"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tristan Talberg, écrivain reconnu, se voit décerner le prix Nobel. Mais. il n'en veut pas. Misanthrope, en deuil d'une épouse aimée, il est pris de panique devant le vacarme médiatique provoqué par le prix et décide de s'enfuir de Paris. Réfugié chez des amis, traqué par la police qui pense à un enlèvement et par une meute de journalistes en quête d'un scoop, il doit encore fuir vers des horizons dont il ignore tout. Sur la route de Compostelle, il retrouvera le goût de vivre.
Bouleversant et drôle à la fois, c'est le roman d'un amour fou où s'entrecroisent récit et lettres à une femme aimée.
Je tiens tout d'abord à remercier Patrick Tudoret pour l'envoi de son roman.
Publié en 2015 aux éditions Grasset, " L'homme qui fuyait le Nobel... jusqu'à Compostelle " est réédité en cette année 2018 aux éditions Mon Poche. Un roman qui fait sens, en ces temps de doutes. A la fois spirituel et philosophique, l'auteur nous livre une vision très humaine et tout en questionnement sur le Chemin de la vie.
" Le voyageur est encore ce qui importe le plus dans un voyage. Quoi qu'on pense, tant vaut l'homme, tant vaut l'objet. "André SUARÈS
Lorsqu'il apprend qu'il est l'heureux élu du Nobel de littérature, Tristan Talberg, soixante-huit ans n'a qu'une idée en tête : FUIR ! Misanthrope, il se sent incapable de supporter l'affluence médiatique qui va se déverser sur lui. Préférant se faire oublier, sa disparition soudaine va provoquer l'inverse de l'effet escompté...
Auteur de plus de vingt cinq livres en quarante cinq ans, il fait parti de ces auteurs qui écrivent non pas pour la gloire, mais plutôt pour l'amour des mots et de la littérature, au sens le plus noble du terme. Particulièrement érudit, c'est une passion qu'il partageait avec Yseult, disparue suite à une longue maladie.
p. 18 : " Cinq ans déjà qu'elle s'était fait la belle, le plongeant dans le désarroi le plus noir."
En effet, veuf depuis cinq ans, il a cessé toute activité littéraire depuis, perdant goût à la vie, dans les méandres de la morosité.
Dans sa fuite en avant, il embarque dans le premier train direction Vendôme, chez son ami Marcilly, avec seulement douze euros et soixante dix centimes en poche ! Traqué de tout bord, il réalise qu'il ne peut se cacher ici bien longtemps, risquant d'impliquer ses proches dans ce subterfuge. Mais bien au-delà de la fuite, c'est à sa liberté qu'il aspire, une liberté dont il s'était senti trop longtemps privé.
Il se souvient des moments partagés avec Yseult chez les Marcilly. Cet endroit regorge de souvenirs, à la fois douloureux et tendres... L'envie de lui écrire se révèle à lui. Il couche ses premiers mots depuis de longs mois. Et c'est à elle qu'ils sont destinés...
p. 32 : " Mon Amour, Qu'est-ce qui, ce soir plus qu'un autre, me pousse aussi irrésistiblement à t'écrire ? Je ne sais. Cette position instable, sans doute, où je me trouve, pris entre chien et loup, entre liberté et servitude volontaire, entre ces honneurs dont je ne veux plus et l'appel du large, comme au temps de nos voyages bénis, loin de la foule, de la folie des hommes et du vacarme panique dans lequel l'époque se replie, comme un aliéné sans soin. "
Embarquant incognito vers une nouvelle destination, il fait la rencontre de sœur Adèle. Se réclamant agnostique, il y voit malgré tout un signe, indéfini, et décide de l'accompagner pour une étape au Monastier-sur-Gazeille, en Auvergne. C'est ainsi qu'il va commencer à parcourir quelques premiers kilomètres à pied, destin faisant, au gré des rencontres.
p. 60 : " Renouer avec sa passion de la randonnée pédestre lui semblait soudain une bénédiction. "
Une rencontre inattendue va finalement le mettre sur le chemin... le Chemin de Compostelle. Ce qui de prime abord le rebutait magistralement se révèle telle une évidence.
p. 80 : " - Quand on veut faire Compostelle, il faut baliser ses étapes très à l'avance, surtout en cette saison. Ou alors, faire comme nous : s'en remettre à la providence...
-Mais qui parle de Compostelle ? se récria Talberg.
-Ah, pardon, je pensais que...
-Cela dit, reprit Talberg, si vous avez un plan pour la nuit... "
Le roman est parsemé de lettres d'amour à sa femme, sincères et bouleversantes.
Sur le chemin de la résilience, Tristan Talberg embarque le lecteur dans une suite de rencontres décisives, sur les routes escarpées menant à Compostelle.
Illustré de nombreuses références littéraires, ce roman est surtout d'une grande qualité d'écriture !
" Croire pour ne pas devenir fou ", une ode à l'amour et à la vie !
Un beau roman d'un auteur que je ne connaissais pas. On suit avec intérêt et beaucoup d'émotion le périple de Tristan, écrivain paniqué par l'annonce de son élection pour le prix Nobel de littérature, qui décide de disparaître afin d'échapper au tourbillon médiatique. D'aventure en aventure, ses pas le mènent sur le chemin de Compostelle, et c'est un retour aux sources et à la paix intérieure, là où il peut en toute quiétude communiquer avec sa tendre épouse partie trop tôt des suites d'une longue maladie, la "salope" qui lui a enlevé toute raison de vivre. Très belle écriture, vocabulaire riche, "L'homme qui fuyait le Nobel" se lit d'un trait, jamais ennuyeux, toujours captivant, entre passé et présent, avec une fin ouverte comme je les aime. Merci pour cette découverte.
Etonnant ce personnage, Tristan se voit décerner le PRIX Nobel, mais il n’en veut pas et il prend la fuite, une sorte de panique, la peur du vacarme médiatique… comment le comprendre ? En lisant ce merveilleux récit écrit tout en finesse, un conteur excellent cet auteur, il nous fait découvrir de nouvelles choses qui donnent du plaisir…il décide de tout plaquer, son prix il n’a que faire, il veut surtout se retrouver, faire le deuil de sa chère et tendre épouse, comme il l’aime, il lui écrit tous les jours sur son parcours pour Compostelle, avec force et volonté.
Et puis enfin l’arrivée, il s’en est passé des choses « courons à l’onde en rejaillir vivant », Lisez ce beau roman, une bouffée d’oxygène, une expérience apaisante et pleine de douceur.
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