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1941... Carlos Noguès, interne en médecine psychiatrique à Barcelone, tente de soulager les patients de l'hôpital Sainte-Catherine d'Yzeure. Il a connu la Retirada, les camps et maintenant la famine qui décime les malades. La mortalité frôle les vingt pour cent. Le gouvernement détourne les yeux, plus préoccupé par le sort des juifs que par la disparition des aliénés. Le médecin-directeur envisage le transfert de patients vers un autre hôpital, celui de Saint-Alban sur Limagnole dans lequel exerce un compatriote de Carlos. L'exode d'une centaine de malades, à la fois rocambolesque et tragique, arrive à destination en juillet 1942.
Court voyage dans l'espace depuis la ligne de démarcation, mais long périple dans les idées entre résistance et collaboration, entre médecine asilaire et thérapies reconstructives, entre une société fondée sur l'exclusion et celle qui valorise le partage et la solidarité. Au terme de cet exode, se découvre un refuge qui voit s'élaborer à la fois le concept de psychiatrie institutionnelle, celui d'art brut, sur fond de résistance à l'occupation nazie.
L'auteur, qui s'appuie sur des faits réels, déroule une histoire qui interroge la condition humaine dont on mesure la valeur par rapport à ses relations avec la marginalité. La violence institutionnelle faite aux exclus souligne que la folie la plus dangereuse est celle d'une société à la dérive.
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