Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Seule désormais avec sa fille, Madame Eliot se refuse à envisager de quitter «les Chênes», cette belle demeure où l'accompagnent tant de souvenirs de son bonheur perdu. Elle devra se résoudre, bien à contrecoeur, à la seule solution qui s'offre à elle : louer la Tour, bâtisse attenante à la maison et pouvant disposer d'un accès particulier. Peut-elle imaginer qu'à compter de cette simple décision, elle se verra plongée dans un autre monde, rempli d'angoisse, avec cet étrange locataire qu'elle va choisir et ces trop nombreux accidents mortels qui vont désormais entourer son quotidien?
Maud, veuve depuis deux ans, vit seule avec sa fille de dix ans, Catherine, dans leur maison familiale baptisée "Les Chênes". Malgré des difficultés financières, Maud est résolue à rester dans cette demeure pleine de souvenirs. Pour alléger les charges, elle décide de louer la tourelle, un espace annexe, et accueille Bernard, un historien, comme locataire. Peu après son arrivée, le village est frappé par une série d'accidents mortels inexpliqués. Alors que l'inquiétude grandit, Maud se lance dans une quête pour découvrir l'origine de ces drames. Pourtant, les autorités locales, absorbées par des enjeux économiques et politiques liés à un projet autoroutier controversé, négligent ses alertes. Ces morts mystérieuses ternissent l'image du village, déjà en proie à des tensions entre ceux qui prônent la modernisation et ceux qui défendent la préservation du patrimoine. Les personnages sont profondément attachants, notamment Maud, dont la fragilité de mère veuve se double d'une détermination farouche à percer la vérité.
J’ai été séduite par l'atmosphère rurale où l'influence des notables, les commérages et les rivalités sourdes nourrissent une intrigue captivante. L'autrice manie brillamment les fausses pistes, plongeant le lecteur dans un climat de suspicion. Le récit alterne entre le quotidien de Maud, l'arrivée troublante de Bernard, et les drames qui secouent le village, renforçant peu à peu la tension. La tension est maintenue crescendo, renforcée par des chapitres où le meurtrier intervient directement, insufflant une angoisse palpable. Grâce à une écriture fluide et des chapitres courts, le suspense monte jusqu'à la conclusion finale, confirmant mes soupçons. Sylvie Baron excelle dans l'art de mêler suspense, émotion et réflexion sociale. Les thèmes de la résilience, de la peur de l'inconnu et de la lutte de Maud pour protéger son foyer sont abordés avec finesse. J’ai particulièrement apprécié l'atmosphère oppressante, où chaque voisin semble dissimuler un secret. Bonne lecture !
http://latelierdelitote.canalblog.com/2024/09/l-etrange-locataire-de-madame-eliot.html
Maud Eliot vit seule avec sa fille dans la demeure familiale depuis le décès de son fils et de son mari, il y a maintenant deux ans. Pour éviter de se retrouver dans une situation financière compliquée, elle se voit contrainte d'accueillir un locataire, un homme aussi érudit que mystérieux. Mais lorsque des morts suspectes surviennent autour d'elle, Maud oscille entre doutes et une désarmante attraction. Bientôt, la peur et l'angoisse s'installent...
Ce roman policier, sans prétention, se lit d'une traite. Dans cette petite bourgade où tout le monde se connaît, un inconnu est rapidement scruté et devient la cible de rumeurs virales, échos des nombreuses tensions qui couvent.
Maud ne sait pas sur quel pied danser. Si plusieurs indices semblent converger vers une seule direction, elle ne peut s'empêcher d'observer et de réfléchir. Elle craint ses propres sentiments et peine à faire confiance à son intuition. J'ai aimé son approche méthodique, sa façon de déduire minutieusement les événements. Elle commence à soupçonner tout le monde, sans toujours réaliser les dangers auxquels elle s'expose. Nous aussi, en tant que lecteurs, sommes pris au piège entre les élans de chevalerie et les actes d'un possible fanatique. Que penser de Bernard, cet historien excentrique qui s'entend si bien avec sa fille ?
On évalue chaque détail, se laissant guider jusqu'au dénouement, où les révélations nous prennent de court.
C'est un récit intrigant, sur fond de conflits politiques et médiatiques, un classique du genre : propre et efficace. Je vous laisse découvrir et savourer !
