"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Étonnant et fulgurant destin que celui de Jeremiah Reynolds : après avoir probablement été le premier homme àposer le pied sur le continent antarctique en 1829 et avoir fait de cette expédition un récit qui influença Edgar Allan Poe pour ses Aventures d'Arthur Gordon Pym, il devint colonel pendant la guerre civile chilienne, chef militaire des armées mapuches, avocat à New York, effectua un demi-tour du monde, et écrivit un récit de chasse au cachalot blanc qui fut peut-être à la source d'un des romans les plus lus et les plus commentés de la littérature américaine et mondiale.
Le roman raconte la vie de Jeremiah Reynolds, explorateur, colonel, aventurier, un homme aux nombreux visages et au parcours incroyablement riche.
Le récit est servi par une écriture sophistiquée, on se délecte du vocabulaire employé, en complément de l'histoire faramineuse et captivante d'un homme hors du commun.
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/04/les-vies-multiples-de-jeremiah-reynolds.html
Jeremiah N. Reynolds (1799-1858) est jeune journaliste lorsqu'il rencontre John Cleves Symmes Jr, tout aussi jeune officier américain fasciné par la théorie de la Terre creuse (ou des mondes creux) de Halley (celui de la comète). Ce dernier le convainc de partir la défendre sur les routes et récolter des financements destinés à monter une expédition polaire. Une aubaine pour Reynolds, qui se rêve aventurier... Mais les deux hommes finissent par se brouiller, Cleves meurt en 1829, et cette année-là une expédition en Antarctique se monte néanmoins, épique et éprouvante, pour atteindre le pôle Sud. Reynolds découvre avec émerveillement l'accès à des terres vierges de toute présence occidentale, une nature sauvage et grandiose... Et il va les multiplier, les aventures, les expéditions, les navigations, se frotter aux éléments, être un acteur largement ignoré quoique omniprésent de ce "siècle de conquêtes, de missions, de foi en la civilisation qui allait éclairer l'univers".
Le moins que l'on puisse dire et que ce Jeremiah Reynolds a des fourmis dans les jambes. Au cours de ses multiples vies, qui l'ont vu avocat, marin, écrivain (son "Mocha Dick" a pu inspirer le "Moby-Dick" de Melville)... et ont exacerbé son goût pour la geste militaire, il a côtoyé la mort, fait l'"expérience du monde et des hommes"... Au point que le court mais intense roman de Christian Garcin frémit de tant d'histoires, de cette multitude de personnages (fictifs ou historiques ?). On se sent ballotté sur les eaux tumultueuses de l'Histoire, parfois jusqu'à l'étourdissement... Voilà un livre que j'aurais aimé... vraiment aimer !, et qui, à moins d'une relecture plus fructueuse, ne m'aura qu'à moitié emballé.
Rendons grâce à Christian Garcin qui dans son nouveau roman a su débusquer un personnage d’aventurier peu commun. Ce faisant, il nous livre également une très bele réflexion sur la soif d’histoires et sur le besoin de tout un chacun d’avoir des rêves, de vouloir élargir son horizon.
Mais revenons à notre homme, ce Jeremiah Reynolds qui n’apparaît qu’au quatrième chapitre, au moment où ce «jeune journaliste débrouillard et ambitieux» croise la route de John Cleves Symmes Jr. On l’aura deviné, les trois premiers chapitres relatent le parcours de cet autre personnage, tout aussi haut en couleur, et qui influencera fortement son jeune interlocuteur. Ce vétéran parcourait les Etats-Unis pour expliquer sa théorie de la terre creuse et chercher un financement pour une expédition vers l’Antarctique. Si ce dernier n’obtenait guère de succès dans son entreprise, il n’en réussissait pas moins à convertir quelques auditeurs. Notamment ceux qui, comme Jeremiah, ne pensaient qu’à découvrir le vaste monde.
