"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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J'avais aimé la première aventure de Louise Boni, Meurtre sous le signe du zen. Je retrouve une grande partie des ingrédients qui m'ont plu. Cette fois-ci Louise revient sobre, mais elle lutte quotidiennement contre l'envie de boire, c'est un combat difficile surtout lorsque les conditions de travail sont dures. Elle a perdu ses quelques kilos en trop. Elle doit aussi faire le point sur sa vie amoureuse : doit-elle et peut-elle garder son amant de minuit, un jeune homme ? Doit-elle et peut-elle faire le premier pas vers Richard Landen rencontré dans le premier tome, marié à une Japonaise rentrée dans son pays ? J'ai l'impression que certains personnages qui étaient dans le roman précédent reviennent dans celui-ci sans vraiment d'explication, je ne me rends pas compte si c'est gênant ou pas puisque j'ai lu les deux, dans le premier l'impression d'entrer dans une vie déjà commencée, sans vraiment qu'on m'explique ne m'avait pas embêté, j'imagine que ceux qui commenceront par L'été des meurtriers auront la même sensation.
Par contre, je me suis embrouillé dans les sigles des différents intervenants dans l'enquête : la police locale, la police judiciaire, la police fédérale, les différents services, en plus Oliver Bottini après les avoir nommés une fois ne les cite plus que par leurs sigles : un glossaire en fin ou en début de volume eut été une excellente idée, je m'y serais référé plus d'une fois. On dit l'administration française compliquée, son homologue allemande n'a pas l'air plus claire.
Cette fois-ci le contexte est la guerre en ex-Yougoslavie et l'armement des extrémistes pakistanais et du Béloutchistan. C'est parfois un peu abscons, très difficile de suivre le cheminement de l'auteur malgré des explications : "Des conflits éclataient régulièrement entre le gouvernement et les partis, les tribus, les régions islamistes. La présence au Béloutchistan et un peu partout d'agents secrets américains à la recherche de talibans et de membres d'Al-Qaïda n'arrangeait pas les choses. Les Jinnah étaient respectueux de la tradition. Pas des extrémistes, mais des fondamentalistes." (p. 250). Il y a aussi pas mal de passages longs, très évitables, répétitifs : franchement, ce bouquin qui fait presque 450 pages aurait pu être réduit nettement, et là il eut été parfait.
Pour toutes ces raisons, j'ai moins aimé cette seconde aventure de Louise. Néanmoins, je conseille de se pencher sur son cas, car le personnage est intéressant. Oliver Bottini l'a rendue attachante, fragile et forte, ancrée dans son époque, une femme qui ne revendique pas d'être l'égale d'un homme mais qui l'est de fait parce qu'elle le prouve tous les jours, qui a du mal à faire face à ses démons, alcool, relations amoureuses, familiales, amicales. Faites comme moi, lisez Meurtre sous le signe du zen, puis L'été des meurtriers (en passant quelques pages, tant pis), car je sens que Louise n'a pas dit son dernier mot et qu'Oliver Bottini a encore lui aussi des choses à dire ou à écrire sur la société contemporaine. Pourvu qu'il soit plus synthétique.
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