"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Ghislain Gilberti est un écrivain stratosphérique : bienvenue dans le monde maléfique de l'un des plus grands auteurs de polars contemporains. »Gérard Collard, La Griffe noireAu commencement, il y eut un enfant. Le petit Gabin Schwartz. Six ans. Son corps retrouvé dans un parc. Exsangue. Puis ce fut un agriculteur. Enterré vivant. Son index désignant le ciel. Puis un marchand ambulant, écrasé sous son stock. Sale baptême du feu pour Seth Kohl, le chef du groupe chargé de l'enquête à la Brigade criminelle du SRPJ de Versailles. Comment avancer quand rien ne relie les victimes entre elles ? Alors que les corps s'accumulent, un lien se dessine enfin, inattendu, fragile et incomplet : le tueur pourrait bien s'inspirer des Danses macabres, ces fresques que l'on retrouve dans les vieilles églises, ou dans les bibliothèques des collectionneurs. Mais chaque série de tableaux est différente. Laquelle est la bonne ? Le temps presse, et Seth Kohl est assailli par ses propres démons, qui l'invitent eux aussi à quelques pas de danse avec la mort...
Un thriller sombre, violent qui nous rappelle Seven dans une intrigue torturé, haletante et ultra réaliste. Une histoire musclé avec des rebondissement avec un arc narratif basé sur la vendetta du protagoniste principal.
"La dernière balle traverse la paume et arrache le pouce avant de pénétrer son crâne juste au-dessus du sourcil gauche. Avec la force de l’impact, la tête est rejetée en arrière et le corps s’écroule sur le dos. Derrière sa dépouille, le mur est tapissé de fragments d’os, de cervelle et de sang"
L'Evangile de la Colère, onzième roman de l'auteur, a été publié par les éditions Hugo thriller en 2022. Le style percutant s'appuie sur un vocabulaire choisi pour créer un effet particulier à certains moments: "Pendant que le trafiquant éructe, le SDF ne l'écoute plus. Ce n'est qu'une voix qui s'éloigne, remplacée par une sorte de bourdonnement intérieur. A mesure qu'il calque sa respiration sur celle de sa cible, ce son se stabilise progressivement pour descendre à u niveau très grave." (Page 19) ...Sobre et soigné à d'autres: "Sur le côté, des tables ont été installées et couvertes de nappes blanches. Un traiteur réputé est occupé à mettre en place des verrines élaborées, des gourmandises sur cuillères et des plateaux garnis de mignardises salées et sucrées. Des verres ont été sortis et certains sont déjà remplis de diverses boissons." (Page 35).
Construction: le prologue renvoie un an plus tôt, puis les chapitres s'enchaînent, chacun précisant la date, l'heure et le lieu, comme dans un compte-rendu judiciaire.
Thèmes: homophobie; préjugés
Suite au meurtre de son frère, de sa femme et de sa petite fille, Seth Kohl, en total décrochage depuis cinq ans, est devenu un électron libre. Que certains voudraient bien mettre sur la touche. Le problème est qu'il en sait beaucoup trop à propos de certaines affaires confidentielles. Il obtient donc une seconde chance, une nomination comme chef de groupe au SRPJ de Versailles, en remplacement de Paul Baptista. Cadeau empoisonné car il n'est pas simple de prendre la suite d'un homme aussi charismatique et apprécié.
Il reste dans le collimateur de la Police des polices qui attend son premier faux pas pour le mettre définitivement hors service. La capitaine Céline Fauvel est chargée de le surveiller. Tandis qu'une menace bien plus inquiétante plane au-dessus de lui. Un contrat sur sa tête. Auquel il ne doit pas réchapper.
Dès son arrivée, Seth est confronté à des dossiers délicats: d'abord, un petit garçon de six ans retrouvé mort dans la forêt, assis, égorgé sans une goutte de sang, ni sur ses vêtements, ni sur le site. Puis c'est un agriculteur qui est enterré vivant, seule sa main droite dont l'index, figé par la rigidité cadavérique, est pointé vers le ciel. Peu après, un antiquaire itinérant est littéralement écrasé par plusieurs meubles rares et précieux. Une concordance d'empreintes digitales semblant faire le lien entre les deux premiers meurtres, mais le manque de logique et de cohérence intrigue Seth.