« Reynolds était né dans une famille pauvre du comté de Cumberland, en Pennsylvannie, et orphelin de père dès l’âge de cinq ans. Sa mère, Elizabeth Nicholson, s’était remariée l’année suivante avec un certain Job Jeffries, veuf également, dont le jeune fils, prénommé Darlington, serait l’unique compagnon de jeux de Jeremiah jusqu’à son départ douze ans plus tard sous des cieux plus accueillants. Ils déménagèrent tous ensemble dans le comté de Clinton, Ohio. »
C’est là que notre héros suivit quelques études tout en travaillant pour contribuer aux besoins de la famille. Il fut notamment embauché pour transporter des troncs jusqu’à la rivière, mais ne put s’acquitter de cette trop rude tâche. Bravant les quolibets, il assura aux moqueurs que viendrait «le temps où vous serez fiers et honorés d’avoir roulé des troncs d’arbre avec Jeremiah N. Reynolds. »
Ce qui peut sembler une forfanterie s’avérera être une vraie prophétie. De 1823, date de la rencontre avec Symmes, jusqu’en 1827, au moment de leur rupture brutale, le jeune apprend beaucoup, s’aguerrit et devient bien meilleur ambassadeur que son aîné.
Les années qui vont suivre sont celles de la concrétisation, du moins en partie, de ce grand dessein. Car enfin, il peut embarquer en direction du pôle Sud. Il atteindra les 62° de latitude sud et errera quelques temps le long du cap Barrow, à la pointe nord de l’Antarctique. Si «la théorie de la terre creuse semblait oubliée, et les tentatives den vérifier la pertinence momentanément abandonnées», il va rester un domaine où elle va continuer à faire florès : la littérature.
Le Voyage au centre de la terre de Symmes marque le point de départ de nombreux autres livres dont Christian Garcin nous raconte la genèse. Il y a là le «Manuscrit trouvé dans une bouteille», nouvelle d’Edgar Allan Poe que l’on peut considérer comme l’ébauche des Aventures d’Arthur Gordon Pym, le Pellucidar d’Edgar Rice Burroughs (le créateur de Tarzan), La Terre de Sannikov du russe Vladimir Obroutchev ou encore Les Montagnes hallucinées de H.P. Lovecraft, en passant bien sûr par le roman éponyme de Jules Verne.
Et si la soif d’aventures, de découverte, d’anticipation ne suffisait pas, voilà qu’apparaît une chasse au grand cachalot blanc, Mocha Dick.
On voit déjà poindre Hermann Melville et son célébrissime Moby Dick.
Mais Reynolds, qui faut-il le préciser a vraiment existé, ne veut pas vivre les rêves des autres.
En 1830, il choisit les champs de bataille et devient colonel pendant la guerre civile chilienne, puis chef militaire des armées mapuches, avant d’embarquer à nouveau pour rejoindre Boston via les côtes chiliennes, le Cap Horn, puis le Brésil avant d’arriver à Boston en 1834.
Il rejoindra ensuite New York, sera avocat, fera un peu de politique et tentera vainement d’écrire un chef d’œuvre. Rendons grâce à Christian Garcin d’avoir exhumé ce personnage étonnant dont les pessimistes diront qu’il n’a rien réussi et que seul l’appât du gain le motivait. Mais les plus optimistes, dont je fais partie, admireront l’opiniâtreté, la volonté et le brin de folie sans lequel il est bien difficile d’aspirer à transcender son existence.
http://urlz.fr/3i30
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/02/17/33370328.html
« On se dit que Dickens aurait pu écrire l'histoire de Jeremiah Reynolds, orphelin méprisé et moqué, qui prend son destin en main et parcourt le pays à la recherche d'une vie épique et aventureuse. C'est d'ailleurs à peu près ce qui lui arriva, puisque par la suite il fondera son journal, prendra la parole devant le Congrès des États-Unis, sera probablement le premier homme à poser le pied sur le continent antarctique, deviendra colonel au Chili, accomplira un demi-tour du monde, exercera le métier d'avocat à New-York, sera tenu en haute estime par Edgar Allan Poe dont un roman s'inspirera d'un épisode de sa vie, et écrira un livre qui influencera peut-être Melville. »
Quel surprenant et intéressant « roman » que nous propose Christian Garcin en nous racontant les vies extraordinaires de Jeremiah Reynolds, un Américain qui fut explorateur, aventurier, militaire, avocat, écrivain, théoricien... Et pourtant, peu de gens connaissent son existence.
Christian Garcin a été bien inspiré de nous narrer ce destin incroyable. Nous sommes plongés à la croisée du roman d'aventure et de la biographie.
Chacun des courts chapitres raconte un épisode précis de la vie de Reynolds ou de ceux qu'il a côtoyé. On découvre ainsi qu'il est parti en Antarctique pour vérifier la théorie des terres creuses de John Clives Symmes Jr, qu'il s'est engagé dans la guerre civile au Chili, qu'il a publié en 1839 Mocha Dick qui aurait inspiré le fameux Moby Dick de Herman Melville. Il fut également proche d'Edgar Allan Poe ou encore de Samuel L. Lewis.
