Voici une liste de livres bien ciblés pour ce Noël...
L'Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l'Anschluss par l'auteur de Tristesse de la terre et de 14 juillet.
Voici une liste de livres bien ciblés pour ce Noël...
Un Goncourt et un Renaudot d’excellent niveau, mais de bien sombres préoccupations
Un roman indispensable, "Le livre que je ne voulais pas écrire" d'Erwan Larher aux éditions Quidam
Dans ce petit livre de 150 pages écrit à la manière d'un roman, l'auteur nous raconte l'arrivée de Hitler au pouvoir avec la bienveillance, si ce n'est l'encouragement, des pays européens et notamment l'Angleterre et la France, qui pensaient ainsi empêcher le communisme de franchir leurs frontières.
Dans cet ouvrage, l'auteur s'interroge, avec ironie, sur l'attitude réelle (opportunisme, naïveté, crédulité voire lâcheté) des grands du monde de l'époque, politiques et industriels, et sur leurs véritables desseins.
Il va donc "refaire" l'histoire et nous expliquer que l'arrivée des troupes en Autriche n'est pas aussi glorieuse que les livres d'histoire la racontent...
Le plus triste est qu'aujourd'hui les grands industriels et financiers (BASF, Thyssen, Farben, Skoda Werke Wetzler, Aussiger Verein, Boruta, Wola, Winnica, Kuhlmann, ITT, Ford, General Motors, Standard Oil of New Jersey, Du Pont, Morgan, Rockefeller, Lamont...) de cette arrivée au pouvoir détiennent toujours les rênes du pouvoir et ont pignon sur rue sans jamais avoir été inquiétés. A croire que par confort les Etats ont préféré faire l'autruche.
J'ai lu ce livre pamphlet d'une seule traite, j'ai apprécié le côté incisif mais non revanchard de l'auteur. Il m'a donné un nouvel éclairage sur cet épisode de notre histoire dont nous n'avons pas encore tourné la page.
Je le recommande vivement.
https://quandsylit.over-blog.com/2024/07/l-ordre-du-jour-eric-vuillard.html
Un récit glaçant sur l'Anschluss, les compromissions écoeurantes des grands groupes industriels allemands avec le parti Nazi et les petites lâchetés du chancelier Autrichien face au désastre à venir.
Vuillard raconte formidablement bien alternant faits historiques, secrets d'alcôve et impressions personnelles.
Un petit livre avec sur sa première de couverture, un homme en tenue de grande classe, et pour cause il s’agit de : Gustav Krupp. Février 1933 une réunion des principaux hommes d’affaires allemands à lieu au Reichstag, dans le seul but d’aider le financement du chancelier allemand Hitler, et dont ils bénéficieront en retour de multiples largesses dans les commandes d’armement et d’une main-d’œuvre gratuite ! Nous avons là les grands noms de l’industrie allemande tels que : BASF, Bayer, Agfa, Opel, Siemens, Allianz...
L’auteur relate les prémisses de l’entrée de la deuxième guerre mondiale, en l’occurrence l’Anschluss, période de mars 1938, tout simplement, l’annexion de l’Autriche, lors de la – Blitzkrieg –. Les tendances belliqueuses du troisième Reich se font déjà sentir quelques années auparavant, avec des événements dramatiques révélateurs, tels que : dès 1933, les projets (ouverture de Dachau, la stérilisation des malades mentaux, la nuit des longs couteaux, entre le 29 juin et le 2 juillet 1934, qui va officiellement éradiquer la montée en puissance des SA de Ernst Röhm, ainsi que la nuit de Cristal le pogrom contre les juifs qui se déroula du 9 au 10 novembre 1938).
L’aveuglement des autres pays face à la montée du péril, que se soient Lord Halifax, Neuville Chamberlain et Édouard Daladier, qui animés d’une volonté de paix ferment les yeux devant l’ogre nazi. Certes, il est facile de juger après tant d’années, et peut-être sommes-nous toujours pusillanimes devant le risque de guerre. Nonobstant, le sentiment de désastre, la situation conflictuelle contemporaine, ne laisse pas d’augurer d’un avenir radieux. Et la lecture de ce récit ne peut que conforter une tristesse abyssale devant le propre de l’homme : la cruauté.
