"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nul ne s'aventure sans appréhension à Sangomar, ce bout de terre inhabitée où, dans la tradition animiste sérère, se rassemblent les djinns et les âmes des défunts. Sur l'île voisine, la jeune Coumba entame un long veuvage, recluse chez sa belle-mère. Elle vient de perdre son mari dans le naufrage du Joola, en 2002, au large du Sénégal.
Dès la nuit tombée, après le cortège des prières rituelles et des visites obligées, Coumba peut enfin faire face à son chagrin, consigner les souvenirs heureux, invoquer les morts. Alors, sa chambre s'ouvre grand aux veilleurs de Sangomar, esprits des ancêtres et des naufragés qui lui racontent leur destin et la mèneront à la rencontre de son « immortel aimé ».
Un grand roman de liberté et d'amour fou, porté par le souffle ensorcelant de Fatou Diome.
J'aime beaucoup l'autrice mais là j'ai abandonné ma lecture : trop d'animisme pour moi...le naufrage du Joola est un grand drame pour les familles mais cet accident était prévisible : surcharge et machine en mauvais état...La lenteur des secours est impressionnante.
La nouvelle n'a pas fait tant de bruit à Dakar où je me trouvais à l'époque...J'ai appris le drame tardivement à travers le roman d'un français survivant.
Étant moi même en période de deuil je n'ai pas su terminer ma lecture tant elle me mettait le nez dans mes méandres personnelles . Cependant on peut y reconnaitre tout le talent de l'auteure qui de ce fait sait mettre en émoi et par écrit tout le processus de l’après si particulier quand il touche quelqu'un qui nous est "chair" .
Ce devait être un voyage de découverte de la Casamance mais ce fut une gigantesque catastrophe maritime de 2000 victimes qui restera dans toutes les mémoires. Avec le naufrage du Joola en septembre 2002 au large de Dakar, Coumba perd l’homme qu’elle aimait passionnément. Et pour ne pas l’oublier, mais aussi pour redonner vie à son passé heureux et raconter son père à sa fille orpheline, elle passe ses nuits à écrire, dans le calme de sa chambre, alors que tout le village dort. C’est dans l’écriture, qu’elle rejoint les esprits des morts, les veilleurs de Sangomar, qui veillent sur les vivants et les accompagnent dans leur douleur.
A Marseille, Linda et Djilali ont également perdu l’être qui comptait le plus pour eux, leur fille Pauline qui voyageait avec son époux sénégalais. Ils sont désemparés face aux interrogations sur ce naufrage et à la douleur qui les assaillent.
Ce n’est pas vraiment un roman, mais plus une réflexion africaine et philosophique sur la perte d’un être cher. Les propos sont imagés et élaborés, et mélangent toutes les religions du Sénégal.
J’ai admiré l’engagement humaniste et féministe de Fatou DIOME qui prône la culture comme chemin vers la liberté, en employant un savant mélange de culture contemporaine et de culture traditionnelle.
Sa plume est poétique, pleine de couleurs et d’odeurs, et elle écrit comme on raconte les rêves. Ce récit, très original, est une ode à la culture animiste sénégalaise, avec ses mots et ses expressions ésotériques, ses litanies sonores et répétitives.
Mais parce que le chagrin est obsédant et assaille le personnage de Cumba d’une terrible lancinance, le fil de l’histoire est sans cesse interrompu par ses invocations obsessionnelles qui m’en ont rendu la lecture difficile.
Si je comprenais bien la douleur de l’absence et du renoncement à l’amour, cette récurrence des prières, des onomatopées, des suppliques, m’a souvent lassée et les nombreuses répétitions, qui font pourtant partie intégrante de cette culture, ont atténué mon intérêt pour ce récit.
Ce fut néanmoins pour moi une belle leçon d’espoir et de courage, et j’en garderai un souvenir lunaire mais riche.
Merci à lecteurs.com pour ce livre lu dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire 2019.