Avec les indices matériels relevés sur les trois scènes de crime, Seth et son équipe espèrent que le tueur va finir par commettre une erreur qui leur permettra de l'identifier et de l'arrêter. Mais ce n'est qu'après le quatrième assassinat que Seth commence à comprendre qu'il pourrait bien s'inspirer des Danses Macabres, ces fresques que l'on retrouve dans les vieilles églises ou dans les bibliothèques des collectionneurs. Le problème est que chaque série de tableaux est différente. Alors, laquelle est la bonne? Une terrible course contre la montre commence pour Seth et ses collaborateurs. Qui arrivera le premier?
L'Evangile de la Colère est un roman puissant, sombre, original, construit sur le schéma de la Danse Macabre, tableau peint par Hans Holbein Le Jeune en 1549 selon un motif artistique très populaire au Moyen-Age. La documentation sur laquelle s'appuie l'auteur est remarquable: sans s'en rendre compte, le lecteur en apprend beaucoup sur les peintures d'Holbein, plus précisément sur le thème des Danses Macabres.
Le +: les passionnantes séances de profilage, l'impression que le lecteur fait partie de l'équipe dont il suit les investigations dans les moindres détails.
Le grand talent de Ghislain Gilberti réside dans sa capacité à détailler toutes les scènes, à poser les jalons de l'intrigue à l'aide de dialogues constructifs et de descriptions opportunes, qui ne sont pas là juste pour remplir des pages. Une grand réussite, beaucoup de qualités pour ce roman que je vous encourage vivement à lire, si ce n'est déjà fait. Comme quoi on peut allier écriture intelligente, érudition et scénario captivant.
Thriller finement travaillé, il vous fera vivre de longues heures de suspens dans une ambiance absolument envoûtante. Pour les aficionados de l’auteur, Ghislain Gilberti, ils auront la chance de retrouver des personnages issus de sa Trilogie des Ombres.
Pour les autres, ne vous en faites pas, car cela sera une totale découverte sans perte de saveur. L’auteur l’indique lui-même que la lecture de ses précédents œuvres n’est pas une condition sine qua non pour se plonger dans son dernier, « L’évangile de la colère ».
Différents meurtres atypiques sont perpétrés et pour les résoudre, un flic atypique lui aussi est appelé : Seth Kohl, ancien infiltré de la Brigade des Stups. Celui-ci est devenu lui-même toxicomane à la suite d’un épouvantable drame familial. Comme vous l’aurez déjà compris si vous suivez mes chroniques, j’aime particulièrement ce genre d’anti-héros, dont les failles et faiblesses en font ses forces.
Doté de nombreux rebondissements, ce livre ne vous laissera jamais au bout de vos surprises. Alors qu’à plusieurs reprises, vous pensez être le digne successeur de Sherlock Holmes pour avoir démêler l’enquête et trouver le coupable, vous vous rendez alors compte que l’auteur s’est tout simplement joué de vous, pauvres lecteurs.
Dans une atmosphère très sombre et envoûtante, vous aurez l’occasion de savourer ses quelques 570 pages. Malgré ce nombre important, vous ne verrez pas le temps passer. En plus, au regard des meurtres multiples, il n’est absolument pas question de s’ennuyer !!
Plume addictive dès les prémisses du récit, c’est une histoire à 100 à l’heure que vous vivrez dans les tréfonds sombres de l’âme humaine. Je suis certaine qu’en plus, ce livre vous donnera encore plus envie de découvrir La Trilogie des Ombres.
Cela fait plusieurs romans que j'avais envie de lire Ghislain Gilberti. C'est chose faite, enfin, avec son dernier thriller, L'évangile de la colère. Et c'est une superbe entrée dans l'univers de cette auteur atypique. Les fidèles y retrouveront un des personnages cultes de la Trilogie des ombres. Les non-initiés comme moi ne seront pas gênés dans leur lecture car ces Evangiles se lisent parfaitement indépendamment.
Dès le prologue coup de poing permettant de présenter de façon très musclé, Seth Kohl dit le Zombie, le personnage principal, on se dit que ça va envoyer si l'auteur dégaine un combustible si puissant d'emblée … il le fera tout le long du roman sans aucune déperdition d'énergie. C'est quasi tout le temps hors-norme et pourtant on y croit à fond sans vraiment se demander si c'est possible, crédible ou plausible ! A commencer par cet incroyable personnage du Zombie, fracassé par un passé terrible : héros de guerre au Kosovo et en Afgnaistan, ex-flic à brigade des stupéfiants au 36, ex-infiltré devenu toxicomane, famille défouraillée. Bref, lorsqu'un type comme ça déboule dans une enquête elle-aussi hors-norme …
Le titre met sur la piste. L'enquête est centrée sur la traque urgente d'un tueur en série illuminé qui tue sur un rythme frénétique ( impressionnant nombre de cadavres qui s'accumulent ) , persuadé d'être un ange exterminateur ayant reçu la mission divine de rappeler aux pécheurs que Dieu peut abattre sa colère sur n'importe quel pécheur. L'idée que ses meurtres seraient inspirés des Danses macabres médiévales est excellente et parfaitement exploitée par Ghislain Gilberti, lui permettant de déployer un sens de la démesure viscéral. Les nombreuses scènes de crime révèlent une grande violence mais sans que l'auteur ne s'y complaise.
