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Nous sommes en 1763.
L'un des maîtres de la correspondance s'adresse ici à monsieur de Sartine, son vieil ami, alors directeur de la Librairie. Et c'est un véritable plaidoyer pour la défense du Libraire-Éditeur. Il s'interroge d'abord sur le lien entre le commerce et la littérature et décrit avec soin, mais sans la condamner, la transformation de la valeur littéraire en valeur mercantile. Ce faisant, il lie le sort de la littérature à celui de l'édition.
Il plaide en faveur d'un fonds de librairie, celui qui s'écoule lentement, en équilibre avec les ventes plus rapides. Au fil d'une véritable enquête, il démontre par là même au lecteur contemporain que les problèmes qui se posent aujourd'hui au libraire ou à l'éditeur sont loin d'être récents, bien qu'ils se posent aujourd'hui plus que jamais. Cette lettre est aussi, par ailleurs, une passionnante histoire de l'imprimerie en France ainsi que celle de la librairie.
En véritable journaliste, qui plus est lui-même écrivain et éditeur, Diderot délivre là une analyse brillante de ce que l'on appelle les métiers du livre. Et nous surprend par les questions qu'il se pose, sur le rôle de mécénat joué par l'État ou sur le prix du livre.
Diderot soulève dans cette lettre au ton relevé des problèmes on ne peut plus d'actualités. Il aborde en effet la facilité avec laquelle un titre se vend grâce au scandale dont il se nourrit ou au contraire les risques pris par l'éditeur.
Mais aussi, bien avant le tout numérique, les problèmes de stockage. Cette lettre incontournable montre combien un penseur des lumières est aussi, nécessairement, un visionnaire.
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