L'étrange locataire de Madame Eliot a été publié par les éditions du Bord du Lot en 2009 sous le titre Le Locataire, puis réimprimé en 2012 sous son titre actuel, puis publié en 2022 par les éditions De Borée en version poche. Le style est vif, piquant, direct avec ses mots qui s'enchaînent avec bonheur, sans entraves: " Plongée dans ses profondes réflexions sur la qualité humaine, elle ne vit pas tout de suite l'inconnu qui s'engageait sur le sentier menant à leur propriété. Quand elle l'entendit, il était trop tard pour s'enfuir sans qu'il la voie et son orgueil étant plus grand que sa timidité, elle resta sur son perchoir: "Pas question d'avoir l'air d'une peureuse!" (Page 15).
D'emblée, le lecteur est séduit par le ton un tantinet bravache, revigorant, avec un soupçon d'impertinence et un zeste de fantaisie: " Elle aimait bien ses lunettes cerclées d'or, comme celles de Lydia à l'école, cela faisait chic! Ses yeux verts ressemblaient à ceux du chevalier Galaad et c'était plutôt bon signe. Mais un chevalier se devait d'être glabre, or celui-ci avait une superbe moustache blond-roux, aux poils aussi raides que ceux du chien Skepsy. La comparaison lui parut amusante, finalement il tenait plus du chien que du chevalier!" (Page 16).
Construction: des chapitres courts assurent le rythme soutenu maintenant le lecteur en alerte constante; les passages en italique révèlent les motivations du tueur, laissant des indices si infimes qu'il est impossible de l'identifier avec certitude, ce qui fait tout le sel du roman, mais également son intention de commettre un nouveau meurtre, histoire de faire monter la pression.
Thème: sauvegarde du patrimoine et d'une qualité de vie proche de la nature que seule une existence loin des villes modernes peut offrir; dans le roman, dénoncer un projet autoroutier motivé non par le bien-être des populations mais par de vulgaires préoccupations économiques, quitte à détruire un environnement rural.
Fil rouge: passionnée par les histoires des Chevaliers de la Table Ronde, les constantes références de Catherine, allant jusqu'à trouver des équivalents dans son quotidien (personnages, coutumes médiévales).
L'intrigue:
Suite au décès de son mari et de leur fils deux ans plus tôt dans un accident de voiture, Maud Eliot doit prendre une décision drastique si elle veut garder leur maison qui lui coûte trop cher. La solution serait de vendre mais elle ne peut s'y résoudre. Ce serait lui arracher le cœur. La solution: prendre un locataire.
C'est alors que se présente Bernard Lancieux, un historien à la recherche d'un logis provisoire afin de mener à bien ses recherches sur le Grand Condé. Le jour de l'enterrement de madame Cédille, une charmante vieille dame avec qui Maud s'entendait très bien. Morte dans des conditions curieuses, il faut bien se l'avouer: elle qui avait le vertige, pourquoi s'était-elle penchée à la fenêtre du deuxième étage pour arracher la vigne vierge?
Pour quelle raison Maud, sans vraiment se l'avouer, se sent-elle mal à l'aise en présence de l'historien? Quelques jours plus tard, elle découvre le corps sans vie de sa femme de ménage, madame Frémi, dans sa chaufferie. Rupture brutale des vertèbres cervicales à la suite d'un choc violent. Bien que certains détails ne collent pas, le médecin conclue à un accident, comme pour madame Cédille.
Tandis que le village déplore la disparition du petit Mathieu, garçon turbulent de dix ans, Bernard parvient à convaincre Maud de se lancer dans la bataille contre le projet autoroutier. Ensemble, ils reprennent chaque pièce du dossier afin d'en découvrir les failles. Mais la jeune femme ne peut s'empêcher de se sentir troublé et inquiète. Morts violentes soi-disant accidentelles, disparition mystérieuse, l'étau semble se resserrer autour d'elle. La peur ne tarde pas à s'abattre sur le village comme un nuage maléfique.
Premier roman de l'auteur, L'étrange locataire de madame Eliot pose d'emblée le style et les thèmes qui caractériseront ses romans tout au long de sa déjà fructueuse bibliographie: des personnages souvent hauts en couleur, attachants et sympathiques, d'autres louches et antipathiques; des intrigues habilement ficelées autour de thèmes forts, toujours en lien avec la préservation du patrimoine, de l'environnement, d'un mode de vie proche de la nature, de valeurs telle que l'authenticité, la probité, la solidarité, l'amour...
Sylvie Baron a cela pour elle qu'elle n'est jamais dans le jugement tranché, que ce soit pour ou contre. Dans ses romans, elle donne toujours la parole aux deux parties opposées. Au lecteur de faire la part des choses...Et de découvrir le ou les coupables; car n'oublions pas que Sylvie excelle à concocter des intrigues et des mystères criminelles originales, car toujours menées par des détectives amateurs, souvent contre leur gré, pris dans les événements qui troublent leur quotidien.
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