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L´homme a la canne grise, c´est le père de l´auteur, disparu en août 2010. Un Français d´origine catalane qui s´est engagé aux côtés des républicains espagnols avant de rejoindre la Résistance en Lozère. Mais ce père épique autant qu´admiré en cache un autre, plus fragile, guetté par la cécité. Entre présent et souvenirs, l´auteur se dévoile aussi, par touches discrètes, pudiques, sensibles.
Avec La Fille, son précédent récit (Seuil, 2010), Michèle Gazier évoquait la branche maternelle de sa famille, explorant le lien unissant une mère à sa fille. L´Homme à la canne grise s´inscrit dans le prolongement de cette réflexion sur l´intime, la filiation et le deuil.
Michèle Gazier restitue avec émotion cette recherche de vérité dans le portrait de ce père, quasi aveugle, qui, toute son existence, a essayé d'écarter le brouillard jaunasse de sa vision mais aussi de sa vie. Il en ressort un homme à la personnalité double mais attachante. Il y a le héros, toujours jeune dans sa tête et dans son corps, même au seuil de la vieillesse, pétri d'idéaux et de justice et le mari, acceptant avec abnégation une vie de semi-infirme, quasi reclus auprès d'une femme malade. Et, malicieusement (?), à la mort de chacune de ses deux compagnes, sa fille note que ce sont les moments où elle l'a senti le plus libre, comme si ces unions avaient été des freins plus importants à ses ambitions, ses désirs que le fait d'être mal-voyant.
Après la lecture prenante et émouvante de ce magnifique portrait autour de la filiation et du deuil, j'ai eu l'impression qu'on pouvait aussi lire en filigrane, les regrets d'une fille pour ce père auquel le destin n'aura fourni , hélas, que les prémices d'une vie intense.
L’homme a la canne grise, c’est le père de l’auteur, disparu en août 2010. Un Français d’origine catalane engagé aux côtés des républicains espagnols avant de rejoindre la Résistance en Lozère. Auparavant, Michèle Gazier évoquait la branche maternelle de sa famille, explorant le lien unissant une mère à sa fille. Aujourd'hui, elle nous parle de son père, à la fois secret et admiré. Une nouvelle réflexion sur l’intime, la filiation et le deuil. Beau, bien écrit (comme d'habitude chez Michèle Gazier), chacun pourra y lire sa propre histoire entre les lignes.
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