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La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.
Très belle écriture ! Personnages dont la psychologie est bien étudiée. Thème très intéressant - Auteur que j'aime beaucoup !
Je ne m'attendais absolument pas à une lecture aussi prenante et profonde. Je pensais lire un livre sur la nature.
Belle découverte de cette auteur. Ecriture fluide qui coule toute seule. Et un thème malheureusement d'actualité sur la violence conjugale.
Le récit est très pudique et l'on est transpercé par le ressenti de chacun des personnages.
Très intéressant sans rentrer dans le mélodrame. Lecture sobre et touchante.
Marie-Hélène Lafon m'a plongée dans un univers rural et isolé. La première phrase, qui évoque une cour vide et une maison fermée, installe immédiatement une atmosphère de mélancolie et de nostalgie.
Marie-Hélène Lafon nous offre une histoire qui se déroule sur plusieurs décennies, tout en centrant son intrigue sur une ferme isolée de la vallée de la Santoire, véritable personnage à part entière. Cette ferme, avec ses murs silencieux, devient le témoin des conflits, des non-dits et des souffrances de ses habitants. Chaque personnage, l'épouse, le mari et leur fille Claire, se débat avec sa propre solitude et ressent les ombres d’une quête d'identité inachevée.
L’épouse, dont le récit m’a particulièrement touchée, apparaît d’abord comme une figure effacée. Pourtant, au fil des pages, je lui découvre une force insoupçonnée. Son parcours est celui d'une femme qui, malgré son invisibilité, lutte pour sa dignité et pour l’avenir de ses enfants.
Le mari, de son côté, incarne une froideur glaçante. Son incapacité à ressentir la souffrance de sa femme et son obsession pour le matériel et la réussite sociale révèlent une solitude presque tragique.
Quant à Claire, sa voix sert de pont entre ces deux univers. Son retour sur les lieux de son enfance, marqué par une résonance émotionnelle forte, l’oblige à confronter ses souvenirs tout en préservant une certaine distance. Elle ferme la porte sur un chapitre de sa vie tout en laissant entrevoir le poids des non-dits et des blessures familiales qui continueront de marquer son existence.
"Les sources" est un roman où chaque page est imprégnée d'un réalisme brut, d'une profondeur psychologique et d'une authenticité bouleversante.
C'est un roman que je vous recommande, tant pour la finesse de son écriture que pour la complexité des émotions qu’il soulève.
Un coup de coeur pour ce livre de Marie-Hélène Lafon.
La vie paysanne racontée dans toute sa duretée.
Nous suivons une famille avec la mère mariée a cet homme taiseux, colérique et violent et les trois enfants, deux filles et un garçon.
Tous ont peur de lui, il y a les cris, les coups, surtout sur la mère qui subit sans rien dire.
Il y a ce fils en retrait qui n'arrive pas a s'affirmer.
La ferme et tout le travail que cela comporte, les employés que la mère doit nourrir eux aussi.
Et puis la vie de famille chez les parents, les beaux parents.
Et puis arrive ce jour ou tout le monde se rend a un repas et la couverte de bleus et d'humiliation, de fatigue, de détresse, la mère va se confier....
Un magnifique texte sur cette vie de terroir si rude, dans une écriture limpide l'autrice m'a happer dans ce récit d'ou je sort conquise a mon tour.
Ayant lu plusieurs livres de MHLaffont je doit dire que celui ci est un de ses meilleurs.
"Les sources" nous emmène dans la vallée de Santoire, dans le Cantal à la découverte du quotidien d'une famille dans une exploitation agricole laitière et fromagère.
Trois voix, trois temporalités pour décrire la violence conjugale, la condition féminine et le monde agricole.
Juin 1967 : tout commence dans le silence de la sieste, elle, la femme, la mère s'exprime. C'est comme un soliloque, on est dans sa tête, on comprend peu à peu son quotidien, ses trois enfants, sa solitude, sa peur. Elle retrace le fil des choses, "la source", quand tout a commencé, son fiancé devenu son mari, la ferme pour laquelle elle a signé, le mariage 8 ans plus tôt, elle a 30 ans, 3 enfants. Elle voit son corps qui la dégoûte après 3 césariennes, ce mari violent qui cogne. L'orgueil qui l'empêche de parler, l'enferme dans sa solitude, l'oblige à sauver, à cacher les apparences.
9/05/1974, la parole est donnée au père, un peu apaisé, qui a tout fait pour améliorer le confort et développer sa ferme. C'était rude et violent parfois comme le monde agricole, la France rurale de l'époque est magnifiquement décrite.
