Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
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Membres de l'ETA, militants basques, mercenaires, ... Marin Ledun nous plonge dans une histoire de disparition ayant un lien avec la guerre "politique" Basque ... "Mafia", "corruption", une lecture pas évidente mais j'ai adoooooré retrouvé la plume directe de M.Ledun
Jokin Sasko a disparu, mais l'affaire est étouffée, c'est un vrai parcours du combattant pour Iban Urtiz qui se fait balader comme un jeune journaliste novice qu'il est dans ce monde sans scrupule de l'ETA.
Me voilà dans un monde que je ne connais pas du tout, un polar politique et instructif. Une découverte pour moi à laquelle je me suis laissée pendre.
C'est aussi dynamique que glaçant. J'ai aimé suivre Iban Urtiz dans son enquête, je me voyais bien à travers ses yeux, de découverte et découverte toute plus affligeante les unes que les autres sur notre société et cette période en particulier.
Une écoute exigeante mais passionnante.
Quand il y a crime, il faut se demander à qui profite le crime et qui le finance ? C’est avec ces deux postulats qu’Iban Urtiz, jeune journaliste dans un journal basque français va décider de mener son enquête, suite à la disparition d’un militant basque, entre Bayonne et Bordeaux. Ibn Urtiz vient d’arriver au Pays Basque, il vivait à Grenoble avec sa mère, mais son père, qu’il a perdu jeune était d’origine basque. Il est donc un peu basque mais il est un erdaldun, « celui qui parle une langue étrangère » et surtout qui ne parle pas basque. Nous sommes en 2009, dans le Pays basque nord et normalement la sale guerre des années 80-90, qui a opposé les indépendantistes basques et l’Etat français et espagnol, n’a plus lieu. Mais qui sont donc ces mercenaires, au crâne rasé, qui espionnent et surveillent les militants de la cause basque. Le jeune reporter va alors enquêter et essayer de comprendre l’histoire et la situation basque. Marin Ledun nous entraîne dans un vrai polar, avec des méchants vraiment méchants des implications politiques, judiciaires. Mais je n’ai pas trouvé que la situation politique et historique était assez explicite. J’aurai aimé comprendre un peu plus les raisons de chacun. Connaissant le Pays Basque, je connais le contexte mais j’ai trouvé que ce contexte politique, culturel, linguistique des militants était peu abordé. On nous parle de l’ETA, du GAL, des Abertzales, de la guardia civile mais de la culture basque et souhait d’être plus proche des basques espagnols. Tiré d’un fait divers réel, ce roman aborde la situation politique, judiciaire, policière au Pays Basque français. J’ai beaucoup apprécié, par contre, de reconnaître certains lieux, en particulier les landes et la côte basque. Ce livre ferait un excellent film policier, où serait mêlé violence, intrigue politique, amour et filiation. J’avais lu, il y a quelques temps, un autre roman policier, « Mascarades » de Philippe Ward. Celui-ci abordait le conflit basque à travers les personnages du carnaval basque et il y avait beaucoup plus de fantastique dans son récit. J’ai lu plus récemment encore le très beau texte de François Sureau, « le chemin des morts » où il parle de ses regrets-remords après avoir refusé l’exil à un militant basque, lors des années 80 et que celui-ci avait ensuite été assassiné dans l’Espagne, alors pourtant devenue démocratique. Quand le romanesque, le roman policier abordent des sujets politique délicats.
lien vers ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/l-homme-qui-a-vu-l-homme-marin-ledun.html
extrait:Un polar violent et dur qui sert son propos, mais résonne en peu plus violemment encore en ses temps sombres que nous vivons. J'ai été kidnappée par l'histoire, la volonté de savoir la vérité malgré les passages de torture trop détaillés qui me rappelle un passé que je souhaite oublier. L'auteur parvient à retranscrire une ambiance et une angoisse à la perfection et arrive à me décrocher en même temps qu'un haut-le-cœur, un petit coup de cœur en dépit de la grande sensible que je suis.