Prix Goncourt 2017, « Éric Vuillard » nous remémore avec ce synthétique « L’ordre du jour » les motifs fallacieux de l’entrée en guerre de la puissante Allemagne. Un excellent rappel sur les dangers du pouvoir politique, de même que du pouvoir de l’argent, qui ne peut que faire craindre, le sempiternel règne des mensonges.
Les industriels et la guerre
Je lis très rarement des prix littéraires, sauf quand il s'agit d'un de mes auteurs préférés !
Après la lecture de "La débâcle" de Romain Slocombe, j'ai voulu en savoir plus sur la seconde guerre mondiale et j'ai choisi ce livre.
Dans ce magnifique ouvrage, Eric Vuillard nous décrit l'avant-guerre.
Le 20 février 1933, Hitler convoque les grands industriels allemands afin qu'ils participent financièrement à la montée de son parti et de son ascension.
De grands noms, Krupp, Opel, Siemens… qui ont permis avec leur argent la prise de pouvoir d'Hitler, mais ont aussi profité, dans leurs usines, de la main d'oeuvre gratuite issue des camps de concentration…
L'auteur nous décrit plusieurs conversations entre les dirigeants avant l'envahissement de l'Autriche. Nous rappelle Nuremberg…
Tout est sordide, dégueulasse, tous ces morts pour la richesse et le pouvoir !
Heureusement que le style vif, emporté, ironique d'Eric Vuillard fait passer la pilule très amère.
Franchement, je déteste l'humain et ses rêves de grandeur !
Ce petit livre d’une très grande qualité narrative, qui remporta le « Prix Goncourt » en 2017, couvre la période allant de 1933 à 1938, avec la montée du Nazisme, l’invasion de l’Autriche et par de petites parenthèses, le procès de Nuremberg.
L’auteur développe la compromission des vingt-quatre plus grands industriels allemands de l’époque ,propriétaires de groupes tels que Krupp, Opel, Bayer, BASF , BMW, Agfa, Shell, Daimler, Schneider, Telefunken, Siemens, Allianz entre autres qui furent convoqués le 20 février 1933 au Reichtag afin de verser au parti nazi, qui n’avait pas un sou vaillant, de très grosses contributions. Toutefois leurs intérêts y trouvèrent leur compte, la guerre leur fut rentable. Ces mêmes grands groupes qui sont encore parmi nous avec leurs lave-linge, voitures, radios-réveils, assurances, piles, produits d’entretien… utilisèrent les prisonniers des camps de Dachau, Buchenwald, Natzweiler-Struthof et d’Auschwitz dans leurs usines concentrationnaires dont très peu survécurent.
Les industriels furent ainsi ce 20 février 1933 acquis au nazisme, les opposants réduits au silence, les adversaires sérieux furent les puissances étrangères, telles la France et l’Angleterre. Cette même année 1933, ont lieu l’ouverture du camp de Dachau et la stérilisation des malades mentaux. En 1934, ce furent les lois sur la sauvegarde du sang et de l’homme allemand, et la fameuse « Nuit des longs couteaux »
En 1938, la menace de fondre sur l’Autriche est un formidable coup de bluff qui fera céder le monde entier, car cette fameuse « Blitzkrieg » n’est rien qu’un immense embouteillage de panzers, assemblage de métal et de tôle creuse, tombés en panne sur les nationales autrichiennes. Des trains roulant de nuit emportèrent ces blindés et automitrailleuses à travers l’Autriche afin d’être à tout prix à Vienne pour le grand spectacle des cérémonies officielles et dont les cadrages ingénieux des photographes du Reich en firent une armée redoutable.
Voici un court texte édifiant, d’une lecture extrêmement facile, qui montre qu’il aurait fallu bien peu pour éviter ce qui suivit.
Découvrir le Goncourt 2017 en 2022… parce que les romans lauréats du Prix Goncourt m’ont parfois déçue ? Je n’ai pas d’autres explications. Mais comment passer à côté d’un tel récit ? Il m’a suffi de lire quelques pages pour me laisser envoûter par l’écriture d’Eric Vuillard.
