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Meknès, 10 avril 1672. «Si Dieu m'a donné le royaume, nul ne peut me l'ôter.»L'homme qui prononce ces mots s'appelle Moulay Ismaïl. Il vient de monter sur le trône du Maroc et d'accéder aux titres suprêmes de sultan et de commandeur des croyants.Durant son demi-siècle de règne, cet homme hors du commun réussit l'impossible : unifier son royaume et étendre son territoire. On le surnomme le Roi-Soleil marocain.Autour de lui, l'Europe s'avance. Et déjà s'annoncent les premières tentatives de ce que l'on appellera plus tard la colonisation.C'est à travers le regard d'un Français, Casimir Giordano, médecin personnel du sultan, que flamboie cette épopée, faite de déchirements, d'intrigues et de gloire.L'île du Couchant est le premier volume de ce Guerre et paix oriental qui s'achèvera en 1912, à l'heure du protectorat.
En avril 1672 lors d'une fantasia Moulay Rachid, celui qui instaura la dynastie des Alaouite et qui est toujours au pouvoir au Maroc, meurt accidentellement ; son demi-frère Moulay Ismail va monter sur le trône et devenir le nouveau sultan et commandeur des croyants. Va s’ouvrir une période où la puissance marocaine tendra vers l’apogée ; à sa mort en mars 1727, le royaume est unifié et étendu malgré les innombrables rivalités de cour et de harem.
Cette « Île du couchant », titre qui fait référence au nom que donne le monde arabe au royaume « Jazîrat al-Maghrib », est le premier tome d’une trilogie qui s’étendra jusqu’en 1912 et déjà la suite de cette épopée porte un nom « Le bec de canard »… plus sibyllin on ne peut point, à moins que la narration se porte sur le Neukamerun…
A tout bon roman historique, un personnage de fiction haut en couleurs est incontournable. Là, c’est le médecin du sultan qui est le conteur, Casimir Giordano, un français ayant embarqué un jour dans le port de Marseille pour ne jamais revenir sus ses terres et épouser Fatima, une vaillante femme mère d’un petit garçon, rencontrée dans le dispensaire installé pour accueillir les malheureux patients victimes d’une terrible épidémie de peste. A l’époque plusieurs régions avaient été confinées… l’histoire, perpétuel renouvellement.
Entre immersions dans les couloirs de palais, incursions sur les champs de batailles et chroniques berbères, c’est une merveilleuse photographie sur une partie de l’histoire du Maroc avec également ses relations avec l’Europe, le Royaume-Uni, la France et l’Espagne, ce dernier pays ayant chassé – dans le meilleur des cas – en 1492 ceux qui refusaient de se convertir au catholicisme, aussi bien les conquérants musulmans que les natifs juifs. Relations qui furent les prémices d’une colonisation. Mais en attendant les passages sur la rencontre entre la finesse de la diplomatie marocaine et le décorum du Maître de Versailles sont d’une gourmandise verbale exquise.
Autre point marquant, l’écrivain a offert de belles fenêtres sur le rôle des femmes, tant sur les origines du royaume que sur le rôle politique des épouses ou des filles et permet ainsi de souligner leur importance dans les temps anciens, une réalité trop souvent occultée.
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