Dès la première page, je suis dans le bain, plutôt dans la Mégane ou la Corsa. Le livre démarre sur les chapeaux de roues ; « les pneus qui crissent sur le bitume gelé. »
Tout au long de cette histoire, il ne faudra pas se fier à ce que l’on voit ou sait. Iban Urtiz, dont c’est le premier emploi, en est le parfait exemple. Son nom, basque, ne signifie rien puisque, élevé par sa mère en Savoie, il ne connait pas du tout la région et encore moins le parler basque. C’est un « erdaldun » pur jus. Le rédacteur en chef de « Lurrana » lui confie l’enquête sur la disparition d’un jeune basque Jokin Sasco. Pour ce faire, il doit faire équipe avec Marko Elizabe, autre journaliste du canard qui, lui, est un basque pur jus, un « abertzale ». Comme toutes les cohabitations, celle-ci sera ardue, d’autant que Marko travaille dans son coin sur cette disparition. Mais, est-il net ?
Nous voici au cœur de la guerre sale entre l’ETA, les polices espagnoles, françaises et…. quelques mercenaires, nom moins sympathiques à mes oreilles que barbouzes.
Je découvre un récit haletant, parfaitement ficelé, d’une écriture sans fioriture au pays où un kidnapping de membres vrais ou supposés de l’ETA, s’appelle « l’incommunication ». Drôle de mot pour ce que subissent ces personnes. Tortures en tout genre, viol, dépersonnalisation… c’est sûr qu’il y a de l’incommunication entre les tortionnaires et les séquestrés !
En plus d’être un thriller, c’est un livre politique où je fus déroutée, effrayée, scandalisée. Il y a de la matière, c’est dense. Marin Ledun me fait découvrir cette lutte basque où tous les coups sont permis, où Iban Urtiz doit toujours avoir en mémoire ces termes « A qui profite le crime » pour essayer d’avancer. Marin Ledun offre une belle photographie des luttes. Pourquoi tant de mois avant la reconnaissance de la mort ? Que font ces espagnols à traquer les membres de l’ETA sur le sol français ? Pourquoi l’on tourne toujours autour du pot, les autorités françaises ferment-elles les yeux sur tant d’exactions ? Il y a-t-il encore de la torture en France pour des raisons politiques (enfin officiellement) ?
Marin Ledun flirte avec les frontières au propre comme au figuré. Elizabe, on ne sait pas trop de quel côté il se situe si ce n’est qu’à des lieues d’Urtiz, quoique… La police joue un double jeu, le procureur n’est pas net du tout, même les séparatistes éditent un communiqué pouvant laisser à penser. Bref, tout le monde sait quelque chose mais personne n’ose dire les mots par peur de... Je ne parle même pas des mercenaires à la solde du gouvernement espagnol qui n’ont plus aucune « justification » puisque le GAL est déjà dissout lors de « l’incommunication » de Jokin Sasco.
Elizabe et Urtiz ont cherché la vérité, s’en sont approchés, s’y sont brûlés. Pourquoi ? Pour rien.
Dernier paragraphe du livre : « Le jour de mon inhumation, alors que les vers et l’oubli achevaient de se partager mon cadavre, aucune des personnes présentes n’imaginait un instant que j’étais mort pour rien. Voilà pourtant la seule vérité qui vaille d’être inscrite sur ma tombe. » Dont acte. Cette fin amène, pour moi, la chanson de Brassens :
« O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente »
Ma découverte de la plume de Marin Ledun est une réussite ...
Un roman noir sous haute tension .... Sa plume est apparemment assez engagée ...
Une histoire qui soulève de multiples questions.... L'histoire d'une disparition inquiétante oú deux journalistes enquêtent pour mettre à jour des secrets bien enfouis , ils se retrouvent face à des mercenaires peu commodes ... Le pays Basque nord est un peu comme la Corse et les indépendantistes bien présents ....
Une histoire très proche de l'actualité...
Seul bémol la fin .... sans véritable fin , je pense donc que le suivant m' éclairera davantage....
Remarquable ,en tous points de vue.....Un thriller qui vous tient en haleine et qui ne se termine pas comme on pourrait l'espérer....Des états de faits dérangeants....Bref un ouvrage à ne pas rater !!!!!!