Sur un ton incisif, ironique, l’auteur nous invite à entrer dans les coulisses de la seconde grande catastrophe mondiale, mettant en exergue les signes prémonitoires qui auraient pu, ou dû, alerter les hommes politiques européens, anglais et français entre autres.
Un objectif et deux dates principales : annexer l’Autriche pour faire de l’Allemagne un pays plus fort ; le 20 février 1933, Göring, et Hitler tout juste chancelier, invitent les grands industriels allemands à participer financièrement au grand chantier. Face à Krupp, Siemens, BASF et tant d’autres, l’opération est une réussite.
Le 12 mars 1938, réunion de Hitler et Kurt von Schuschnigg au 10, Downing Street, face à Chamberlain et Von Ribbentrop. Le dîner qui suit se prolonge tandis que les panzers des troupes de la Wehrmacht qui avancent vers l’Autriche tombent en panne à la frontière .
L’Anschluss et l’expansion de l’idéologie nazie mises en scène par Eric Vuillard… on se croirait dans un polar, mais c’est bien une étape de la grande Histoire !
Il n’est pas nécessaire d’écrire 300 pages, la moitié suffisent pour décrire autrement et efficacement l’envers du décor.
Tranchant. L'ordre du jour c'est tous les jours.
Ce très court récit, auréolé du prix Goncourt 2017, nous parle d'une notion historique que beaucoup connaissent - ou ont entendu parler - sans réellement savoir ce que c'est: l'Anschluss le 12 mars 1938, soit l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie.
Durant une grande part du récit, j'ai trouvé qu'Eric Vuillard se portait en juge de ce qu'il s'était passé.
Que beaucoup d'hommes et de femmes, pour ne pas dire l'intégralité, ont accepté sans broncher la montée de la dictature et les brimades et humiliations, entre autres, subies par les Juifs.
Que les puissants de ce monde ont capitulé sans chercher à combattre, pour leur propre intérêt ou par simple lâcheté ou impuissance.
Comme il est facile de juger, 80 ans après...
Puis, j'ai tenté de voir le récit sous un autre prisme. Et si Eric Vuillard cherchait avant tout à mettre en garde, à nous dire, "Hé, toi là-bas, ne pense pas que ça ne pourrait pas recommencer", principe de précaution oblige, il n'y a qu'à voir ce qu'il se passe aujourd'hui dans le monde. On ne retire pas de véritable leçon du passé.
J'avoue être restée assez éloignée du livre dans le sens où je ne suis pas véritablement entrée dedans. La plume d'Eric Vuillard, dont c'était ma première lecture, est agréable, jolie même parfois dans un certain lyrisme, mais m'a laissée à distance. Je n'y ai vu surtout qu'une succession d'anecdotes (si je peux appeler ça anecdotes, je n'en suis pas certaine) et de faits relatés, superposés, en palimpseste, sans expliquer (mais y-a-t-il quelque chose d'explicable?)
Une phrase m'a profondément choquée, lorsqu'il évoque la foule autrichienne qui acclame Hitler au lendemain de l'Anschluss, "Pas un coup de feu n'a été tiré. Quelle tristesse!"
Je pense, et cela n'engage que moi, que ce n'était tout simplement pas possible.
Ce récit, surtout, m'a fait repenser à mon séjour à Berlin, il y a cinq ans tout pile. Je m'y suis rendue, tiens, avec l'amie qui m'a prêté ce livre.
Nous avons visité à cette occasion un musée qui s'appelle, de mémoire, Topographie de la Terreur, où l'on peut voir la montée des idées extrémistes dès le début des années 30, en Allemagne, en Autriche, et plus à l'Est aussi (n'oublions pas non plus qu'à l'époque, l'ennemi était le communisme). Une des photographies, mondialement connue, montre une foule en liesse faisant le salut nazi. Au milieu de cette foule, un seul homme, UN seul, croise les bras. Alors oui, cet homme aurait pu être suivi de milliers d'autres. Ou pas
On ne changera pas l'histoire, on peut juste essayer d'être au clair avec soi, aujourd'hui, pour espérer, en insufflant de la bienveillance, que ça fasse boule de neige. Je suis naïve? Certes, mais je préfère ça au pessimisme ambiant et au manque de confiance dans l'homme.
Une lecture en demi-teinte, qui ne m'a ni déplu, ni plu.
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