"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un jour, le narrateur reçoit de son père décédé un cadeau : un paquet avec des photos, des lettres. Se pliant aux règles du jeu fixées par le disparu, il va fouiller dans un passé trouble. De Lyon à Berlin, de Jean Moulin à un certain Stoglitz, de l'enquête aux fantasmes de l'imagination, c'est une plongée dans la Seconde Guerre mondiale et ses zones d'ombre, dans l'histoire familiale et ses secrets. Qui lui fera enfin connaître l'homme de Lyon...Un roman superbement orchestré, fascinante plongée dans le passé d'un homme en prise avec l'histoire. Marianne Payot, L'Express.Dans les dédales d'un récit haletant, nous rencontrons un style sans pathos, un point de vue d'homme interrogatif, un récit énigmatique à tiroirs, bref, une ambition littéraire qu'on ne peut que saluer. Jean-Emmanuel Ducoin, L'Humanité.
Qui est cet homme de Lyon ?
Le père du narrateur, qui reçoit de la part de sa mère, huit ans après la mort de celui-ci, un mystérieux paquet contenant six photos et quelques lettres.
Troublé, le fils, journaliste de profession, entreprend une enquête qui le mènera de Lyon, à Berlin, à Menton, sur les pistes du passé de son père.
Commencé avec une impression de déjà lu, je me suis embarquée avec l’auteur dans un passé douloureux, découvrant des facettes inconnus de ce père qu’il avait tenu à distance, l’apprivoisant grâce à des rencontres, des témoignages, découvrant un secret de famille qui explique l’attitude du père, le comportement de la sœur.
Plus je lisais et plus je trouvais de force et de vérité dans ce roman me disant, pour en finir convaincue, qu’il ne pouvait que s’agir d’un roman à grande part autobiographique.
Quelques jours déjà que je l’ai terminé et il ne m’a pas encore quittée.
L’homme de Lyon est le père de l’auteur dont Lyon était le domaine réservé. Une lettre posthume va constituer la base d’une sorte de jeu de pistes afin d’ essayer de lever les zones d’ombre de cet homme.
L’ambivalence est totale : un ami allemand, des entrées à la Cia et au FBI, ou des vacances dans les dictatures de l’est européen. Les pays communistes étaient ils des pays frères ou détestés ? Pourquoi les relations avec les juifs étaient-elles si compliquées ?
Les découvertes s’enchaînent : un premier mariage et un fils, une grand-mère allemande, la connaissance paternelle de tous les passages secrets de Paris et Lyon. François se demande si sons père n’était pas un espion ?
Le fils parviendra au bout du labyrinthe mais à quel prix !
L’homme de Lyon est une réussite sur le plan du suspense où toutes les hypothèses sont possibles et du ressenti humain avec un puzzle dont les morceaux ne s’emboîtent qu’à la fin.
François-Guillaume Lorrain. Narrateur, il tient un bon client, son père ; journaliste, il sait écrire et voilà un roman bien fichu selon une intrigue « modianesque » à front biaisé dans le Lyon de la guerre. Ce n'est pas le fils à la recherche du père (cf La Place de l'Étoile et Les Boulevards de ceinture), c'est le père qui lègue à son fils de mystérieux documents - des photos, des lettres, comme autant de clés d'accès à un terrible secret qui fonde son existence. Au fils de découvrir la solution de la charade. Le récit file alors jusqu'à sa découverte selon une investigation qui tient à la fois du détective sur le terrain et de l'historien aux archives, pour donner au roman sa belle tension.
L'analogie à Modiano a des limites : les fantômes du passé concernent moins le fils que le père, les lieux ne sont pas frappés d'étrangeté, le narrateur n’est pas énervé, l’écriture n’est pas exubérante – cf les premiers livres du Maître.
Je ne connais pas ce garçon mais je fiche mon billet qu'il nous sert de l'auto fiction familiale. Les noms par exemple, l'auteur : François-Guillaume Lorrain, le père du narrateur : Guy Rolin... Marabout - boutdeficelle... J'y trouve aussi de secrètes correspondances avec le Siècle des nuages de Philippe Forest, mais ça, je le garde pour moi. Le livre, je vous le conseille !
Je ne sais si c'est de mon fait ou non, mais en ce moment, j'ai du mal à entrer dans les bouquins. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Mais, j'ai passé le cap des premières pages pour mieux m'imprégner de cette quête. Et finalement, je sors du livre plutôt réjoui.
Toute la partie sur la Résistance, Jean Moulin et la guerre est intéressante, et François-Guillaume Lorrain, au travers de cette grande Histoire, nous conte la petite, celle de la famille du narrateur. Le Docteur Guy Rolin, douze ans en 1944 a vécu douloureusement cette période. L'enquête et la quête du fils sont bien menées et le secret ne se dévoile qu'en fin de roman, après des suppositions, des fausses-pistes, bien amené pour clore de belle manière ce livre. Le contexte est là, pesant, lourd, propice aux secrets, aux non-dits, aux mensonges.
Mais ce qui m'a le plus intéressé, ce sont les relations père-fils, père-fille, et comment l'histoire de l'un peut influencer notablement et durablement ces relations. En bien, ou malheureusement en mal.Sobrement écrite, cette recherche d'identité parlera aux hommes de ma génération. Mais je crois qu'elle touchera également un public plus large, plus jeune et féminin. Tout le monde, quoi !
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