L'écriture de Christian Garcin « coule » comme de l'eau, procurant un grand plaisir de lecture. La construction par petits chapitres permet également de ne pas s'ennuyer un seul instant. Enfin, une telle existence ne laisse pas de marbre.
J'ai presque honte de donner une note pareille pour un livre qui fera sûrement le plaisir de nombreux lecteurs... mais pas le mien en l'occurrence.
Séduit par la 4ème de couverture, emballé par une entrée en matière formidable (évocation d'une bataille napoléonienne en parallèle d'une autre bataille menée sur le continent américain par l'un des protagonistes du livre), et de réels talents de conteur, j'ai finalement assez vite lâché l'histoire en raison du nombre important d'histoires qui s'y déroulent. J'étais perdu, et mon enthousiasme avec...
Je n'exclus pas de lui redonner une chance un jour...
L'histoire d'un aventurier américain méconnu.
C'est l'histoire de Jérémiah Reynolds, un personnage bien réel (j'ai vérifié sur internet...).
Jérémiah Reynolds a vécu de 1799 à 1958. Elevé en Pennsylvanie, il a eu une enfance pauvre et était méprisé et moqué pendant sa jeunesse. Il deviendra journaliste, explorateur, chasseur de baleine puis avocat.
Débrouillard et ambitieux, il s'associe à l'âge de 24 ans avec Symmes, défenseur de la "théorie de la terre creuse", soit de l'existence d'un monde souterrain à l'intérieur de la terre auquel on peut accéder par de gigantesques ouvertures situées aux pôles. "Un monde habitable, voire habité".
En 1829 il monte une expédition au pôle sud et sera le premier humain à poser le pied sur le continent antarctique. Une expédition qui n'aura pas été de tout repos avec naufrages et mutineries...
C'est un personnage friand d'aventures, enthousiaste mais qui cherche aussi toutes les occasions de s'enrichir. Un personnage peu sympathique...
Edgar Poe écrira un roman s'inspirant d'un épisode de sa vie et Herman Melville rédigera une fiction inspirée de son histoire. Malgré tout, Jérémiah Reynolds est resté complètement méconnu.
Christian Garcin reprend des passages du roman qu'a écrit Jérémiah Reynolds où il raconte ses aventures avec beaucoup de lyrisme notamment son éblouissement quand ils découvrent pour la première fois les icebergs polaires.
Dans son récit il séquence la vie de Jérémiah Reynolds en petits chapitres de façon très linéaire et chronologique, linéarité simplement coupée de deux interludes.
C'est un ouvrage très documenté, Christian Garcin fait référence à de nombreux ouvrages et de multiples personnages, trop à mon goût car j'ai trouvé que cela alourdissait énormément la lecture. Au final, j'ai trouvé la lecture de cet ouvrage assez pénible et n'ai pas réussi à m'accrocher vraiment à cette histoire. Dommage car le sujet était intéressant et le personnage de Jérémy Reynolds très riche. Un rendez-vous manqué...
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/02/les-vies-multiples-de-jeremiah-reynolds.html
http://alombredunoyer.com/2016/01/24/les-vies-multiples-de-jeremiah-reynolds-christian-garcin/
Dans son dernier roman, Christian Garcin s'intéresse à Jeremiah Reynolds, aventurier américain ayant réellement existé mais qui est resté relativement modeste et anonyme malgré une influence notable dans le milieu littéraire comme nous allons le voir plus loin. C'est donc un roman biographique puisqu’inspiré de faits réels que nous propose ici l'auteur.
« Une fois de plus, l’inaction lui pesait, et il broyait du noir. Une fois de plus, il se penchait sur son passé, et n’y voyait que regrets et désillusions. Il se disait qu’il n’y avait eu que deux périodes de sa vie qui l’avaient vraiment exalté, et elles étaient liées aux deux chimères qu’il avait poursuivies, ou qu’il aurait voulu poursuivre : la Terre creuse de John Cleves Symmes Jr et le cachalot blanc de Samuel L. Lewis. La parenthèse chilienne n’avait été, précisément, qu’une parenthèse, une bifurcation imprévue du cours de ses jours, une erreur d’aiguillage consécutive à des paroles vexantes adressées par un ivrogne provocateur et stupide à un autre ivrogne, susceptible et armé. Cela n’aurait pas dû arriver, se disait-il. Cela n’était pas prévu »
Comme beaucoup je pense, je n'avais jamais entendu parler de Jeremiah Reynolds. Et pourtant, après avoir tourné la dernière page de cette belle et exaltante aventure, quel incroyable destin cette homme a eu ! Il est réellement étonnant qu'il soit à ce point tombé dans l'oubli.
