"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un récit initiatique et fantastique haletant, qui traite de la relation conflictuelle entre un grand-père et son petit fils.
Par une nuit pluvieuse, Antoine est parachuté chez ses grands-parents, qui vivent dans une maison isolée au milieu de la forêt. Coincé entre une grand-mère qui le couve et un grand-père ouvertement hostile à sa présence, le garçon attend désespérément des nouvelles de ses parents. Le temps passe lentement, jusqu'au jour où Antoine accompagne son papy à la cueillette aux champignons...
Les Trompettes de la Mort touche plusieurs cordes sensibles de notre époque, de la relation entre générations à notre rapport bouleversé à la nature. Les antagonismes y prennent corps et les tensions qui en découlent revêtent la forme d'une terrible partie de chasse.
Une lecture graphique avec un message de respect de la Nature tout en flirtant avec le fantastique, le défi était de taille mais bien relevé par l'auteur. Un jeune garçon recueilli par ses grands-parents le temps que son père retrouve sa mère disparue. Un grand-père très porté par la chasse et qui se désintéresse de son petit-fils. Un événement qui va bouleverser les faits établis et remettre les pendules à l'heure. Bref, une histoire hors norme qui est impactante. Sans oublier les planches magnifiques et le choix des couleurs qui rend le tout très immersif. Belle découverte !
Largué par son père chez ses grands-parents, Antoine se sent tout petit. Tout petit dans cette grande maison aux longs couloirs garnis de trophées de chasse. Tout petit sur ce grand terrain de jeu au milieu d’une forêt immense. Tout petit dans les bras de sa grand-mère à la tendresse débordante. Tout petit près de son grand-père, haute silhouette inquiétante de chasseur bourru.
Pour accompagner une terrine de sanglier, la grand-mère envoie le vieil homme et son petit-fils cueillir des champignons. Des trompettes de la mort, un nom bien inquiétant pour un petit garçon. Aussi effrayant que la solitude, aussi lugubre qu’une forêt sombre, aussi funeste qu’une partie de chasse.
Quelques détails permettent de situer l’histoire dans les années 1990 : de la vaisselle Arcopal, quelques tubes de l’époque crachés par la radio de la cuisine, une GameBoy dans les mains d’Antoine, où Super Mario grandit grâce aux champignons trouvés sur son chemin.
Comme la couverture, chaque séquence offre une gamme chromatique inattendue, avec deux ou trois teintes toujours renouvelées. Des personnages oranges ou verts, un ciel rose ou jaune, des arbres bleus, de l’herbe violette, un jeune cerf blanc. Dans cette nature chimérique et immersive, les contrastes sont rois. Entre l’homme et la nature, entre les générations, entre le réel et le fantastique, entre le fusil et la proie.
Pour le prix orange @lecteur.com je m'attaque à cet album déjà apprécié de beaucoup. Le moins que l'on puisse dire au moment de le refermer c'est que spoiler alerte... c'est un vrai coup de cœur !
Simon Bournel-Bosson nous livre un album conséquent découpé en deux parties avec comme dénominateur commun le jeune Antoine qui malgré lui va être embarqué dans une aventure bouleversante.
Ce récit mêle habilement deux sujets on ne peut plus sérieux. Avec un grand-père hostile presque flippant l'auteur aborde la question des relations intergénérationnelles pas toujours au beau fixe avec lequelles Antoine va devoir vivre.
Puis dans un second temps il va être question de nature, d'écologie et de la conception que l'on se fait de notre liaison avec la faune et la flore qui nous entoure.
Admirablement tissé ensemble, cela donne un récit riche et intriguant que j'aurai malgré un nombre conséquent de page, dévoré d'une traite.
Graphiquement c'est un coup de coeur également. Le dessin est captivant, mais j'ai particulièrement adoré ce choix de couleurs dominantes différentes en fonction des chapitres et des événements, l'effet souhaité fonctionne à merveille et donne un côté poétique au récit.
