Quand les internautes prennent la plume avec Marin Ledun, découvrez ce texte inédit, un formidable travail de fiction !
Quand les internautes prennent la plume avec Marin Ledun, découvrez ce texte inédit, un formidable travail de fiction !
C’est à Lyon pendant les Quais du polar 2018, on vous attend !
Participez avec 10 lecteurs à l'écriture d'un texte inédit initié par l'auteur.
A Lyon ou partout ailleurs, pourvu que ce soit avec un bon polar à la main !
Le roman à reçu en 2019 le prix Arsène Lupin, une intrigue social, drôle, trash, émouvant, captivant, familial. Marin Ledun à un style vraiment unique avec Rose un personnage récurent et fétiche de l’autrice. Un cocktail explosif qui s’enflamme rapidement.
Un roman qui met en avant comme dans un Loup de Wall Street, des rois de la manipulation qui ne sont que des communicants, des lobbystes dans une fresque sur deux décennies sur l’industrie du tabac. Nous nous retrouvons donc dans une sorte de bal des vampires violent. Tout commence par ce braquage en 1986 au Havre, spectaculaire et minutieusement organisé. Un inspecteur de police qui va se casser les dents sur cette histoire et poursuivre inlassablement, pendant vingt ans, le chef d’orchestre et les commanditaires de ce braquage. Cela va devenir une obsession et cette traque conduira de Paris au Montenegro, des couloirs de Bruxelles au dédale des mafias de l’Est, des sociétés de conseil en marketing aux circuits de course automobile.
Marin Ledun a choisi un style épuré, un rythme rapide, phrases au millimètre, dialogues acérés, il met en avant l’action, les gestes et les comportements que l’on constate dés les premières pages. Certain pourrons reconnaître des figures politiques et des personnalités dont ceux du banditismes.
Derrière le titre les visages écrasés, un 2e titre : Carole Mathieu. C’est le personnage de ce roman, medecin, investie-trop-à 200% pour écouter les salariés de cette entreprise de telecom situé à Valence où le management est plus qu’horrible. Les agents sont harcelés, sur écoute, menacés de ne pas faire de chiffres, pressurisés, mis en concurrence, changés de postes au bon vouloir de dirigeants invisibles… Pastres, Sartis, Soulier, Vittoz, Fraysse... ils sont nombreux à craquer et à finir dans le bureau de Carole Mathieu, au bord du gouffre, de la dépression, voir du suicide (il y en a déjà eu un). Mais cette docteure a la solution. Et quand Vincent Fournier meure (suicide déguisé), la machine s’enraye. Il y’a alors une enquête menée par un inspecteur Revel, plus qu’investi lui aussi.
C’est un roman noir, plus vrai que nature, aussi vrai que peut l’être cette situation dans cette entreprise qui fait froid dans le dos, pas de répit dans cette descente dans l’enfer jusqu’à la fin du livre. Qui peut soulager les maux devant tant de souffrance ? Qui a besoin d’être soigné entre le docteur et ses patients ? Qui est victime de qui ?
Une lecture éprouvante et captivante ! L’écriture de Marin Ledun est précise, chirurgicale, noire. Et cette histoire ne m’a pas lâché malgré quelques longueurs que j’ai senti dans le rythme du quotidien et parce que c’est dur. Ça fait peur, ce monde du travail ne fait pas rêver. Ça existe malheureusement, qui sont les courageux à dénoncer ce système inhumain ?
Ce genre de livre peut-il arriver à dénoncer ce genre de comportements avant qu’il ne soit trop tard ?
J’ai lu que l’auteur a travaillé pendant 7 ans chez France-Telecom-Orange, j’imagine que c’est de sa propre expérience qu’il a tiré ce roman.
Ça pourrait n’être que l’histoire d’un lobby, mais c’est plus que cela.
Le polar m’a rappelé des reportages sur Arte et lors desquels j’avais déjà été douchée, bouche et oreilles grandes ouvertes. Mais en version thriller c’est tout de même plus chouette.
On pense être au fait d’une bonne part de la fourberie des hommes, de leur soif d’argent et de notoriété, mais Marin Leduc, de par sa documentation poussée, dévoile quelques trucs intéressants. En tout cas, ils l’auront été pour moi.
Le thème de fond : le tabac tel qu’il a « vécu » fin XXe siècle.
Un nombre impressionnant de domaines sont impactés, infiltrés, foutus HS face au lobby du tabac et de ses additifs (auxquels je n’avais pas pensé). Plusieurs domaines sont concernés, de la pub à de la culture, de la santé au ministère de l’intérieur, des chercheurs au monde sportif, du cinéma à la prostitution, jusque tout en haut de l’échelle politique. Je mêle volontairement les thèmes car tout est enchevêtré.
Plusieurs de nos hommes politiques français sont cités, aussi bien négativement que positivement.
Les industriels, bien sous tout rapport, exploitent les addictions des humains et en arrivent, eux aussi, eux surtout, aux pires extrémités. Ils se fichent bien de la santé des hommes et des femmes auxquels ils font croire, à cette époque, que le tabac il est tout beau, tout mignon, voire même un plus pour leur image dans nombre de circonstances.
C’est souvent violent et sans concession.
Ah! j’oubliais deux secteurs : les sociétés écran telle que l’Européan G. Tobacco ainsi que les sociétés caritatives qui en prennent, toutes les deux, pour leur grade.
Vive les sponsors ! Vive le lobbying !
Les personnages sont attachants, pas forcément au sens premier du terme, mais plutôt par leur cynisme, leur hypocrisie, leur facette infantile (je pense à ce méchant qui découvre son plaisir lorsqu’il tient une arme dans sa main).
Les deux flics, Patrick l’enquêteur de terrain et Simon de la brigade des finances, sont plaisants.
En deux mots l’histoire.
On est en 1986 lorsque deux camions citernes d’ammoniac sont braqués et disparaissent sans laisser de traces ; dans le sillage de cette énigme, sept cadavres et la disparition d’une jeune femme Hélène. L’enquête s’étalera sur vingt années. Vingt ans c’est long mais c’est légitime et réaliste, et surtout c’est à hauteur de la masse des données glanées.
Quelques longueurs sur les 600 pages : le premier tiers est palpitant, puis quelques longueurs qui pourraient décourager mais comme on se balade un peu partout sur la planète, disons que ça peut se défendre.
Si « Free Queens » est aussi bien documenté et un chouilla plus court, je lirai le prochain Marin Ledun.
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