"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Depuis soixante ans, le monde l'a oubliée et sa famille ne prononce plus son nom. Esme Lennox n'existe plus. Mais quand ferme l'asile où elle vivait recluse, la vieille femme réapparaît brusquement. Au bras de sa petite nièce, Esme découvre une Écosse moderne peuplée de fantômes... qui réveille, sous le silence des années, les secrets inavouables d'une vie volée.
" À chaque page - jusqu'à l'ultime -, c'est la stupéfaction. [...] Magistral. "
Jeanne de Ménibus - Madame Figaro
Traduit de l'anglais
par Michèle Valencia
Iris se retrouve avec la charge de sa grande tante enfermée depuis 60ans dans un asile:Esmée.Attachante,Esmée nous plonge dans son histoire passée,celle de sa soeur Kitty,celle des jeunes filles de bonne famille dont l'unique destinée était de se marier ,de faire des enfants!
Petit bémol,me suis parfois perdue dans les retours en arrière pour savoir qui racontait!!!!Une fin particulièrement émouvante.Décidément,une autrice que j'apprécie beaucoup.
Un très beau livre qui aborde le douloureux sujet de l'abandon. Pour quels motifs cette femme attendrissante est littéralement emprisonnée depuis 60 ans dans un asile....qui l'y à placée ? Iris va le découvrir au fil des pages.
Un ouvrage tour à tour empreint de tristesse, de mélancolie et de secrets de famille comme il en existe tant.
J’adore découvrir des auteurs que je ne connais pas encore. Et j’aime encore plus me rendre compte que leur univers, leur écriture, leurs histoires me plaisent. Et que donc je vais pouvoir les suivre, lire d’autres livres d’eux et passer de bons moments de lecture !
C’est ce qui vient de m’arriver avec Maggie O’Farrell. Les thématiques qu’elle aborde (la complexité des relations, la perte des êtres qu’on aime, les destins contrariés, la trahison), si elles paraissent assez classiques, me semblaient traitées avec beaucoup de sensibilité.
Je me suis donc lancée dans la lecture de L’étrange disparition d’Esme Lennox pour commencer avec cette romancière. Et ce livre est bouleversant, chaque page amène son lot d’émotions et de révélations.
Comment Esme a pu être enfermée durant 60 longues années dans cet asile et totalement disparaître de l’histoire familiale au point que sa petite nièce, Iris, n’en connaisse pas l’existence ?
Ce livre nous parle d’une époque, pas si lointaine, où le moindre écart pouvait vous mettre aux bans de la société, où les femmes étaient facilement jugées hystériques et malades dès qu’elles manifestaient un peu d’indépendance et où il suffisait qu’un homme le décide pour qu’elles se retrouvent éloignées, internées et oubliées.
Maggie O’Farrell choisit de nous faire vivre cette histoire sur 2 époques : une contemporaine et une plus ancienne, là où tout s’est joué pour Esme.
Le parallèle qui est fait entre la vie d’Iris, jeune femme moderne, sans attache et qui choisit son destin et celle d’Esme, victime d’une société bourgeoise corsetée est très intéressante. Car finalement, elles se ressemblent beaucoup dans leur désir de liberté et d’indépendance, sauf que l’une d’elle l’a payé très cher.
Iris apprend donc l’existence de la sœur de sa grand-mère lorsque l’asile où elle est recluse depuis 60 ans ferme ses portes. Seul membre de la famille en capacité de gérer l’après-internement elle se prend d’affection pour la vieille dame. Surtout, elle aimerait comprendre pourquoi personne dans la famille n’a plus jamais évoqué Esme et pourquoi sa grand-mère l’a totalement occultée.
Au fur et à mesure, au rythme des souvenirs d’Esme et de la mémoire confuse à présent de sa sœur Kitty, nous entrons dans l’intimité de cette famille, revenue s’installer en Ecosse après avoir quitté l’Inde. Esme est en rébellion contre les carcans qu’on lui impose, enfant puis jeune fille au fort tempérament qui ne veut pas entrer dans un moule. Petit à petit, les raisons de son éloignement et de la négation même de son existence nous sont révélées, provoquant chez le lecteur indignation et compassion.
Ce roman est tout simplement splendide. L’écriture, sobre, factuelle nous conduit à travers ce récit pourtant terrible avec beaucoup de douceur. Maggie O’Farrell ne porte pas de jugement, laissant à son lecteur toute latitude pour interpréter, analyser, comprendre les motivations des personnages ainsi que leurs relations conflictuelles.
