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Au lendemain du XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, le pays connaît un bref dégel. La censure semble se relâcher. Boris Pasternak vient d'achever son grand roman, Le Docteur Jivago. Au printemps 1956, Radio-Moscou annonce sa parution prochaine.
L'éditeur communiste italien Giangiacomo Feltrinelli apprend la bonne nouvelle. Il obtient les droits de traduction de l'auteur lui-même. Du jamais vu en U.R.S.S. depuis 1930.
L'université de Moscou et les instituts scientifiques entrouvent leurs portes aux étudiants et chercheurs étrangers.
Hélène Peltier-Zamoyska et Jacqueline de Proyart, envoyées en mission à Moscou à l'automne 1956, font tour à tour la connaissance de Boris Pasternak et emportent chacune clandestinement le roman qui vient d'être frappé d'interdiction. La grande aventure de l'édition du Docteur Jivago en Occident commence.
Les Lettres à mes amies françaises retracent cette histoire mouvementée et jettent une lumière crue sur la lutte menée par Boris Pasternak, «un contre tous», pour que son roman soit publié en russe où que ce soit et «rende son peuple à son histoire».
Porteuse d'espoir, la lecture clandestine du Docteur Jivago sera l'un des éléments fondateurs de la «dissidence» dans tous les pays de l'Est soumis au joug totalitaire.
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