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« Ce que cherche ton corps/la nuit/en enlaçant le mien/ je ne l'ai pas encore écrit » Il y a eu les « guirlandes amoureuses » ces recueils de poésies érotiques, et « la carte du Tendre » ce pays imaginaire de la vie amoureuse... il y a à présent, la « tresse amoureuse »... Dans ce recueil, Eva Kavian ne cesse d'entrelacer son souffle à celui de celui qu'elle appelle « son mari », comme un nom qui le différencie de tous les autres hommes. Peu importe son nom, il est « mon mari ». La possession amoureuse, elle le possède, il la possède. Et la Tresse progresse : lui/elle, dehors/dedans, nuit/jour, avant lui/avec lui. Un entrelacs que l'on suit dans l'éblouissement des gestes du quotidien. ?Elle s'émerveille/elle s'inquiète. Le bonheur n'est pas une guirlande éternelle, par le fait même de la vie qui coule.?« Parfois le nuit/mon mari/devant son écran/cherche le voyage/que nous ferons/dans quelques mois/pendant que je dors/sans lui. » ?La vie heureuse aura une fin, la vie a une fin.?Le dernier entrelacs de ce recueil est celui-là : la vie avec l'autre/la disparition de l'autre, qui est l'âme du recueil, le tuteur sur lequel la Tresse se forme, solide et fragile à la fois. © Francesco Pittau.
Lien : https://www.livresselitteraire.com/2019/05/lhomme-que-jaime-de-eva-kavian-lamour-en.html
De la rencontre au temps qui passe, des fulgurances à la routine grisante, des craintes aux bonheurs quotidiens, elle adresse une longue lettre à celui qu'elle nomme son mari. Cet homme qu'elle aime. Qu'elle taquine bien souvent. Complicité intacte.
On y découvre la réciprocité, que l'on lit entre les vers. Dans l’entièreté des sentiments. Porté également par la peur de perdre l'autre, lorsque la vie prendra fin car la jeunesse n'est plus. Mais l'amour ne va-t-il pas bien au-delà ? L'appréhension de vivre sans l'autre n'est-elle pas une déclaration aussi puissante qu'un mot d'amour lorsqu'elle est dite ?
Ce sont tous ces sentiments qu'Eva Kavian nous partage. Comme une offrande. À lui, son mari et nous, lecteur. À travers des vers courts, aérés, sans fioritures mais judicieusement choisis. À travers une construction qui nous réserve la surprise finale. C'est d'ailleurs un joli détail de mise en page à observer car par ce biais, elle retient notre attention, joue avec nous, ne nous dévoilant pas tout immédiatement. Il faut tourner la page, observer une des jolies illustrations de Marie Campion qui parsèment le recueil, ou poser nos yeux sur la page suivante pour découvrir la conclusion tendre, joyeuse ou plus mélancolique d'un poème.
En lisant et relisant ce court recueil, je me suis souvent surprise à revenir en arrière, rembobiner et étirer le fil de leur histoire. Prolonger un peu cet ailleurs qui un jour prendra fin. Parcourir de nouveau les illustrations, y surprendre un détail, un objet, une expression dans les traits qui renforcent les mots. Ces mots qui se posent délicatement, telle une caresse, sur le cœur. Nous prouvant, si toutefois il le fallait, que les vers les plus sobres recèlent une élégance délicieuse et touchante.
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