Dans Lunar Park, Bret Easton Ellis, enfant terrible des lettres américaines, pense que les madeleines de Proust sont des mandarines, que sa maison d'Elsinore Lane est hantée, que le spectre de son père mort et peut-être aussi Patrick Bateman, le tueur d'American Psycho, que la moquette " pousse " dans la salle de séjour, qu'un coeur bat sous " la peau " d'un oiseau en peluche appelé Terby, que les femmes autour de lui ne verront jamais ces apparitions surnaturelles, que son fils sait où sont allés les garçons qui disparaissent mystérieusement, qu'il doit retrouver la simplicité des phrases qu'il écrivait dans son premier roman, qu'un massacre des innocents d'un genre nouveau est en cours, qu'une seconde chance lui est donnée, que Lunar Park sera son dernier roman. Avec son humour détaché et sa virtuosité, Bret Easton Ellis se joue du mythe de l'écrivain et nous plonge dans un rêve halluciné et jubilatoire, tout à la fois une sorte d'autobiographie fictive, un récit fantasmagorique de la vie de banlieue aux Etats-Unis, un hommage aux films et à la littérature d'épouvante, un témoignage de la douleur d'un fils, un exorcisme et une réévaluation de sa vie et de son oeuvre. " Je ne veux pas avoir à clarifier ce qui est autobiographique et ce qui l'est moins. Mais c'est de loin le livre le "plus vrai" que j'aie écrit. Au lecteur de décider ce qui, dans Lunar Park, a bien eu lieu. " Bret Easton Ellis.
J’aime les romans qui mettent en scène des écrivains. Ici c’est Bret Easton Ellis qui est narrateur de ce roman.
L’auteur d’American psycho, après avoir profité du succès de ce livre en se perdant dans l’alcool et la drogue, décide de se ranger. Il épouse une actrice célèbre. Son mariage n’est pas vraiment idyllique. Autour de lui des choses étranges se passent, des disparitions d’enfants, un étudiant suspect mais surtout des événements reliés au roman qu’il a écrit.
Bret Easton Ellis sème doucement le trouble autour de sa personne. On ne distingue plus la folie, les effets des drogues et le réel. On adore perdre pied dans les délires de l’écrivain pas très sympathique mais qui sait tout doser pour rendre le crédible. Certaines scènes sous tensions sont complètement farfelues mais tellement maîtrisées et immersives qu’elles ne rendent le livre que plus addictif. Un coup de cœur pour toute la tension qui s’en dégage, le trouble qui happe le lecteur.
Lunar Park est l'histoire folle, l'autobiographie fictive de Bret Easton Ellis lui-même.
Plongé dans l'univers de l'American Dream, le lecteur est invité par BEE à découvrir l'envers du décor, la drogue, l'anxiété, l'omniprésence de la peur aux fins fonds de la société états-unienne.
L'auteur décrit ici son passage à la folie, la paranoïa et ses addictions, tout en décrivant ses différents regrets : sa vie avec sa femme et ses deux enfants (d'un autre père), les mutations et transformations du monde qui l'entoure, son aventure avec une étudiante...
Malgré cette histoire sombre, BEE réussit comme toujours à livrer une histoire empruntée d'humour et de clins d'oeils à ses autres romans.
Pour les anglophones : si vous avez un bon niveau, foncez ! Je ne dirai pas que ce livre est à portée de tous de par son vocabulaire spécifique récurrent, et son rythme déroutant.
Spatial. C'est le seul mot qui me vient pour parler de ce livre, et je pense que c'est le bon. Le lecteur n'a pas intérêt à tenir au réalisme et aux bornes de la vérité stricte, au risque de rester au bord du livre.
Un auto-portrait déjanté de l'auteur Bret Easton Ellis au prises avec ses démons de jeune écrivain prodige : le succès, l'argent, la drogue, ses angoisses. Même le tueur en série d'American Psycho le poursuit, on se perd entre le vrai et le faux. C'est bon.
Littérature américaine ""moderne""J'ai un peu de mal, je pense que je suis trop terre à terre
Définitivement mon roman préféré d'un de mes auteurs préférés. L'oeuvre ultime de B.Easton Ellis. Dommage qu'il n'ait pas tenu la promesse qu'il lance dans ce roman, dont il est le personnage : il s'était juré de ne plus écrire de roman après. Il aurait du s'y tenir.
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