En bref un voilà un roman graphique touchant et surprenant qui vous poussera à la réflexion tout en vous proposant un divertissement total !
Lecture dans le cadre du #prixorangedelabandedessinée
Cette grande maison dans la forêt Vosgienne, pleine de mystères, Antoine la connait mais ne s'y est jamais senti très à l'aise, entre une grand-mère directive et un grand-père bourru et menaçant. Pourtant il va falloir s'adapter. C'est en tout cas ce que lui dit son père en partant à la recherche de sa mère, disparue.
Antoine va tenter de s'approprier ce nouvel univers. Partir en balade avec le chien Cartouche, découvrir l'atelier de grand-père tout en évitant le martinet... Antoine veut grandir, apprendre, découvrir... Même les différents champignons l'intéressent. Au point de partir en cueillette avec le vieux...
C'est le point de bascule du récit de Simon Bournel-Bosson. Antoine disparait. Comme si cette Trompette de la mort découverte envoyait Antoine et le lecteur dans un autre monde. Le parti-pris fantastique a été une vraie surprise pour moi. D'abord décontenancé, le lecteur comprend vite que le propos reste le même... la traque, l'incompréhension, le gouffre entre les générations, les problèmes de communication.
Audacieux également est le choix de la bichromie où les associations de couleurs varient au cours du récit. Le choix des plans place souvent le lecteur à hauteur d'enfant, un regard impressionné par l'imposante forêt, le massif grand-père...
"Les trompettes de la mort", premier album de Simon Bournel-Bosson, est une lecture surprenante et néanmoins plutôt prenante. On se prend d'affection pour Antoine et on se laisse assez facilement prendre par la main dans ce récit qui cache bien son jeu.
- Ouvrage lu dans le cadre du Prix Orange de la bande dessinée 2023 -
Dans la nuit pluvieuse, Antoine, est déposé précipitamment par son père chez ses grands-parents qui habitent une maison isolée au cœur de la forêt vosgienne. Antoine n'est pas ravi car il ne s'y plaît pas. Il passe ses journées auprès de sa grand-mère dont il voudrait s'émanciper et essaie d'éviter son grand-père, un chasseur, figure du patriarche : mutique, violent et puissant.
Dans la première partie, nous suivons le quotidien d'Antoine, entre jeux, ennui et attente des nouvelles de ses parents. Jusqu'au jour où sa grand-mère, qui doit faire des courses au village, lui demande de retrouver son grand-père parti dans la forêt chercher des trompettes de la mort. Antoine le rejoint puis se perd en cherchant les champignons. Dans une seconde partie, le récit bascule dans le fantastique, Antoine s'est transformé en chevreuil et va participer à une terrible partie de chasse.
J'ai apprécié ce récit initiatique pour son originalité et son atmosphère inquiétante. Le protagoniste, Antoine est touchant. Le garçonnet est déposé en pleine nuit par son père dans cette grande maison effrayante car sa mère a disparu. Le lecteur ressent de l'empathie pour l'enfant et devine son angoisse. J'ai souri aux nombreuses références de la culture populaire des années 90 (la Game Boy, Mario, la musique, Tortue Ninja, Power Rangers) qui m'ont rappelé des souvenirs.
« Les trompettes de la mort » aborde différents thèmes comme les relations intergénérationnelles parfois teintées d’incompréhension, l'enfance, l'imaginaire, la nature, le rêve.
J'ai été conquise par la première partie très réaliste et l'ambiance qui se dégage du scénario ainsi que le graphisme. Le basculement dans le fantastique est très intéressant et astucieux, même si j'ai toujours un peu de mal avec ce genre (question de goût uniquement). J'ai trouvé le récit très rythmé et j'ai apprécié qu'il se déroule au cœur de la forêt, lieu de mythe et de fantasme. J'ai aimé qu'il y ait plusieurs niveaux de lecture et que la fin soit ouverte.