Pays basque, janvier 2009. La côte atlantique est secouée par la tempête Klaus et Iban Urtiz, journaliste à Larruma, assiste à la conférence de presse organisée par la famille Sasko qui s'inquiète de la disparition d'un des leurs. Jokin n'a plus donné signe de vie depuis trois semaines, volatilisé alors qu'il se rendait à Bordeaux pour un entretien d'embauche. La police ne semble pas pressée de retrouver ce militant indépendantiste fraîchement sorti des geôles espagnoles. Peu au fait des agissements de l'ETA et de sa guerre contre les autorités françaises et espagnoles, le jeune journaliste décide d'enquêter dans un monde où ses certitudes vont être mises à mal. Qui ment ? Qui sait ? Qui sont les victimes ? Qui sont les bourreaux ? Où est la Vérité ? Quand le terrorisme d'Etat répond aux revendications séparatistes, il n'y a plus ni gentils ni méchants. Perdu en terre étrangère, sans en connaitre ni les codes ni la langue, Iban se heurte au silence, celui de la famille, des militants, mais aussi celui des autorités, de la presse, de ses collègues. Pourtant devant sa persévérance, certaines langues se délient, des rumeurs se font jour, des indices apparaissent mais Jokin reste introuvable. Enlevé avec la complicité de l'Etat comme l'affirme sa famille ? Traître à la cause comme voudrait le faire croire les autorités ? Iban s'accroche, veut savoir coûte que coûte, emporté dans un tourbillon de violence et de haine où tous les coups sont permis.
Faut-il, pour arrêter les voyous, employer des méthodes de voyou ? Faut-il répondre au terrorisme par la terreur ? Dans les années 80 l'Espagne répond oui à ces deux questions et crée les GAL, Groupes antiterroristes de libération, composés de barbouzes, policiers et repris de justice et chargés de faire la chasse à ETA en faisant feu de tout bois, pratiquant allègrement attentats, assassinats et enlèvements, aussi bien sur le sol espagnol que français. Emportés par leur élan -et leur impunité -les GAL sont allés plus loin que leur cahier des charges, si loin qu'ils ont été dissous en 1987 et leurs membres et commanditaires punis par la justice.
Quand commence l'enquête d'Iban Urtiz, les GAL ne sont plus qu'un lointain et mauvais souvenir. Pourtant, une rumeur persistante évoque de jeunes militants nationalistes enlevés, soumis à la question, torturés puis relâchés, selon les anciennes méthodes. Mais Jokin, lui, n'a pas refait surface. Le commando chargé de l'interroger est-il allé trop loin ? Mort sous leurs coups, Jokin, devenu un cadavre gênant, a-t-il été enterré quelque part dans le plus grand secret ? Officiellement, il n'existe aucun commando de ce genre la version qu'on voudrait vendre à la presse est celle d'un Joskin transportant une grosse somme d'argent pour l'organisation indépendantiste et décidant d'aller refaire sa vie ailleurs avec le magot. Le journaliste, encouragé par le regard de braise de la belle Eztia, soeur du disparu, remonte la piste des jeunes gens enlevés et des kidnappeurs. Sans le soutien de sa hiérarchie, moqué par le journaliste local, le très basque Marko Elizabe, menacé de mort et molesté par des inconnus cagoulés, Iban ne lâche pas prise et nage dans les eaux opaques du secret d'Etat et de la lutte clandestine, pensant naïvement pouvoir faire éclater la vérité.
Si Marin LEDUN tente de rester impartial dans ce roman inspiré de l'histoire vraie de l'étarra Jon Anza, on peut lui reprocher son quasi silence sur les exactions du mouvement séparatiste en se focalisant surtout sur la réponse ultra-violente de l'Espagne et la complicité silencieuse de la France. Quoi qu'il en soit, son roman est passionnant de bout en bout, même si la problématique basque reste un sujet épineux et souvent incompréhensible en dehors de ses frontières. A l'heure de l'union européenne et de la mondialisation, les velléités indépendantistes du groupe peuvent paraître d'un autre temps. D'ailleurs il a abandonné la lutte armée en 2011. Quelques zones d'ombre s'éclairent grâce à ce thriller politique sombre et angoissant qui veut rendre justice aux victimes d'un état bandit qui n'a rien à envier aux plus abjects des terroristes.
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