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Ce deuxième volume de la trilogie Louisiana poursuit la saga d'une famille de planteurs dans le sud des États-Unis au 19ème siècle. Après le décès d'Augustin, patron tyrannique du domaine, sa veuve tente de prendre en main son destin, malgré les conflits qui l'oppose à son fils revenu d'Europe et sa fille aux idées progressistes. Ce chapitre met de nouveau en lumière la violence d'une société dominée par les hommes sur fond de racisme symbolisé par l'esclavagisme, à la veille de la guerre de Sécession qui fera éclater ce modèle. Grâce à un scénario puissant de Léa Chrétien, inspiré d'une histoire vraie, nous découvrons les secrets parfois inavouables d'une famille déchirée qui évoque parfois les films "La Couleur Pourpre" et "La Couleur des sentiments" ou le roman de Faulkner, "Le Bruit et la fureur".
Après plus d’un an d’attente, c’est avec un très grand plaisir que je découvre le deuxième tome de la série Louisiana, « la couleur du sang ».
Fruit de la collaboration entre Léa Chrétien (scénario et couleur) et Gontran Toussaint (dessin), cette saga nous plonge dans l’histoire d’une famille de planteurs en Louisiane, entre 1805 et 1961. Le scénario continue sur le même principe, celui de la narration par Louise Soral l’arrière-petite-fille, au soir de sa vie, afin de laisser une trace de l’histoire familiale pour ses filles et petites-filles.
Cette formidable aventure a débuté avec la construction de la plantation par l’arrière-grand-père, Augustin Maubusson. Nous assistons donc à des retours en arrière chronologiques qui font surtout la part belle aux femmes de cette famille, puisque ce sont elles, les véritables héroïnes de ces albums. En effet, elles vont devoir se battre pour diriger leur plantation en l’absence des hommes, trop occupés par la gestion, soi-disant commerciale, depuis la Nouvelle Orleans, où la vie est nettement plus agréable pour ces messieurs.
Après un premier tome se déroulant entre 1805 et 1811, ce deuxième tome couvre la période allant de 1822 à 1861 et les deuxièmes et troisièmes générations sont mises en lumière avec Joséphine Maubusson, la fille d’Augustin, qui va devoir à son tour s’occuper de la gestion de la plantation de canne à sucre, dans une société axée sur le machiste.
Dans ce nouvel album, on retrouve à nouveau les thèmes forts, déjà abordés dans le tome 1 comme l’esclavagisme, mais avec cette fois, des relations se nouant entre certains personnages alors que cela leur est totalement interdit, en raison de la différence de couleur de peau et de la peur du métissage.
Comme pour le précédent tome, le judicieux choix, d’utiliser de superbes camaïeux de rouge, bleu, vert sur les planches, met en valeur les très beaux dessins de Gontran Toussaint, que ce soient les personnages, les intérieurs mais surtout les extérieurs, dont on a l’impression de ressentir la moiteur et la touffeur.
Ce deuxième tome s’achève en 1861, à l’aube de la guerre de Sécession, ce qui augure une fin des plus intéressantes avec un troisième tome qui sera plus qu’attendu.
Une série véritablement à découvrir, si ce n’est pas encore le cas.
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