
Confessions sur le divan en forme d’aveu ?
Frieda peut-elle se permettre de manipuler l’inconscient d’un patient pour mener son enquête ?
La narration est polyphonique, mêle le présent et le passé, alterne les points de vue, joue sur les impressions des enquêteurs et aussi des lecteurs. Il est question de l’inquiétude des parents, du deuil impossible de ceux qui ont perdu un enfant sans savoir ce qu’il est advenu de lui, de l’angoisse du petit garçon séquestré, du rôle des média, des enquêtes qui piétinent, de la pertinence et de la justification des moyens mis en œuvre…
L’écheveau est alambiqué mais solide et, même si j’avais vu venir une partie du dénouement (liens entre frères, identité d’un personnage…), j’avoue avoir trouvé cette lecture captivante.
J’ai apprécié de connaître les circonstances du début de l’amitié de Frieda et du transfuge ukrainien et de sa collaboration avec le commissaire Malcolm Karlsson.
Les auteurs s’attachent à démêler les psychologies complexes des protagonistes et c’est ce qui fait l’originalité, selon moi, de cette série de romans. Plus que le déroulement d’une enquête aboutie, ce sont des parcours de vie, des relations de causes et de conséquences, des séquelles de traumatismes qui nous sont données à lire.
Seul bémol dans la version audio, chez Lizzie : la voix des narratrices, Marianne Bertrand et Bénédicte Charton. J’avais déjà relevé dans un autre opus que Bénédicte Charton contrefait trop sa voix pour donner vie aux différents personnages. Je ne m’étais d’ailleurs pas rendu compte qu’ici, elles sont deux…
C’est vraiment dommage et cela dessert le roman surtout pour l’accent russe et les voix d’enfants, insupportables.
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