"À Libreville, une folle rumeur envahit la ville et crée la psychose. Dans la rue, tout le monde marche les mains dans les poches en évitant soigneusement d'approcher des inconnus. Il semblerait en effet que d'une simple poignée de main, de louches individus détroussent les passants de leurs « bijoux de famille » ! On les appelle les voleurs de sexe. C'est dans cette atmosphère électrique que, parallèlement, les gendarmes de la Direction générale des recherches mènent leur enquête sur un trafic de photos compromettantes touchant le président de la République. De son côté, la police recherche activement les auteurs du braquage qui a mal tourné d'un homme d'affaires chinois, laissant trois morts sur le carreau. À Libreville, la vie n'est pas tous les jours un long fleuve tranquille. Comme il aime à le dire lui-même, Janis OTSIEMI est entré dans le polar par effraction. En quelques romans, il est devenu un maître du genre, un des talents les plus remarqués du polar africain actuel. Dans ses intrigues croisées, les ruelles mal éclairées des bidonvilles de la capitale lui servent souvent de décor. Les mauvais garçons essayent pitoyablement de s'en sortir. Les hommes de pouvoir aiment afficher leur faste. La police adore s'en mettre plein les poches et ne dédaigne pas la torture pour arriver à ses fins. Et dans ce climat particulier, les gendarmes font ce qu'ils peuvent. Bref tout le monde s'en donne à coeur joie dans une impitoyable cacophonie. Évidemment tout cela déraille, explose en vol et va de travers. Et personne ou presque n'en sortira vainqueur. Ainsi va la vie à Libreville ! C'est sombre et poisseux comme une nuit africaine. C'est un instantané tragique, une vision acide et désenchantée de l'Afrique. La fougue, la tragédie, l'ironie, le cynisme, la corruption, l'injustice, la pauvreté s'entremêlent à chaque page : l'ambiance est tour à tour lourde où insouciante. Mais d'une plume épurée et puissante, en faisant s'entrecroiser ces destins brisés, il y a ce fatalisme, cette jubilation, cet humour désabusé, ce regard, cette lucidité et cette langue foisonnante qui font des romans de Janis OTSIEMI des perles de littérature noire à ne rater sous aucun prétexte !
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Un roman où j'ai eu un peu de mal à entrer ... mais que j'ai été triste de terminer !
S'y trouvent mêlées plusieurs affaires : des voleurs de sexe (oui !) qui sèment la panique dans les rues de Libreville, des photos compromettantes du Président en passe d'être vendues à la presse et le braquage de la paie d'une usine
Le tout dans une langue locale très imagée qui fait le charme et l'exotisme de ce roman policier pas comme les autres
Un auteur que j'ai découvert par hasard, mais dont je vais rechercher l'es autre sur productions !
Assez déroutant au début en raison des expressions idiomatiques , mais on passe vite le pas, on s' imprègne de l' ambiance et le dépaysement est garanti . On suit avec inquiétude ces jeunes qui vivent de combines , les policiers corrompus mais qui exercent leur métier avec sérieux, et les quelques autochtones rencontrés si superstitieux .
Janis Otsiemi nous fait découvrir Libreville.
J' adore la plume de cet auteur dont j' avais déjà apprécié " les lucioles", ses expressions savoureuses, son vocabulaire imagé et coloré.
3 intrigues:
●Le braquage d' un riche chinois
●Le trafic de photographies compromettantes du président de la République
●La recherche des voleurs de sexe
Beaucoup d' humour.
Une pépite !!!!
Dans les matitis (bidonvilles) de Libreville, trouver LA combine pour devenir riche est l'occupation principale de la jeunesse oisive. Une nuit Benito, le fan de rap et Tata, le bourou-bourou (teigneux) attendent leur ami Balard qui pourrait avoir enfin perdu sa virginité avec la belle Nathalie. Mais pas le temps de fêter la bonne nouvelle. Une voiture vient s'encastrer dans un poteau et à son bord une mallette qui va faire leur fortune !
