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Un livre saisissant dans la veine de Paroles de poilus, construit autour d'une thèse : la première guerre mondiale a eu lieu au XIXe siècle, ce fut la grande guerre coloniale, idéologique et raciste - appuyée par des preuves accablantes dans les dits et les textes de toute une époque (du XVIIIe au XXe siècle).
Cet ouvrage est presque exclusivement consacré à la France et à l'outrage qu'elle a commis devant l'histoire en assujettissant des peuples. Elle n'a pas eu le monopole de cet outrage, phénomène mondial d'exploitation vorace des terres, des richesses et des êtres qui a débuté en 1492 avec la " découverte " de l'Amérique latine et de ses richesses. Cet événement " imprévu " a engendré la mondialisation de l'économie par les maîtres des mers. L'Occident va dès lors progressivement coloniser, asservir et dominer le monde en s'installant partout pour commercer avec frénésie et piller dans l'allégresse.
En 1830, la France se rêve à nouveau empire et part à l'assaut de l'Algérie, puis de l'Afrique " noire ", avec pour alibi que, " fille des Lumières et de la Révolution ", elle va " civiliser les nations barbares " !
Ces conquêtes africaines et asiatiques se caractérisent par une violente domestication des êtres et de la nature ainsi que par une passion productiviste et extractiviste sans borne qui très vite nécessitera de massifs transferts de population ; attitude et sentiment portés par un orgueil, un déni d'humanité et un racisme absolument hallucinant que les paroles et textes présentés ici vont démontrer à satiété.
En réalité, la France prend part à la première vraie guerre mondiale, celle qui a précédé la guerre de 1914-18 et catalysé celle de 1939-45 : la grande " guerre coloniale " menée à peu près partout dans le monde par l'Occident et, dans une moindre mesure, par le Japon en Asie.
La pulsion colonisatrice est une tendance mortifère à la domination, à l'asservissement d'autrui, et en fin de compte, à la négation, à la destruction de tout ce qui diffère de nous. Plus grave encore, les concepteurs de la guerre coloniale ont posé les jalons racistes qui ont abouti à la Shoah.
Au moment où la peur de l'autre et des immigrés enfle dans le débat public, ce livre n'entend pas se substituer à tous les ouvrages qui documentent cette guerre, il entend en revanche, sans appeler à une vaine repentance, à mettre sur la table les preuves irréfutables de sa nature perverse en les laissant éloquemment parler d'elles-mêmes tout en essayant de prévenir que ce virus mortel ne récidive encore, comme on le voit aujourd'hui dramatiquement en Ukraine ou en Palestine.
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