Le personnage d’Esme est profondément attachant. Libérée de sa « prison » on se rend compte que l’enfermement n’a pas totalement anéanti sa capacité de réflexion, d’émerveillement même si elle paraît quelque peu inadaptée à ce monde qu’elle n’a pas vu évoluer. La relation qui se noue avec Iris est comme une seconde chance, un moyen de renouer les fils avec la famille et peut-être de trouver une forme de pardon pour ce qui lui a été infligé. A moins que ne soit venu le temps de la vengeance ?
Un livre qui mène aussi le lecteur vers une réflexion plus large sur le libre-arbitre, les liens familiaux, la résilience.
Un livre tel que je les aime, qui ne se contente pas de raconter une histoire mais qui provoque des réactions chez le lecteur, dont on tourne les pages avec passion et qu’on a du mal à quitter.
1ere rencontre avec la plume de Maggie O'Farrell et quelle rencontre ! Un roman poignant et émouvant. Je me suis prise d'affection pour cette vieille dame qu'est Esme Lennox comme s'il s'agissait de ma grand-mère et j'ai suivi le coeur serré le récit de sa vie. Un destin terrible basé sur la solitude, l'enfermement et le mensonge raconté d'une écriture simple et pudique.
La construction du récit est magistrale ce qui très vite nous amène à la dernière page et à l'horreur indicible.
Ne ratez pas ce roman si vous ne l'avez pas encore lu !!
Iris, la trentaine, vit à Édimbourg et partage son temps entre sa boutique de vêtements vintage, sa relation mouvementée avec Alex, son frère adoptif ( son père à lui a épousé sa mère à elle alors qu’ils avaient 5 et 6 ans ), son aventure avec le beau – mais marié – Luke et ses visites à sa grand-mère Kitty, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ses journées sont donc bien remplies et, comme souvent, elle est en plein rush lorsqu’elle reçoit un coup de fil mystérieux de l’hôpital psychiatrique de Cauldstone. Son interlocuteur évoque une certaine Euphémia « Esme » Lennox, une dame âgée qui, bien qu’elle n’en n’ai jamais entendu parler, serait sa grande-tante et, après 60 ans passés entre les murs de l’asile, aurait besoin d’un nouvel hébergement.
D’abord agacée puis surprise à l’idée d’avoir une parente dont elle ignore tout, Iris finit par se rendre à Cauldstone pour faire la connaissance d’Esme. Elle ignore alors qu’en se rapprochant de cette vieille dame un peu étrange c’est toute sa vie qui va s’en trouver bouleversée.
Le véritable personnage principal de ce roman n’est pas Iris, comme on pourrait le croire au premier abord, mais bien Esme. A travers elle, à travers ses souvenirs, c’est toute l’histoire de sa famille qui nous est contée, une histoire faite de blessures, de failles, de non-dits et d’un incompréhensible besoin de normalité.
Esme et sa grande-sœur Kitty sont nées et ont grandi en Inde, où leurs parents se sont rencontrés après avoir quitté leur Écosse natale. Elles vivent dans une grande maison, entourées de domestiques ( parmi lesquels leur « ayah » – leur nounou ) et d’une nature flamboyante, et bien qu’étant loin de la bonne société écossaise, doivent se conformer aux attentes de leur mère en matière de savoir-vivre. Si Kitty se plie sans problème à ces nombreuses règles et prend goût aux activités visant à faire d’elles des jeunes filles bien sous tous rapports ( et donc bonnes à marier ), Esme, éprise de liberté et au caractère affirmé, tente par tous les moyens de se libérer de ce carcan, au grand dam de ses parents.
Lorsque la famille quitte l’Inde suite à la mort tragique du tout jeune petit frère des filles, Hugo ( que Esme a veillé seule durant des jours ), et de leur ayah, pour retourner s’installer en Écosse, le poids des convenances se fait plus sentir que jamais. Kitty s’épanouit dans sa vie de jeune fille de bonne famille, faisant siennes les espérances de sa mère ( à savoir trouver un mari ), tandis qu’Esme, laissant son tempérament s’exprimer, ne peut réfréner son envie d’accéder à une vie que tous lui refusent. Ses coups d’éclat font le désespoir de ses parents et, lorsqu’en revenant d’un bal elle devient franchement incontrôlable, ils n’hésitent pas à la faire enfermer et à l’oublier.
Tous la rayent de leur vie jusqu’à ce jour où Iris, sa petite-nièce, apparaît dans sa vie, lui permettant pour la première fois d’être considérée et entendue.
