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Deux femmes, une mère et sa fille, dans la Finlande de la fin du XXe siècle. Katariina a tout tenté pour faire oublier ses origines estoniennes et taire les traumatismes de l'ère soviétique. Anna souffre de troubles alimentaires profonds et ne pense qu'à contrôler l'image de son corps. A travers leur douleur et leurs obsessions, c'est le destin tragique de l'Estonie, le pays de sa mère, que Sofi Oksanen évoque. Les « vaches de Staline » : c'est ainsi que les Estoniens déportés appelèrent les chèvres efflanquées qu'ils trouvèrent en Sibérie, dans une sorte de pied de nez à la propagande soviétique qui affirmait que ce régime produisait des vaches exceptionnelles. C'était son premier livre, et tout y était déjà de ce qui allait faire le succès international de l'éblouissant Purge. [...] Un très beau roman métaphorique sur la difficulté de se construire quand on est déraciné. Alexis Liebaert, Marianne.
Livre lu à sa sortie et à nouveau ces jours ci pour le plaisir car il m’avait laissé un bon souvenir. Nous sommes toujours en Estonie( comme dans "purge") et nous partons à la rencontre de deux femmes ; Katariina, la mère et Anna sa fille. Katariina a vécu en Estonie et a connu les traumatismes infligée par l’ère Soviétique, les privations, les emprisonnements, les déportations en Sibérie… Elle rencontrera un Finlandais qui l’épousera, grâce à lui la vie sera plus douce. Elle fera des allers retours dans son pays natal, les valises chargées de produits de première nécessité mais aussi des vêtements, des chaussures… Elle est déchirée entre ces deux pays, et voudrait tant oublier l’Estonie. Anna est elle aussi déchirée, sans doute ne trouve-t-elle pas ses racines, elle se réfugie dans l’anorexie, la boulimie jusqu’à frôler l’irrémédiable. Deux beaux portraits de femmes, attachantes mais tellement malmenées par la vie. Extrait, c’est Anna qui parle : « Ma première fois, c'était différent. Je croyais que ce serait atroce, compliqué, sale et gluant. Je croyais que mes entrailles cracheraient du sang et que j'aurais deux fois plus mal au ventre. Je croyais que je n'y arriverais jamais, que je ne pourrais pas, que je ne voudrais pas, mais quand les premiers craquements de mes abdominaux me sont parvenus aux oreilles, mon corps en a décidé pour moi. Il n'y avait pas d'alternative. C'était divin… J'ai été bonne à ça pendant quatorze ans, et personne ne l'a remarqué, sauf quand j'en parle moi-même, mais malgré cela on ne veut pas voir ce que je raconte. Ou si on le voit, on se sent impuissant. Alors mon Seigneur me donne ce que je veux : un corps féminin parfait, parfait pour moi, parfait pour mon Seigneur, parfait pour le monde. Et un corps féminin parfait, ça fait de moi une femme parfaite. Une femme bonne. Une femme désirable. Intelligente et enviable. Une qu'on regarde. Une qu'on admire. Beauty hurts, baby. »
J'avais d'abord lu Purge, j'ai été déçu par ce roman.
J'aurais dû commencer par celui-là avant de lire "Purge"... L'écriture est toujours aussi précise et riche , le thème majeur reste le même : la difficulté à vivre opprimé , méprisé, voire violenté par l'occupant ; mais j'ai eu l'impression d'un déjà "lu" .
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