"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'architecte Marc Sisco vient d'être choisi pour construire le nouvel opéra de Venise. C'est la consécration d'une carrière déjà brillante, la réalisation d'un rêve d'enfant. Mais de retour à Paris, un sentiment de malaise s'empare de lui. Il ne se sent plus en phase avec ce monde qui l'a consacré. Il n'a plus envie de rien, sauf de s'évader.
Un roman sensible, nerveux, sur notre besoin de cohérence et de liberté.
À l'aéroport, déjà, ça n'allait pas très bien.
Le coeur n'avait pas son rythme habituel. Un poids sur la poitrine. Et une boule au fond de la gorge, oppressante. J'ai salué le pilote en le regardant à peine. Les discussions avaient été âpres, la décision incertaine jusqu'au bout. J'étais fatigué. Une image a surgi alors que je traversais le hall d'une démarche lourde : le visage radieux du maire de Venise lorsqu'il m'a annoncé que le projet du T 40 était accepté. De nombreux points restent à régler, m'a-t-il dit dans un français parfait, mais l'essentiel est acquis : c'est vous.' J'ai branché mon portable. Profusion de SMS. Je l'ai coupé aussi sec L'architecte Marc Sisco vient d'être choisi pour construire le nouvel opéra de Venise. C'est la consécration d'une carrière déjà brillante, la réalisation d'un rêve d'enfant. Mais de retour à Paris, un sentiment de malaise s'empare de lui. Il ne se sent plus en phase avec ce monde qui l'a consacré. Il n'a plus envie de rien, sauf de s'évader.
Un roman sensible, nerveux, sur notre besoin de cohérence et de liberté.
Avec "Je ne vous quitterai pas", paru l'année dernière, Pascal Louvrier avait fait une entrée très réussie dans le genre romanesque. De la même manière et sous un titre un peu ronflant, "L'état du monde selon Sisco" égrène au fil des pages une musique à la grâce infinie, mélange de gravité, de nostalgie et, fugaces, de ces petits instants qui nous font nous sentir vivants lorsqu'au faîte de la gloire, on ne perçoit que déchéance et comme une envie d'en finir.
Marc Sisco, architecte de génie, passionné de grande musique, au prénom prédestiné pour officier à Venise, se voit accepter un projet d'Opéra pour la Sérénissime. Sisco vit dans une cage dorée, prisonnier de sa renommée. De toutes parts sollicité, il goûte à l'amertume de la solitude. Sa femme, sa fille lui sont devenues de quasi-étrangères. La décrépitude physique, l'inconfort d'un costume qui ne lui semble plus ajusté, une vieille mère qui se meurt dans sa maison de retraite, le réconfort dans les yeux ou sur les lèvres d'une collaboratrice... : c'est cette cruauté de la vie que raconte Louvrier, avec tant de justesse, en même temps qu'il interroge le processus de création et la marche d'un monde parfois privé d'oxygène. Beaucoup de sensibilité et d'élégance !
Il veut rendre le monde plus beau, son talent est largement reconnu, il vient même d’être retenu pour construire le nouvel opéra de Venise, un projet hors normes. Justement, pour se fondre dans la masse, exister, laisser traces dans l’histoire.
Ainsi, selon la formule, « il a tout pour être heureux ». De retour à Paris, un malaise s‘empare de Marc Sisco, le grand architecte. Il doute, de sa vie, de ses capacités à être lui, riche, talentueux, mari, père, tant de rôles à tenir.
L’ambition sans borne n’est-elle pas en train de l’enfermer dans une sorte de prison dorée ?
Il se rend compte que sa vie de couple est inexistante, que sa fille ne supporte plus un père absent. Il cherche à compenser son mal-être dans l’alcool, les cigares, de brèves rencontres sans suite.
J’ai lu ce roman très vite, Marc Sisco m’est apparu comme le cliché d’un dirigeant d’entreprise, voire même d’un politique, happé par les exigences et les turpitudes de la société actuelle dans laquelle les notions de travail, pouvoir, gloire, richesse… se confondent en écartant juste la réalité, les sentiments, l’humanité, enfin, d’autres valeurs.
Dans ce personnage, cet homme dépité, des sursauts d’humanité apparaissent, mais simplement comme une ponctuation, par exemple, lors de la fin d’une vie.
Le côté sombre, presque antipathique de Sisco dans cette histoire presque « banale », ou peut-être trop réaliste, m’a laissée dans une sorte de pessimisme.
Marc Sisco est un architecte reconnu qui vient de remporter le concours pour construire le nouvel opéra de Venise. Ce qui devrait être considéré comme une consécration est davantage une rupture pour lui ; désabbusé, désormais sans but précis, avec un mariage qui va à vau-l'eau, on le suit dans ces moments de doute.
Je dois concéder que ce roman ne m'a pas tellement séduit ; je n'ai certes pas eu de difficulté à le terminer mais j'en ressors avec un sentiment très mitigé.
Ce roman contemporain m’a beaucoup plu, un roman sensible, une lecture qui coule de source, une écriture simple décrivant l’histoire d’un archi mondialement connu mais qui n’est plus en phase avec son temps, il a travaillé d’arrache pied sur un projet pendant des années et a décroché le contrat pour « le chef d’œuvre » mais voilà, tout s’effondre et au moment ou la gloire l’appelle… il craque, fatigué, dévasté, il perd les pédales et repense à sa vie, ce qu’il n’a pas su donner aux siens, c’est si bon de se poser, de faire le point ! Alors, comment ne pas comprendre cette belle réflexion humaine sur la vie d’un artiste !
Jai beaucoup aimé.
Un architecte au sommet de sa carrière ressent soudain le vide quand le projet qu'il défend depuis des années remporte un appel à projets prestigieux.
Lecture en cours... Les premières pages donnent l'impression d'être à cours d'oxygène : phrases courtes, ton sec et rapide. Le lecteur peut-il aller au bout...?
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