"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un immeuble de standing moyen (où un vice-ministre réside par modestie), un être blafard du nom de Popenkov vient frapper à la porte du gérant : il veut un coin, n'importe lequel, où il pourrait enfin poser son lit de camp et dormir. Le gérant n'ayant vraiment rien, Popenkov lui impose une solution originale : il dormira dans l'ascenseur, du retour du dernier locataire le soir au départ du premier le matin. L'immeuble, comme tous les immeubles, a ses histoires, ses drames, ses combines, et nul mieux que Popenkov n'est à même de les observer. À travers lui, peu à peu, la collectivité prend une consistance particulière, forme une sorte d'organisme unique, soudé par plus de conflits que d'alliances, d'ailleurs. Popenkov est un être étrange, chétif en apparence, mais capable peu à peu d'étendre son emprise sur les lieux et les âmes. Puis il déborde de son ascenseur et s'installe dans le spacieux vestibule.
Après 18 ans d'habitation, il y a fait tant de travaux (de déprédations) que l'immeuble menace ruine. La collectivité va-t-elle périr?
Il est impossible de rendre compte de l'ambiance de bouffonnerie quotidienne dans laquelle se déroule toute l'action : il faut lire le livre. On y retrouvera les leitmotive mi-angéliques mi-diaboliques d'Axionov, son goût de la magie et sa recherche du salut commun, son amour de la vie drue et sa vision satirique.
On comprend mal que ce petit conte n'ait pu voir le jour dans son pays et ait dû être publié en Occident.
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