En ce jour de Fête de la Rentrée, à Beslan, Anushka est heureuse. Elle court, avec Miléna, sa meilleure amie, sur le chemin de l'école. A peine arrivée, elle se retrouve prise au piège dans le gymnase de l'école. Ils seront plusieurs centaines d'enfants, prisonniers de terroristes tchétchènes. C'était il y a dix ans.
D'un bout à l'autre de ce roman émouvant, le lecteur va suivre les pensées d'Anushka, qui égrène les souvenirs. Progressivement, avec la faim et la soif, avec la peur, la conscience de la jeune fille va glisser dans un imaginaire qui se substitue au r éel.
Roman poétique et grave, L'Incertitude de l'aube est un hommage à l'enfance.
Inspirée de faits réels, cette histoire vacille entre horreur et poésie. Nous suivons une prise d'otage en étant dans la tête d'Anushka qui ne comprend pas complètement ce qui se passe, a faim, a soif, a mal, a chaud ... espère retrouver son grand père et peu à peu va glisser dans un monde imaginaire, une manière de s'évader.
Avec son écriture précise, ciselée, imagée et poétique, Sophie Van Den Linden nous raconte ces quelques heureux terribles sans sombrer dans le tragique, une belle prouesse.
https://familytripandplay.wordpress.com/2015/07/18/lecture-lincertitude-de-laube-de-sophie-van-der-linden/
Si j’ai bien aimé l’écriture, ce roman m’a laissé une impression étrange, je n’ai pas complètement adhéré.
Le témoignage fictif, depuis les yeux d'une petite fille, de la prise d'otages de Beslan, en Ossétie du Nord, par les séparatistes tchétchènes, en 2004.
Ce récit assez court est intenable, les faits sont bien sûr rendus avec l'innocence d'une voix d'enfant et ses questionnements, ce qui, d'une certaine manière, en accentue la brutalité.
L'auteur livre de nouveau un récit grave et poétique, après la Fabrique du monde, qui m'avait également marquée.
.. C'était il y a dix ans, le 3 septembre 2004 à Beslan, la prise d'otage dans un gymnase de l’école numéro 1 de Beslan en Ossétie du Nord s'achevait dans un bain de sang : 344 civils dont 186 enfants tombèrent sous les balles. Anushka en ce jour de rentrée est très heureuse de retrouver ses amis, mais en entrant à l'école elle est séparée de son grand-père qui l'accompagnait et parquée avec des centaines d'enfants et leurs mères dans le gymnase. L'attente, l'horreur dans la chaleur, sans eau et sans nourriture va durer trois jours.
Plus qu'un roman sur la tragédie de Beslan c'est bien un roman sur l'enfance et sur la capacité des jeunes enfants à faire face au pire en se réfugiant dans leur imaginaire que nous livre Sophie Van Der Linden. L'incertitude de l'aube est un roman aussi poétique que tragique qui empreinte au monde enfantin un ton, une langue qui décrit l'effroyable. Pourtant l'horreur, ne se situe pas seulement dans les conditions dramatiques de cette prise d'otage - le manque d'eau et de nourriture, la peur constante - mais bien dans la stratégie que met en place la petite Anuschka pour se protéger. La petite fille perçoit la violence extrême du moment qu'elle vit avec ces enfants et leur mère, et s'échappe par la pensée dans un monde qui la réconforte. L'auteur traduit avec beaucoup de réalisme cette façon de se protéger, et c'est l'une des forces de ce très beau roman.
C'est un roman sans filtre qui est proposé au lecteur, l'auteur se déleste de sa condition d'adulte, pour retrouver celle de l'enfant qu'elle était afin de nous laisser voir la tragédie à travers les yeux de l'enfance, et c'est en cela que ce la lecture de ce roman est parfois âpre et douloureuse.
L'incertitude de l'aube est l'un des magnifiques textes de cette rentrée. Un roman porté par une sensibilité rare emplit d'humanité...
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