L'esthétique de ce roman graphique est indéniable. Les illustrations sont très belles et hypnotiques. J'ai adoré les choix de colorisation, en bichromie dans des teintes vives et psychédéliques.
Simon Bournel-Bosson signe un roman graphique envoûtant sur l'enfance et la complexité des relations humaines.
Je ne m'y attendais pas, mais j'ai vraiment été conquis par la douceur et la poésie de cet album d'où la rudesse n'est pourtant pas absente, loin de là.
On est dans les années '90... Et on le sent bien, tout semble un peu vieillot dans ce récit. Antoine est déposé chez ses grands-parents, un peu contraint, sa mère semble avoir quitté le domicile, et son père à l'air totalement déboussolé. Les dits grands-parents ont l'air un peu rustre, son papy surtout, chasseur de son état, pas bavard ni curieux de ce nouvel arrivant, et qui manie le martinet avec dextérité... Pas glop, les vacances forcées.
Pourtant, Antoine va chercher à profiter au mieux de son séjour, et s'imprégner de la nature environnante. Ce sont ces dessins qui respirent la douceur, et font briller les mirettes.
L'histoire aurait pu s'auto-suffire, mais un événement inattendu va faire basculer le récit dans le fantastique. Le terme est bien choisi, c'est fantastique. On vit complètement la nouvelle incarnation d'Antoine, comme si l'on avait subi le même sort que lui, je vous laisse en juger.
Un grand bravo pour cet album que j'aurais probablement ignoré s'il n'avait pas fait partie de la sélection du Prix BD Orange Lecteurs.com 2023.
Les choix graphiques et les colorisations nous emportent dans ce qui est dans un premier temps une histoire (assez banale) d'un enfant devant subir les comportements et contraintes des adultes ; et puis c'est l'histoire qui nous embarque en dépassant notre monde aux repères bien établis pour plonger dans une osmose que certains pourraient considérer comme féérique, ou d'autres d'une forme de dépassement nature / culture ; que le graphisme continue de porter.
Un de ces livres (comme souvent d'ailleurs) qu'il faut découvrir en se laissant emporter.
Il fait nuit, il pleut à verse et Antoine vient d'être déposé en urgence chez ses grands-parents, en plein milieu de la forêt. Il n'a pas vraiment eu le choix... Il doit maintenant trouver sa place entre une grand-mère omniprésente et un grand-père qui n'est pas vraiment bienveillant à son égard. Disons-le clairement, il est même hostile à sa présence. Sans nouvelle de ses parents, Antoine doit essayer de vivre mais ce n'est pas simple quand toutes les pièces "intéressantes" de la maison lui sont interdites... Un jour, sa grand-mère doit s'absenter et Antoine va devoir suivre son grand-père aux champignons. Alors que le jeune garçon est à la recherche de trompettes de la mort, il se perd au milieu de la forêt. Seul, sa vie va basculer...
En premier lieu, cette couverture intrigue... Avec cette image du grand père dominant, voire imposant sur la colline, ce jeune homme en bas, l'arme à la main, ce cerf blanc fier et ces couleurs qui détonnent .... Puis le titre "Les trompettes de la mort" (un doux souvenir d'enfance avec mes parents) ... Bref, je l'attendais vraiment... Intriguant, je vous ai dit ? La bd l'est tout autant car si la première partie (environ 40% de la BD) nous plonge dans les difficultés d'une relation intergénérationnelle, la seconde partie prend un tournant totalement inattendu (je n'en dirai pas plus) pour aborder notre rapport à la nature, aux animaux et à la vie en général. Pour moi cet album est à la croisée entre "Les Grands Cerfs" de Gaétan Nocq et "Les pizzlys" de Jérémie Moreau, tout en gardant sa propre identité. Tout un programme. Côté graphisme, mise en page et choix des couleur, j'en ai pris plein la vue...
Une nouvelle claque, décidément cette rentrée est vraiment très riche. Un récit en deux grandes parties qui a réussi à me surprendre.
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