Les explorateurs de la rentrée littéraire
Après avoir perdu son mari dans le naufrage du Joola en 2002 au large du Sénégal, Coumba entame un long veuvage (conformément au rite musulman) dans la maison de ses beaux-parents. Coumba était et est encore infiniment amoureuse de son mari Bouba et elle vit très durement cette période, recluse avec sa fille âgée de quelques mois. La nuit, elle s’échappe en esprit en écrivant qui était son mari dans un cahier. Les esprits des morts viennent alors la visiter depuis l’île voisine de Sangomar, uniquement habitée par les djinns et les âmes des défunts.
J’attendais avec impatience cette lecture pour me plonger dans l’âme africaine, sa culture animiste et sa tradition du conte. Malheureusement, ma déception est à la hauteur de mes attentes.
Pour ce qui est de l’histoire, les quelques lignes de mon résumé suffisent amplement à raconter le livre, ou du moins ce que j’en ai lu, car en dépit de tous mes efforts, j’ai été incapable de dépasser la page 180 de ce long roman qui en compte 326. Coumba tourne en boucle et l’histoire aussi, ressassant sans fin la perte de son amour, ses reproches contre la religion, sa belle-famille et c’est à peu près tout.
Pour ce qui est du style, je n’ai à aucun moment su me plonger dans le livre. J’avais presque le sentiment de lire un puzzle, un livre en vrac que je suis censée remettre dans le bon ordre, peut-être après avoir éliminé les nombreux doublons. Cela m’a agacée au plus haut point. Les innombrables digressions qui partent dans tous les sens incitaient mon esprit à s’évader dans ses propres divagations, de sorte que j’ai régulièrement dû relire des passages entiers, car je n’avais aucune idée de ce que je venais de lire. Nombreuses digressions, mais qui, elles aussi tournent en boucle sur quelques sujets. Reproches contre les religieux qui imposent les rites musulmans aux animistes sérères, reproches à sa mère qui ne la comprend pas, à sa belle-mère qui l’oblige à respecter les rites religieux, à Dieu et au monde d’avoir perdu son mari tant aimé.
J’épinglerai également les nombreuses citations et les termes alambiqués utilisés par l’auteure. Cela me donne le sentiment qu’elle veut à tout prix prouver au lecteur qu’elle est cultivée, qu’elle « a des lettres » (occidentales) en plus de sa connaissance de sa culture d’origine. Totalement inutile et parasite, cela ne fait que rendre la lecture plus pénible encore.
En un mot comme en cent, je me suis ennuyée tout du long et je ne suis jamais rentrée dans le livre. Je n’ai pas éprouvé la moindre empathie pour Coumba et n’ai pas du tout ressenti le « souffle ensorcelant » de Fatou Diome que promettait pourtant le quatrième de couverture. Dommage.
L’étape de la page 100 :
Fatou Diome nous chante un véritable conte. Coumba a perdu son mari et le père de sa fille lors d’un naufrage au large du Sénégal. Elle entame un long deuil selon les traditions musulmane, mais s’ouvre, la nuit, à l’animisme et au récit des noyés.
On nous livre une narration lyrique et très imagé, sonore, chantante et coloré mais une narration qui reste très lente et répétitive. Le début de ce roman est très « pauvre » par son contenu et me semble difficile d’accès. La culture animiste me rend néanmoins curieuse.
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Le ferry Le Joola, en direction de Casamance, sombra dans les eaux en Septembre 2002. C’est sur ce socle de vérité que se bâtit l’histoire des Veilleurs de Sangomar. Ce jour là, Bouba disparaît en même temps que le Joola. Il laisse une veuve et une orpheline à terre : Coumba débute son deuil, entravée par la tradition musulmane. Sa belle-mère veille au grain. Elle ne doit pas chanter, ne doit pas parler fort ou traverser la foule. Aucune prière ne doit être oubliée.
La première partie du livre est très longue, mais on pourrait y voir une métaphore, celle du temps qui se fige lorsque l’on perd un être cher. On y parle de la difficulté pour Coumba de vivre depuis la disparition de sa moitié. Elle tente, avec ardeur, de retranscrire ses souvenirs, qu’elle pourra léguer à sa fille. Tous les soirs, à la manière des Sérères, ce peuple du Sénégal, elle tente d’invoquer l’esprit des ancêtres afin de calmer son chagrin.
