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Graal proustien, les «soixante-quinze feuillets» de très grand format étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l'allusion qu'y faisait Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface du Contre Sainte-Beuve. En 1962, ils n'avaient pas rejoint la Bibliothèque nationale avec le reste des manuscrits de l'auteur de Swann. Leur réapparition en 2018 à la mort de Bernard de Fallois, après plus d'un demi-siècle de vaines recherches, est un coup de tonnerre.Car les insaisissables «soixante-quinze feuillets» de 1908 sont une pièce essentielle du puzzle. Bien antérieurs au Contre Sainte-Beuve, ils ne font pas que nous livrer la plus ancienne version d'À la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l'écrivain y a comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive. «Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés», lit-on dans Le Temps retrouvé : mais ici, le temps n'a pas encore effacé tous les noms.
J’ai découvert que M. Bernard de FALLOIS les avait caché pendant plus de 50 ans et que c’est suite à son décès que le public peut enfin les lire.
J’ai aimé découvrir que ces fameux feuillets sont en fait au nombre de 76, que certains sont vierges et d’autres écrits au verso également. Ce qui porte leur nombre à 86 au total.
Les autres manuscrits inédits publiés avec la présente édition m’ont moins intéressés.
A la lecture des textes et de la notice de Nathalie Mauriac-Dyer, j’ai pris conscience de tout le travail d’écriture de Proust, notamment concernant les personnages comme Swann qui sont en fait des amalgames de plusieurs connaissances de l’auteur. Ainsi, suivant le manuscrit, l’oncle de départ devient le grand-père dans certaine scène du texte final.
Et même si je n’ai pas tout retenu du travail d’exégèse contenu dans les notes finales, j’ai agréablement retrouvé ce temps si particulier de La Recherche.
Quelques citations :
…. l’inutilité de ces voyages, dont leur nom éveillait en moi un désir insensé, il me semble que cette avenue doit contenir réellement quelque chose d’analogue à ce dont j’ai tant rêver. (p.63, feuillet 39)
Car il est vraiment des choses qui ne doivent point nous être montrées. Et à voir que toute ma vie s’épuise à essayer de voir ces choses, je pense que là est peut-être le secret caché de la vie. (idem)
L’image que je retiendrai :
Celle des aubépines très présentes. D’une façon générale, cette lecture a mis en lumière la présence des fleurs dans l’Oeuvre.
https://alexmotamots.fr/les-soixante-quinze-feuillets-marcel-proust/
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