80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Hayri Irdal, le personnage principal de ce livre, est l'un des premiers antihéros de la littérature turque. Embauché par un drôle de bonhomme ayant fondé un institut de réglage des montres et des pendules, Hayri traverse la fin de l'Empire ottoman et les premières années de la république en dénonçant, à sa manière, l'absurdité de la bureaucratie qui finit par paralyser le pays, les idées et la pensée. Mais est-il bien raisonnable, alors que l'époque ne fait pas encore la part belle à la science, de se fier à ces inventions censées mesurer l'avancement du temps et celui de l'instant, telles les métaphores d'une modernité espérée ? Est-il sérieux d'écouter les propos d'un individu dont la condition mentale est aussi relative que le bon fonctionnement d'une horloge. Dans cette histoire située entre 1830 et 1950, Ahmet Hamdi Tanpinar évoque le passage de l'ancien au nouveau avec une ironie souveraine et l'oeil d'un horloger connaissant les rouages d'une société bouleversée qui tremble sur ses bases mais ne s'effondre jamais.
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