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« J'aime les tweets parce qu'ils partent en silence, circulent en silence et arrivent en silence. Les tweets sont des chats. » Grâce aux tweets, ces messages qui ne peuvent dépasser 140 signes, Bernard Pivot a redécouvert le plaisir de faire court. Avec humour, fantaisie et pertinence, il livre ici une sorte de journal très personnel constitué d'observations, de réflexions, d'aphorismes et de citations, que découvrent chaque matin ses 290 000 abonnés du réseau Twitter.
« Pour lui, le tweet, dont il propose une anthologie délirante où rôdent Proust, Malraux, Colette, Léautaud, Sagan, Hugo, Mallarmé et consorts, qu'il fait voyager par le truchement de son lance-pierre verbal, est propice à toutes les expressions, qu'elles soient politiques, littéraires, amoureuses ou même philosophiques. » Jean-Louis Ezine, Le Nouvel Observateur.
Plusieurs soirées que je me régale de cette compilation, et me voilà enfin convaincue de m'inscrire surTwitter, rien que pour suivre Pivot et, je l'espère, au fil de mes découvertes, d'autres esprits aussi fins que le sien.
Sûr que ça change de Gérad Collard et de sa mafia, dont l'inculture le dispute à l'indigence des propos (ses "critiques" littéraires sous forme de vidéos, et ses interventions sur LCI sont un modèle du genre, à admirer en entomologiste observateur curieux de la suffisance et du gonflage de melon médiatico-LCI/TF1esque).
Bref, dans le grand cirque médiatique, il nous reste encore quelques figures qu'on a envie d'admirer et d'aimer, et Bernard Pivot en fait partie... Ecoutez l'entrevue que je publie, où il explique très bien son intérêt, très "sérieux", pour les tweets, et où il cite Cioran et Jules Renard, qui, c'est vrai, auraient fait d'excellents rédacteurs. Et je songe avec regret aux tweets gratinés que nous auraient sûrement concoctés Pierre Desproges ou Coluche.
Quel plaisir de lecture, ces courtes phrases, où le décidément toujours jeune Pivot s'amuse, batifole, s'indigne, s'interroge, interpelle, met quelques coups de pieds aux fesses, toujours bien sûr avec élégance, s'émerveille , d'un baiser volé, d'un chat qui passe, ironise, et, finalement, nous dresse un portrait de lui-même plus sûr que bien des confidences.
Bien sûr, on ne peut pas être génial à tous les coups, l'intérêt est parfois inégal, et c'est bien normal...
Et aussi, bien entendu, comme sur Facebook, le propos est travaillé, remanié, on ne montre de soi que ce qu'on veut bien dévoiler, on triche, on ment, on travestit, on met sa plus belle photo, au sens propre et figuré...
Mais une fois ce postulat de base accepté, c'est un véritable régal que de lire ce festival de "140 caractères", dans lequel on peut d'ailleurs piocher au hasard, et relire également à son aise!
Et, ça va de soi (mais c'est mieux en le rappelant), c'est écrit dans une langue parfaite, ce qui n'empêche nullement la créativité et l'inventivité.
Je vais donc bientôt rejoindre les 150 000 abonnés de Monsieur Pivot, et je suis ouverte à toutes les suggestions... Vous qui êtes sur le réseau, qui sera-t-il intéressant de suivre?
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