D'Oublier Palerme à L'Homme de Marseille en passant par L'Irrégulière ou mon itinéraire Chanel, ce qu'il faut avoir lu de la romancière et biographe disparue le mercredi 20 janvier.
Ecrire est toujours une aventure.
J'imaginais celle-ci comme assez brève et sans véritables dangers. Quelques mois de travail au cours desquels j'allais renouer avec mon premier métier, ce métier de journaliste, celui qui m'avait occupée seize ans et qui consistait à utiliser l'image pour raconter des histoires vraies. Je croyais sincèrement que façonner un album de photos serait plus simple et moins douloureux que d'écrire une biographie, que je n'aurais, en somme, qu'à me laisser porter par les images et à leur obéir.
Le temps a passé ; les mois ; puis les années. Aujourd'hui, je regarde en arrière et je me vois, il y a trois ans, découvrant de fabuleuses archives. Les images de toute une vie de combat, de succès, d'heureuses rencontres, d'ardentes amitiés et d'amères désillusions. Je me vois sélectionnant les premières photos, les choisissant une à une, comparant leurs mérites. Il fallait à tout prix que chacune d'entre elles ait quelque chose de personnel, de précis à dire, si bien que je croyais n'avoir plus qu'à les accompagner de simples légendes.
Quelle illusion... L'écriture nécessaire, exigeante, une fois de plus m'imposa sa loi et il me fallut encore deux ans pour parvenir jusqu'au carrefour où textes et images s'affrontent, s'ajustent, se calent. Je n'en suis pas sortie indemne. J'ai été bientôt dépassée par un torrent d'images, de mots, d'émotions, qui ont gagné sur moi et sur le temps. C'est de ce torrent, joyeux parfois, qui balaie et emporte tout, qu'est né ce récit-photos : L'homme de Marseille.
Drôle de projet, il faut bien le dire. Raconter l'existence d'un homme dont j'ai partagé un grand pan de vie. Commencer tout simplement par une enfance heureuse, son enfance. Par ses parents. Par le grand mas épais où il est né et qui est demeuré longtemps un point d'ancrage. Dérouler ensuite la bobine de soie et de corde, l'étrange tapisserie d'une vie. Grâce à cet homme, comprendre une ville : Marseille.
L'amour d'une ville, d'un certain parler, d'une certaine lumière. Et à partir de cet homme, de cette ville, retracer une vie. Une vie de Français pas ordinaire. La vie d'un homme de conviction, l'histoire d'une certaine France. Cet homme, c'était Gaston Deferre.
D'Oublier Palerme à L'Homme de Marseille en passant par L'Irrégulière ou mon itinéraire Chanel, ce qu'il faut avoir lu de la romancière et biographe disparue le mercredi 20 janvier.
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