Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Dans ce roman policier original, l’auteur allemand Oliver Bottini réussit à créer une ambiance glauque, inquiétante avec une terrible menace toujours présente mais tout cela n’est pas gratuit car Au nom des pères met en lumière un drame historique négligé, celui des Allemands revenus au pays puis renvoyés en ex-Yougoslavie.
D’emblée, la famille de Paul et Henriette Niemann est sous le feu des projecteurs avec leurs enfants, deux ados, Philip (15 ans) qui écoute le Requiem de Brahms et Carola (16 ans), toujours plus fantomatique. Dans leur jardin, rôde un homme, « ombre trapue et négligée dans la grisaille. » Cet homme revient, répète un psaume : « L’Éternel est un refuge pour l’opprimé, un refuge au temps de la détresse. » Puis il donne sept jours aux Niemann pour s’en aller : « Tu pars avec famille, c’est ma maison. »
Cela se passe au sud de Fribourg, à Merzhausen mais le personnage central de l’histoire entre seulement en scène maintenant. Elle est policière et s’appelle Louise Boni, née d’un père français resté en Allemagne et d’une mère allemande partie vivre en Provence. Courageusement, elle a vaincu sa dépendance à l’alcool pas comme son amie, Jenny Böhm, pasteure, toujours accro, qu’elle tente d’aider et qui va lui donner l’origine de ce fameux psaume cité plus haut.
Louise enquête et s’implique à fond dans ce drame qui va sans cesse en s’amplifiant. L’auteur nous plonge dans les luttes intestines de la police, les tentatives d’influence, ceux qui négligent l’affaire, ceux qui en font trop. L’accent de l’homme mystérieux et menaçant, oriente d’abord l’enquête du côté des Russes allemands, Paul Niemann étant administrateur de la ville, service population et traitement des données.
Très vite, Louise comprend que l’homme livre une guerre asymétrique. Il est différent de ceux recherchés habituellement et cela le rend d’autant plus dangereux. De son côté, Carola apparaît comme le véritable cœur de la famille mise en péril par une menace sournoise mais bien réelle.
Enfin, on apprend que, à cause des Habsbourg, beaucoup d’Allemands sont partis à l’Est, vers la Russie et la Yougoslavie. À la fin de la seconde guerre mondiale, Tito a chassé les Allemands de Yougoslavie. Ces Allemands étaient des Souabes du Danube ayant émigré au XVIIIe siècle. Beaucoup sont morts durant ces migrations voulues ou imposées mais à la fin des années 1990, à Munich, on a renvoyé les réfugiés bosniaques et croates dans leur pays détruit.
Or, Paul Niemann a travaillé à Munich, dans un service « qui devait décider du destin d’êtres humains qu’ils ne voyaient jamais en chair et en os », des personnes sollicitant le renouvellement de leur permis de séjour. Il avait affaire à « un vieux guerrier », un homme ayant un motif potentiel de vengeance : avoir été « expulsé de la nouvelle patrie où il était en sécurité. »
Je n’en dirai pas plus pour laisser à chacun le plaisir et l’intensité de la découverte d’une histoire insolite et méconnue touchant au drame des réfugiés, un problème hélas toujours très actuel.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
J'ai découvert cet auteur avec ce polar grâce à lecteurs.com. Le dépaysement géographique est intéressant (Croatie...). L'intrigue est alléchante 'je l'avais choisie parmi d'autres). Cependant, je trouve que l'histoire n'évolue pas, que ça stagne longuement. C'est assez rare, mais je n'ai pas pu "entrer" dans ce bouquin. Cela n'a pas été un réel plaisir...
Ce polar est une découverte intéressante; Oliver BOTTINI est un auteur allemand et dans ce roman il aborde la destinée des Souabes du Danube ballotés d'un état à l'autre dans les Balkans de par leur statut initial de colon germanique et en suivant l'Histoire. Il raconte ce que peu en France connaissent et nous plonge dans le conflit des Balkans.
Pour ce faire il est question d'une enquête menée par Louise Boni, policière alcoolique sevrée, qui fait preuve d'une sensibilité extrême la mettant en danger mais lui permettant aussi une perception plus fine de la personnalité des criminels lors de ses enquêtes.
Elle doit dans ce polar protéger une famille d'un homme qui apparait un jour dans leur jardin et les menace. Dans 7 jours il reviendra. La maison est sa maison maintenant leur dit il.
Seul petit bémol: il y a quelques longueurs par moment et il faut patienter longtemps pour avoir des informations suffisamment étoffées qui nous tiennent en haleine. Mais au final, cela en vaut la peine.
Un inconnu pénètre dans la propriété des Niemann et dit à Paul, le père, d'un ton menaçant, qu'il a 7 jours pour partir avec sa famille car c'est sa maison, maintenant.
Louise Boni, tout juste sortie d'une addiction à l'alcool, flic à la fois forte et fragile est chargée de l'enquête. Elle va se donner à fond, toujours de façon très humaine, en se fiant souvent à ses intuitions pour tenter de découvrir qui est cet homme et quelle est son histoire.
Elle a une approche psychologique de chaque personnage, très nuancée, très progressive qui nous permet de comprendre peu à peu leur personnalité très difficile à cerner.
Oliver Bottini qui signe là, avec " Au nom des pères" son 3ème roman noir aux Éditions de l'Aube, nous livre un polar très réussi qui nous tient en haleine du début à la toute dernière ligne.
Outre le suspens très bien entretenu, la force de ce livre tient aussi au fait que l'auteur nous fait découvrir certains faits de l'histoire de l'Allemagne très méconnus, que, pour ma part, j'ignorais. Il aborde, dans ce polar, la souffrance sans nom endurée par ces populations déplacées contre leur gré, parfois même à plusieurs reprises, en tout cas, d'êtres blessés par la vie.
Plus qu'un roman noir, " Au nom des pères" d'Oliver Bottini, est un livre riche et magnifique, très bien écrit , à lire sans retenue.
Merci à Lecteurs.com et aux Éditions de l'Aube pour m'avoir fait découvrir ce superbe bouquin que j'ai dévoré.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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