La narratrice nous parle, avec ce style si musical, de l’imposition de cette religion qui n’est pas celle de son cœur. L’islam et le christianisme sont arrivés chez eux avec leurs gros sabots et ces nouvelles croyances ont « métamorphosé » ses proches. Ces « mutants » baragouinent une langue qu’ils ne comprennent pas et imposent leurs diktats. Coumba est l’héritage de sa belle-famille et devra être la troisième épouse de son beau-frère. Non ! Coumba devra se marier avec son cousin qui la courtise depuis si longtemps. Non ! Coumba veut rompre ses chaînes et montrer la voie de la liberté à sa fille. Petit à petit, Coumba reprend goût à la vie et laisse partir l’esprit de son tendre Bouba.
Au travers de ce deuil et de ses différentes étapes, la narratrice évoque la situation de l’Afrique et du Sénégal, notamment face à ces religions. Les traditions Sérères, l’animisme et le féminisme ont également leur place dans le texte.
Pour conclure, ce livre possède un style littéraire inégalable mais parfois difficile d’accès, alourdissant la narration. A lire, les sens en alerte, et avec patience !
Écolos de la rentrée 2019. 100 premières pages
Coumba, jeune veuve éplorée, retrouve chaque nuit Bouba son défunt mari pourc écrire leur vie commune, heritage pour leur petite fille Fadikiiine. Elle fait appel aux esprits de Sangomar, l'île aux morts.
L'auteure Fatou Diome nous entraîne dans son univers fleuri, boisé et odorant, faisant usage d'une langue très personnelle.
Carambolage gigantesque, syncrétisme religieux, culturel, linguistique, un vrai "melting pot ' ou Macédoine de langues, citations ou personnages centraux.
Touchant, brillant et lumineux malgré la douleur du deuil..livre remarquable en tous points..
les explorateurs de la rentrée 2019. suite et fin
Mauve la couverture, une femme debout, pagne africain autour de la taille, bras couverts, foulard enturbanné , pagaie au bout d’une pirogue sur une eau immobile, la mer de la tranquillité sans aucun doute !
Ouvrez le livre et vous êtes engloutis dans un tourbillon, vie, mort, esprits, eaux calmes, naufrage, deuil, français ou wolof ou diola. J’arrête là l’énumération pour vous convaincre autrement.
Coumba vient de perdre son mari Bouba dans le naufrage du Joola, bateau qu’il avait pris pour rentrer à Dakar avec ses amis Siha et Pauline.
Elle est donc veuve avec un bébé de quelques mois, Fatikiine qu’elle devra élever seule, une fois la période de deuil passée : le délai de viduité est de quatre mois et 10 jours, période pendant laquelle elle doit se vêtir d’une grande robe blanche et d’un voile, ne pas sortir en plein jour, jamais seule , ne pas parler à qui elle veut et respecter les règles de sa belle mère Wassiam chez qui elle vit.
Par rébellion, elle refuse de parler, elle qui a fait des études, épousé l’homme qu’elle avait choisi, décidé de sa vie, elle ne discute qu’avec les esprits de l’ile de Sangomar, de l’autre coté de la baie, les morts qui sont eux aussi en transit : il lui faut respecter quelques règles, incantations et préparatifs, mais elle y parvient et prend des nouvelles ou des conseils .
Si elle ne parle pas le jour, elle écrit la nuit, elle rédige toute sa vie pour sa fille, la vie d’avant !
Le jour de la libération approche et avec lui les manigances des uns et des autres pour sa vie future !!
Un livre époustouflant, déroutant évidemment avec cette vigueur, ces mots et ces injonctions en différentes langues. Horrible aussi quant au devenir des femmes « ordinaires » sans éducation, aucun moyen de sortir du système et subir le lévirat, l’emprisonnement familial.
Un manifeste féministe d’une qualité exceptionnelle, parfois un peu fatigant par son extrême abondance de références, mais la langue est si belle, si pleine qu’on poursuit la lecture et que nous nous impatientons avec elle !
Ouvrez le livre mauve pour « laver, dans le bleu de l’atlantique, leurs yeux rougis d’insomnie », découvrez Coumba et voyagez.
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