Pendant ce temps, Kader, Pepito et Poupon préparent un très gros coup : attaquer le directeur de la China Woods le jour où il transporte la paye du mois des ouvriers, un petit chinois peu méfiant qui transporte sans escorte des sommes colossales.
A la PJ, les flics se concentrent sur une affaire autrement plus importante : les voleurs de sexe ! Dans les rues de la capitale gabonaise, la psychose s'installe. D'un simple contact de la main, les voleurs de sexe envoient une décharge électrique et volent le bangala (pénis) de pauvres hommes jusque là fiers de leurs bijoux de famille.
Trois intrigues mêlées pour une description pas très flatteuse de la société gabonaise. La pauvreté, les combines, les gros coups, la corruption, la superstition...des fléaux qui gangrènent un pays jusqu'au chef d'Etat qui a lui aussi beaucoup à cacher. Voyous et ripoux s'unissent avec pour but unique de se remplir les poches à moindre frais. Les flics qui n'hésitent pas à torturer leurs suspects passent leurs journées à se la couler douce, pariant aux courses ou fournissant des armes aux petits délinquants. Au passage, Janis Otsiemi en profite pour dénoncer la nouvelle ''chinafrique'', exploitation des ressources et des personnes par une Chine toute puissante qui prend et peine à rendre.
Du lourd, du noir, mais pas de morosité dans la prose de l'auteur qui nous régale de sa langue imagée et percutante, un parler des rues de Libreville, savoureux, drôle, émaillé de proverbes africains, un français vivant et vivifiant. La vie est dure à Libreville mais l'espoir de s'en sortir ne s'éteint jamais. On se réjouit d'un coup réussi, on se résigne quand il rate, la faute à pas de chance, et le prochain sera meilleur !
Ce n'est pas le polar de l'année, les intrigues, simplistes, se résolvent assez facilement mais l'ambiance africaine vaut vraiment le détour. La plume d'Otsiemi est un régal et le temps de quelques heures, on voyage vers son Gabon corrompu mais plein de vie.
Écrivain gabonais, Janis Otsiemi nous fait découvrir son pays de manière extrêmement vivante et dynamique avec Les voleurs de sexe. Le gros point fort de ce roman d'après moi, c'est la plume de l'auteur. Expressions savoureuses et vocabulaire imagé nous entraînent directement à Libreville sur les pas de petits (et grands) délinquants et de flics plus ou moins corrompus. Trois intrigues se mêlent tout au long du roman, deux principales et une plus anecdotique : le braquage d'un riche homme d'affaire chinois, le trafic de photographies compromettantes du président de la République et la recherche de voleurs de sexes. J'attendais beaucoup de cette dernière affaire, après tout c'est elle qui donne son titre au roman ; malheureusement elle n'est qu'à peine évoquée tout au long de l'histoire et connaît un dénouement rapide, pour ne pas dire abrupt, à la toute fin du roman. Cela m'a un peu déçue, car au final on se retrouve avec une intrigue plutôt classique qui ne tire son originalité que du cadre de l'action. Cette déception mise à part, ce polar se lit facilement et rapidement : il y a de l'action et de l'humour, quelques piques pour critiquer la société et le pouvoir en place, les histoires sont cohérentes et les personnages sympathiques. Ce n'est pas le roman du siècle, mais j'ai passé avec Les voleurs de sexe un bon moment de lecture et d'évasion.
Merci au site lecteurs.com et aux éditions Jigal pour cette découverte dépaysante !
http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/05/les-voleurs-de-sexe-de-janis-otsiemi.html
Merci Lecteurs.com pour cette découverte dans le cadre des Explorateurs du Polar.