28/10/2021 : la voix est donnée à Claire, la "fille du milieu" âgée de 59 ans. La boucle est bouclée, elle est dans la cour de la ferme pour le dernier acte, la vente de l'héritage du père.
Un très beau roman. Une plume que je découvre, magnifique. Tout est d'une justesse incroyable, chaque mot est pesé, le verbe bien choisi, la ponctuation est parfaite. Une écriture ciselée aux mots choisis. J'ai dévoré ce texte.
Ma note : un coup de ♥
Les jolies phrases
Pour se calmer et tenir, il faut faire. Faire des choses.
Les hommes ont de la chance, ils ont moins d'ennuis que les femmes avec le corps.
Toujours enceinte, à se traîner énorme, de plus en plus énorme, et molle. Il enfonce sa tête dans le traversin, il appuie, son cou se raidit, il faut qu'il se calme ; c'est fini, fini, il est débarrassé. Même si elle restera la mère des gosses. On ne peut rien y changer. Au début il avait cru qu'elle serait une bonne mère, au moins ça, qu'elle s'occuperait bien des enfants, qui sont venus trop rapprochés, c'est sûr, il le reconnaît, mais dès qu'on la touchait, elle était enceinte, tout de suite. Elle se mélangeait les pinceaux dans les températures, évidemment ; il n'a pas oublié le nom de la méthode, Oginot, la méthode Oginot. Encore une sacrée invention, ce machin.
https://nathavh49.blogspot.com/2024/08/les-sources-marie-helene-lafon.html
Court roman à trois voix d'une chronique familial situé dans le Cantal et la vallée de la Santoire au coeur d'une ferme isolé.
Plusieurs époques avec les voix des deux parents et de la fille, le monde rural, la maltraitance et les violences conjugales et familiale.
Marie-Hélène Lafon à une plume pudique, tranchante, puissante, nous découvrons se livre en apnée, malheureusement des faits toujours d'actualité. Un récit maîtrisé qui laisse quelques zones d'ombres après avoir refermé les dernières pages.
" C’est un dimanche ordinaire dans la vie ordinaire et pas foutue des gens normaux qui n’ont pas peur tout le temps."
"Il se souvenait des ânes maigres et des gosses pieds nus, des garçons en guenilles, qui les suivaient partout, eux, les soldats français. On se sentait riche au Maroc quand on était blanc."
"Il avait fallu que ça tombe sur lui, une femme molle et nulle, nulle en tout. Il a ses mots, toujours les mêmes, depuis des années, molle, nulle, vide. Il pense de moins en moins souvent à cette vie, il était toujours prêt à exploser, et plus elle avait peur, plus il s’énervait."
Un très court roman organisé autour de 3 dates :
-> les samedi et dimanche 11 juin 1967 : celle de la séparation d'un couple de paysans aisés vivant dans un village retiré du Cantal. Pierre est un mari violent, craint par sa femme et ses enfants. Violences psychologiques et physiques qui génèrent le départ de son épouse dans le but de protéger ses enfants.
-> le dimanche 19 mai 1974 : Pierre prend la parole. Il vit seul et décrit sa situation de son point de vue. Celui d'un homme abandonné par sa femme, qui a quitté le domicile conjugal (... )
-> le jeudi 28 octobre 2021 : Claire - fille du couple - passe une dernière fois devant la ferme de ses parents. Une vie "liquidée", vendue...
Comme à son habitude, Marie-Hélène LAFON fait court. Des phrases percutantes, une langue ou chaque mot est choisi et sonne juste. Au service d'un thème puissant et - malheureusement - encore d'actualité; les violences faites aux femmes. Violences tues dans les années 1960 car sources de honte et de mise à l'écart pour les femmes qui divorçaient .
Un roman qui traverse l'Histoire sociale de la France de 1960 à 2021 ou la parole se libère mais ou les violences perdurent .
De la Grande littérature !
Roman découpé en 3 chapitres, 3 dates (1967,1974,2021), 3 narrateurs différents : la mère, le père et la fille aînée.
Ce roman ne se lache pas, l’écriture de Marie Hélène Lafon est juste, dense, fine et précise pour écrire la souffrance, la solitude de la ruralité cantalienne.
Un roman pépite sur les violences conjugales qui peut faire penser au livre de Mathieu Palain @matpalain « Nos pères, nos frères, nos amis »
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