Maggie O’Farrell signe avec « L’étrange disparition d’Esme Lennox » un roman qui marque irrémédiablement. Construit comme un récit à plusieurs voix, celles d’Iris, d’Esme et de Kitty, ce livre débute dans une certaine confusion avant que les pièces du puzzle ne se mettent en place et que l’histoire de cette femme, sacrifiée sur l’autel de la bienséance et de la normalité, happe littéralement le lecteur et ne le lâche plus, même après la dernière page.
On s’attache autant à Iris qu’à Esme, qui par bien des aspects se ressemblent, et on est révoltés par la façon dont Esme – comme tant d’autres femmes à l’époque – a été traitée par sa propre famille, au nom de la tranquillité d’esprit et de la peur du quand dira t’on.
Ce roman parle donc de la famille, des liens complexes qui unissent les membres d’une même fratrie ( à l’image d’Esme et de Kitty, mais aussi d’Iris et d’Alex ), oscillant entre amour et haine, entre admiration et jugement, de la confrontation des enfants aux désirs de leurs parents, mais aussi de la façon dont la société de l’époque – en Écosse comme ailleurs – traitait les femmes qui n’entraient pas dans le moule. Combien d’entre elles se sont retrouvées, tout comme Esme, emprisonnées entre quatre murs à l’initiative de leur famille, se voyant affublées d’une quelconque maladie mentale quand leur seul tort était d’être différentes, en marge. Des femmes aux envies modernes coincées dans une société rétrograde…
C’est un livre qui prend aux tripes et qui marque, longtemps encore après l’avoir refermé, et je ne peux que vous le conseiller! ( je regrette juste sa fin ouverte, en suspends, qui, personnellement, me frustre au plus au point, et le fait que, finalement, on ne voit rien de l’Écosse ^^ )
Les histoires qui racontent la vie de femmes sont pleines d’émotions et de souffrances qu’il est difficile de décrire sans tomber dans le sentimental. Esme est un peu différente des autres, c’est vrai, mais elle ne mérite pas ce qui lui arrive. J’ai aimé cette histoire, les personnages féminins surtout, de grand-mère à petite-fille. Mais, étrangement, le tournant de l’histoire ou la tragédie de la vie d’une femme ne viennent-ils pas toujours d’un homme ? Et n’est-ce pas toujours un enfant qui est au cœur de l’histoire ? Ce roman nous offre toutes ces émotions et ces réflexions, placées dans l’atmosphère des colonies britanniques d’abord, dans celle d’une famille bourgeoise en Ecosse dans les années 1930. Le style est assez spécial, il essaie de rendre accessible à la fois les moments du présent et les images remontant à une soixante années mais aussi les propos décousus d’une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer. Parfois c’est difficile à suivre mais beaucoup plus intriguant que pourrait être une présentation chronologique.
Alors voici mon ressenti sur ma dernière lecture ... Absolument génial !!! voila c'est dit ;) plus nous avançons dans l'histoire plus nous tombons des nus ... jusqu'où peut s'arrêter cette tragédie ... comment une femme peut vivre tout cela ... un destin brisé car il n'entrait pas dans les us et coutumes de la vieille Ecosse. une écriture fluide, on est totalement submergé par cette lecture .... Par beaucoup de point ce roman me fait penser au livre "Le testament caché " de Sebastian Barry une petite pépite lui aussi :) donc si vous avez aimez l'un ou l'autre je pense que vous pouvez tenter le coup ...Après si vous n'en connaissez aucun surtout il faut foncer !!
Esme est une jeune-fille pétillante, rebelle, indépendante, originale, passionnée. Malheureusement elle n'est pas née à la bonne époque, celle où elle aurait pu laisser libre cours à sa personnalité. Elle dérange le bon ordre établi de la bourgeoisie. Une décision de famille et un simple accord signé du médecin généraliste vont briser sa vie. Enfermée dans un asile psychiatrique elle va être oubliée de tous pendant 61 ans...
Une très belle et triste histoire que celle de cette femme. J'ai beaucoup apprécié ce roman poignant qui rappelle combien il était facile de se "débarrasser de quelqu'un d'encombrant en l'enfermant dans un asile. Cela n'a pas été sans me rappeler l'héroïne de "Mille femmes blanches" de Jim Fergus qui subissait elle aussi ce triste châtiment pour la même raison : ne pas être rentrer dans le moule de la bonne société.
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