L'intrigue croisée de trois groupes de personnes nous emmène au coeur de la capitale gabonnaise à suivre pendant une semaine l'enquête sur "les voleurs de sexe" menée par Koumba, l'étonnante révélation des photos découvertes par Tata, Balard et Bénito et la tentative de braquage des jeunes Pépito, Kader et Poupon. Le style percutant, coloré et cru nous permet d'appréhender Libreville, son ambiance, ses habitants et nous plonge dans les magouilles policières et les rêves de fortune de nos jeunes protagonistes.
Le rythme soutenu et la langue riche truffée d'expressions imagées font de ce polar une très belle découverte et donne envie de découvrir d'autres écrits de Janis Otsiemi.
Issus des quartiers pauvres, Tata, Balard et Benito, la vingtaine, flairent l'aubaine et l'argent facile lorsqu'ils trouvent les photos du président et comme ils préfèrent les petites arnaques au travail, ils foncent dans un plan qui pourrait bien les mener loin de ce qu'ils en attendaient. L'autre trio, Pepito, Kader et Poupon, plus aguerri s'apprête à monter un coup sérieux, acoquiné avec des flics franchement pourris ; ce coup pourrait être le plus beau de leur encore courte vie, trente millions de francs CFA (environ 45000 euros). Et puis, il y a cette histoire de voleurs de sexe : au contact d'un voleur de sexe, les hommes sentent comme une décharge électrique et leur sexe diminue, leurs épouses attestant cette perte de virilité. Janis Otsiemi nous plonge au cœur de la capitale avec les petites gens, pas les hommes d'affaires, ceux qui ont le pouvoir et l'argent, non ceux qui doivent se débrouiller pour vivre.
Il mène avec brio et en parallèle ces trois enquêtes en usant d'une langue absolument merveilleuse, pleine d'expressions ou de proverbes africains, d'argot, de néologismes, de détournements du sens des mots sans que cela ne nuise à la lecture, au contraire mais aussi de français parfait ; il invente sa langue, un peu comme Audiard ou Dard l'ont fait avant lui (aucune comparaison de ma part, juste pour se faire une idée), c'est dire si on se régale à lire ses histoires. Ses héros n'en sont pas et certains d'entre eux, même s'ils sont malhonnêtes, ils ne sont pas totalement antipathiques, on aimerait bien quelquefois qu'ils se fassent gauler pour leur apprendre à vivre mais aussi qu'ils s'en sortent, le système étant totalement gangréné par la corruption, l'argent facile, le piston, ...
Malgré son écriture enlevée et l'humour des situations, J. Otsiemi écrit un polar noir et désabusé, un peu comme si rien ne pouvait changer : les pourris resteront pourris tant que la société leur permettra l'impunité pour agir, protégés qu'ils sont par leur poste, leur bras long ; les magouilleurs le resteront tant qu'ils gagneront plus à magouiller qu'à travailler et tant que des flics véreux les protègeront et profiteront de leurs arnaques ; les petits resteront petits, travailleurs exploités par les patrons, notamment les Chinois qui investissent en force en Afrique et sont impitoyables.
Janis Otsiemi est gabonais, vit dans ce pays. On sent qu'il l'aime et qu'il aime ses compatriotes. Malgré cela, son regard est noir sur la société : la débrouille est un moyen de survie pour beaucoup, l'arnaque itou. Lorsque certains flics sont véreux, ils le sont jusqu'à l'os, ce sont carrément de vrais gangsters. Néanmoins, ils travaillent et ont des résultats. Les politiques veillent au grain, à ce qui rien ne se sache de leurs turpitudes, de leurs penchants, de leurs magouilles, ce qui n'est pas forcément une spécialité gabonaise ni même africaine...
Je finis par cette citation de la quatrième de couverture qui résume tout mon propos :
"Sombre et poisseux comme une nuit africain. Style percutant, propos frondeur, humour désabusé... Avec son talent de griot urbain, Janis Otsiemi fait de chacun de ses romans une pépite de littérature noire."
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