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Octobre 1939.
Après le départ des hommes sur le front, la vie continue au domaine de Cazelles. Espérie se démène entre la gestion des terres familiales, l'accueil de ses pensionnaires et ses secrets. Le retour de Thibault a réveillé des fantômes du passé, et son souhait de la voir prendre soin de son fils Léopold la perturbe. Comment ne pas fragiliser le délicat équilibre familial qu'elle a réussi à construire depuis son divorce d'avec Charles ? À Bordeaux, Rosalie dissipe ses inquiétudes en prenant soin des réfugiés.
Dispersés sur le front, Thibault, Charles et Louis de Lestienne voient leur vie rythmée par les permissions. Jusqu'à la défaite de juin 1940. Deux ans plus tard, dans une France occupée, le domaine de Cazelles échappe au joug allemand. La nuit de Noël voit un curieux visiteur se faufiler dans la cour. Sur le pas de la porte, Léonie découvre un jeune homme, Victor, qui fuit l'antisémitisme et les rafles qui sévissent en zone occupée. Qui est-il ? Et quelles sont les raisons qui l'on poussé à traverser la France pour venir jusqu'au domaine ?
Un roman de bruit, de rires et de larmes…
J’avais laissé les sœurs Loubersac et les frères de Lestienne en 1939 alors que les bruits des bottes étaient encore lointains, et que les familles essayaient de surmonter les amours difficiles et les querelles. J’ai retrouvé des personnages ayant pris de l’ampleur et que les années de guerre vont malmener.
Espérie tient le domaine familial à bout de bras depuis que son père est mort et qu’elle a divorcé de Charles, frère de Thibault parti avec femme et enfant dans les îles. Mais il revient et Charles ne veut pas abandonner celle qu’il aime toujours. Quand la France est occupée, que les hommes sont au front, le Domaine de Chazelles résiste, accueille, envoie des provisions à Rosalie restée à Bordeaux avec ses enfants mais le retour de Thibaut a réouvert les failles du passé. Les sœurs Loubersac pourront-elles assumer et Espérie pourra-t-elle choisir vraiment son destin ?
Suzanne Gachenot a bien organisé son roman pour faire monter en puissance l’envie d’en savoir plus. Si dans la première partie, de 1939 à 1941, de nombreux rappels remettent en mémoire ou situent les personnages du roman précédent, la seconde nous transporte au centre des guerres familiales et nationales sans nous laisser un instant de répit. Le souffle de ces années-là m’a encerclée et m’a mis parfois la larme à l’œil.
Je n’ai eu aucun doute sur le fond historique que l’on sent bien vérifié, avec des détails précis, et cela m’a permis de me laisser entraîner dans le romanesque et les histoires de familles. La femme combative qu’est Espérie m’a intéressée comme symbole de cette génération de femmes qui ont dû relever la tête et remplacer les hommes pour que le pays ne s’effondre pas.
Marier élégamment et sérieusement l’amour et l’Histoire avec une écriture fluide et harmonieuse n’est pas facile et rien que pour cela, ce roman tient ses promesses. Mais il a en plus de la discrétion, de l’élégance, du respect pour ses personnages. C’est touchant et remarquable, en miroir du visuel de couverture parfaitement adapté à l’ambiance.
Je ne dirai rien de la fin, sinon que si vous avez la mauvaise habitude de lire la dernière page, laissez tomber car vous gâcheriez une grande surprise.
Je remercie personnellement Suzanne Gachenot pour son amitié, les Presses de la Cité et #NetGalleyFrance pour le SP de #LeChoixdEspérie
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