"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous sommes en 1872. Trois étranges personnages se retrouvent en plein Texas, prêts à s’aventurer encore plus loin dans l’Ouest, jusque dans le territoire des Comanches et de leurs mustangs. Le chef, géologue bizarre qui semble haïr le genre féminin, s’adonne à ses mesures en tombant le pantalon. Pendant ce temps, ces comparses se tournent autour, Oscar le photographe n’étant pas insensible aux charmes de Milton, le garçon de ferme. Sans compter un mystérieux indien qui apparaît silencieusement, et un chasseur de prime qui semble courir après Oscar et son passé tumultueux. D’’autres secrets se révèleront au fur et à mesure de ce curieux album, dont les pages finales verseront dans un fantastique onirisme, faisant douter le lecteur de sa perception, comme si les trucages photographiques d’Oscar avaient fini par réussir à matérialiser les esprits.
En bref, j’ai beaucoup aimé, l’on ne sait jamais vraiment où les auteurs veulent nous emmener, entre les rêves et les discussions sur l’avenir de la civilisation placé dans la bouche d’un esprit dérangé, et pour un western c’est agréablement déstabilisant d’être emmené comme cela si loin des sentiers archi rebattus. Emois sexuels, relations troubles, mysticisme des Comanches et fougue des chevaux sauvages, un très bel album à recommander !
Qu'elle est étrange cette bande dessinée qui débute comme un western et lorgne doucement puis plus franchement vers le surnaturel, l'étrange, le bizarre. Loo Hui Phang est au scénario, son esprit s'égare et ses inventions sans doute incongrues dans un western donnent un coup de jeune et d'originalité au genre. Une courte biographie en fin de volume explique qu'elle s'exprime dans différents domaines, la BD, la littérature, le théâtre, le cinéma, les performances et les installations preuve sans doute d'une imagination débordante. Frederik Peeters dessine assez classiquement dans les situations classiques et son art s'exprime différemment dans les délires d'Oscar le photographe ou dans les situations surnaturelles. L'association des deux fonctionne à merveille.
L'histoire est bien menée, l'intrigue bien ficelée et le suspense bien maintenu. Tout cela aurait pu suffire à faire un bon album, mais le désir naissant et grandissant, le surnaturel lui donnent un ton très personnel que j'ai beaucoup apprécié. Il n'y a rien que je déteste plus que la sensation de lire ou d'écouter des œuvres copiées ou très inspirées d'autres œuvres sans rien apporter en plus. Le déjà-lu, déjà-vu, déjà-entendu, aucun risque avec cet album au titre énigmatique, L'odeur des garçons affamés.
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