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Je me plonge toujours dans les écrits de Pouchkine, l’auteur adulé par les russes, avec de grandes attentes. Il faut dire aussi que son roman en vers, Eugène Onéguine, est l’un de mes romans préférés.
L’auteur se plonge, ici, dans l’histoire d’une révolte paysanne du dix-huitième siècle, menée par un usurpateur, Pougatchov, un homme prétendant être l’empereur Pierre III.
Un jeune homme, envoyé comme soldat dans une garnison de l’Oural par son père bien décidé à faire son éducation, va se trouver confronter à ses événements tragiques. La vie de notre héros sera bien évidemment en danger ainsi que celle de Maria Ivanovna, sa bien-aimée et fille de son capitaine.
Ce roman se lit très vite. Il se découpe, je trouve, en deux temps. Le premier qui se termine aux premières attaques des rebelles est assez classique. On y retrouve un jeune homme un peu naïf, plutôt indolent, envoyé faire son éducation loin de sa famille.
Le second temps, avec la révolte, est beaucoup plus trépidant. On observe la violence des affrontements. Mais surtout on découvre le personnage de Pougatchov.
Cet homme est fascinant. Il est à la fois capable des pires atrocités mais également de mesures de clémence et d’amitié. Il est lucide sur ses chances de réussite mais ne renonce pas pour autant, on ne sait jamais.
Un homme qui s’impose dans le récit, héros tragique, au final, de ce roman.
Et pour mieux appréhender ce texte et son influence, je ne peux que saluer l’excellente idée des éditions Actes sud de publier à la suite de « La fille du capitaine », un essai de Marina Tsvetaeiva sur Pougatchov.
Avec sa passion habituelle, celle-ci défend le Pougatchov de Pouchkine et compare le personnage romanesque au personnage historique.
Un roman et un essai formant un tout passionnant que je ne peux que conseiller.
Pouchkine est revendiqué aussi bien par les soviétiques (en 1937) que par les russes émigrés en France; l'auteure leur oppose "son" Pouchkine! le Pouchkine qui a bercé son enfance et dont elle traduit quelques poèmes dans un français parfois approximatif.
née à Moscou en 1892, Marina Tsvetaïeva a vécu en France, retourne en URSS en 39; tous les siens ayant été fusillés, elle se pend en 1941
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