L'intrigue, à la complexité assurée, est tortueuse à souhait, haletante. Il s'en dégage une grande authenticité à l'ultra réalisme assumé dans la conduite précise de l'enquête comme dans les dialogues associés. Chaque détail compte, surtout ceux passés inaperçus qui prennent sens lorsqu'ils nous reviennent en mémoire, éclairés par un autre élément de l'enquête. La tension monte, totalement maitrisée, renforcée par une focalisation externe surpuissante qui pour autant, permet un accès pertinent net aux pensées de personnages, tous très riches et fouillés psychologiquement, du tueur aux membres de la brigade de la SRPJ de Versailles qui accueille le Zombie.
La lecture est dense et intense, juste quelque peu alourdie par l'arc narratif secondaire de la vendetta personnelle de Seth Kohl. Clairement, même si cela permet de sonder profondément les ressorts du personnage en prise avec son passé, et de creuser la passionnante porosité entre le Bien et le Mal, moi, ce qui m'importait, c'était de retrouver la fascinante traque du tueur en série mystique. Sûr en tout cas que je vais rattraper mon retard et remonter le fil de l'oeuvre de Ghislain Gilberti dont l'univers affirmé et la plume tranchée sortent du lot et ont séduit l'amatrice de thrillers bien sombres que je suis
Une série interminable de crimes atroces terrorise la banlieue parisienne : cela commence par un enfant de six ans découvert égorgé dans un parc. Puis un agriculteur enterré vivant, l’index pointé vers le ciel… Des victimes que rien ne relient entre elles, un mode opératoire qui diffère systématiquement, des lieux choisis d’une façon qui semble tout à fait aléatoire… Un tueur en série atypique dont le profil laisse perplexe Seth Kohl, le nouveau chef de groupe qui vient d’intégrer la brigade criminelle du SRPJ de Versailles. Une enquête déroutante également pour la capitaine Céline Fauvel, qui met à profit ses compétences psychologiques au service de la police et qui a plus d’une corde à son arc… Leur ténacité sera récompensée et ils se lanceront sur une piste où le fanatisme religieux d’un tueur habité par une mission divine les entraînera dans une danse avec la mort.
Un prologue musclé et éloquent vous donne la mesure de l’univers de Ghislain Gilberti: les scènes de violence sont si détaillées que l’on croirait voir le ralenti d’un film d’action. De quoi frapper fort dès le début, comme un clin d’œil à la trilogie des ombres. Le déroulement de ce thriller prend ensuite des allures plus classiques, notamment avec un tueur qui puise son inspiration des Danses macabres de Holbein le Jeune, et cette direction m’a beaucoup plu, car cet enchainement de crimes sordides et démesurés mise en parallèle avec les illustrations médiévales m’ont tenu irrémédiablement en haleine!
Si je n’ai pu m’empêcher de comparer avec ce que j’avais déjà lu de l’auteur et trouvé la première partie du roman moins dense que l’incomparable Sa majesté des Ombres, l’intrigue de l’Evangile de la colère est véritablement diabolique car lorsque l’on pense trouver les choses un peu trop faciles, l’auteur entame avec maestria la deuxième partie et là le récit se corse sérieusement ! Enfer et damnation, cette colère là n’habite pas seulement le psychopathe de service, auteur des terribles meurtres qui jalonnent l’intrigue mais aussi (et surtout) des personnages qui sont du bon côté de la loi, à savoir les enquêteurs, les membres des forces de l’ordre. Sous la plume pointilleuse de Ghislain Gilberti naissent des psychologies complexes et torturées, pour qui la frontière entre le bien et le mal semble floue et où le désir de vengeance est exacerbé et impérieux. Faire un bout de chemin avec Seth Kohl c’est partager son caractère borderline, être pris au piège avec lui de sa culpabilité et de ses doutes, plonger en apnée avec une haine dont on ne sait s’il ressortira indemne. Un nouveau protagoniste dans le monde détonant de l’auteur que j’ai adoré suivre sur cette enquête passionnante !
Merci infiniment aux Editions Hugo Thriller via NetGalley pour cette lecture !
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