Chaque chapitre de ce court récit dépeint une période de sa vie : conférencier, navigateur, aventurier, militaire, écrivain, ... il voyagera durant trois décennies jusqu'à sa mort en 1859. Impossible pour lui de rester en place : il fallait systématiquement qu'il bouge. Adhérant aux théories de la Terre creuse de John Cleves Symmes Jr. avec qui il fera des conférences, il ira jusqu'en Antarctique, avant de côtoyer les indiens Mapuches du Chili, puis de publier en 1839 Mocha Dick, ou la baleine blanche du Pacifique. Ce dernier aurait pu avoir inspiré Moby Dick de Herman Melville. Il rencontra également Edgar Allan Poe sur qui il aurait également eu une vraie influence et Samuel L. Lewis. Sa vie fut une aventure permanente.
« Il fut surpris de constater que le jeune poète connaissait John Cleves Symmes et sa théorie de la Terre creuse, et qu’il avait lu Symzonia. Poe quant à lui fut à la fois admiratif et impressionné par son ainé, tant par la richesse et les étonnantes péripéties de sa vie que par sa manière précise, calme et intense à la fois, de présenter les choses, et par la teneur, la profondeur parfois, de ses propos, qui témoignaient d’une évidente connaissance de la littérature et de la poésie – ce que plusieurs conversations entre les deux hommes confirmèrent par la suite. »
Palpitant et exaltant, les pages se tournent rapidement tant l'écriture est limpide, discrète, précise et belle. C'est un des gros points forts du livre. De longues phrases bien construites, fluides, des mots choisis à bon escient tout comme les temps des verbes donnent beaucoup de force à cet opus. Un vrai régal de lecture !
La plume est également très évocatrice, ce qui permet au lecteur de se mettre aisément à la place du héros, de partager son désir d'ailleurs, de ressentir sa mélancolie ou la noirceur des événements.
« Personne, si flegmatique et insensible fût-il, ne pouvait contempler pour la première fois la gloire et la majesté qui nous environnaient sans en éprouver une intense excitation. Nous avions souvent lu, dans les récits de Ross, Parry et Franklin, diverses considérations sur la beauté sublime des régions polaires, les énormes montagnes de glace, les îles flottantes qui s’élèvent jusqu’aux nuages et atteignent des profondeurs insondables, « lugubres dans leurs linceuls de brume ». L’amour de l’aventure, que nous éprouvions avec force et intensité, était devenu la passion maîtresse de nos âmes. Air doux et climats tempérés n’avaient que peu d’attrait pour nous. Depuis longtemps nous attendions avec impatience de pouvoir admirer les royaumes de la neige et de la « glace épaisse », et à présent, pour la première fois, inhalant le souffle froid des icebergs polaires qui se dressaient autour de nous, face à leur grandeur effrayante et sublime, nous accomplissions tout ce dont nous avions rêvé »
On ne voit pas le temps passer. Avec peu de temps mort ou longueur, on est accroché du début jusqu'à la fin même si les derniers chapitres m’ont légèrement embrouillé. Il était temps que cela se termine pour moi...
Qu'est ce qui est vrai ? Qu'est ce qui est faux ? Finalement ce n'est pas si important que cela tant on est emporté par ce conte captivant.
Ce roman-récit est un véritable voyage, mêlant aventures et utopies, servi par une superbe plume. Pouvant s'assimiler à un roman d'aventures, je ne regrette pas d'avoir fait la connaissance de Jeremiah Reynolds et remercie Christian Garcin pour cette belle biographie. Idéal pour s'évader et s'instruire durant quelques heures, je vous conseille Les vies multiples de Jeremiah Reynolds.
4/5
J'avais repéré ce livre depuis quelques semaines et j'avais hâte de faire connaissance avec Jérémiah Reynolds. Malheureusement j'attendais un peu trop et j'ai été déçue. L'histoire est intéressante, Jérémiah ayant vécu de belles aventures et rencontré des personnages hauts en couleur. Cela n'a pas suffit à en faire un coup de cœur pour moi.
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