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Les services compétents

Couverture du livre « Les services compétents » de Iegor Gran aux éditions P.o.l
  • Date de parution :
  • Editeur : P.o.l
  • EAN : 9782818049174
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Les services compétents, ce sont les services du KGB dans les années 1960 en Union Soviétique. Le lieutenant Ivanov traque un certain Abram Tertz, pseudonyme choisi par un drôle d'écrivain qui s'échine à faire passer ses nouvelles fantastiques en Occident. Il sera identifié après six longues... Voir plus

Les services compétents, ce sont les services du KGB dans les années 1960 en Union Soviétique. Le lieutenant Ivanov traque un certain Abram Tertz, pseudonyme choisi par un drôle d'écrivain qui s'échine à faire passer ses nouvelles fantastiques en Occident. Il sera identifié après six longues années d'une enquête souvent dérisoirement cocasse : de son vrai nom André Siniavski, avec sa femme, Maria Rozanova. Ce sont les parents du narrateur.
Pour écrire ce roman, Iegor Gran s'est lancé depuis plusieurs années dans un important travail de documentation. Il raconte ainsi le dégel post-stalinien. Depuis 1958 et l'affaire Pasternak, on s'interroge :
Quel est le bon dosage de la répression ? Siniavski est arrêté en 1965 et condamné à 7 ans de goulag. Libéré en 1971, il émigre en France en 1973. Son procès marque le début du « refroidissement brejnévien » et du mouvement dissident.
Les services compétents, c'est donc le roman vrai et satirique de cette histoire intime et collective, écrit aujourd'hui par le fils de Siniavski, né l'année même de l'arrestation de son père. Les traîtres côtoient les dissidents comme les turiféraires et les Tartuffes du système. De fausses pistes loufoques trompent les zélés défenseurs de l'idéal socialiste qui ont fort à faire dans leur combat. La culture occidentale s'introduit en fraude un peu partout. La dépouille de Staline est retirée de son mausolée. Gagarine reçoit en récompense de son exploit spatial une invraisemblable liste d'objets ménagers. Et une géniale absurdité contamine tout.

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Avis (3)

  • Je ne connaissais pas l’écrivain russe André Siniavski avant de lire ce livre. Il faut dire que je ne suis pas fan de littérature fantastique.

    Mais André Siniavski n’écrivait pas n’importe quelle littérature fantastique : il écrivait celle qui ne pouvait être publiée en URSS du temps de...
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    Je ne connaissais pas l’écrivain russe André Siniavski avant de lire ce livre. Il faut dire que je ne suis pas fan de littérature fantastique.

    Mais André Siniavski n’écrivait pas n’importe quelle littérature fantastique : il écrivait celle qui ne pouvait être publiée en URSS du temps de Kroutchev. Il devait donc la faire passer en Occident sous le manteau.

    Le récit commence lorsque le KGB perquisitionne l’appartement de l’écrivain, père de Iegor GRAN, l’écrivain.

    J’ai aimé le lieutenant Ivanov qui fait son travail, même si parfois, il s’y perd un peu : Pasternak est-il ou non un ennemie du peuple ? C’est que souvent, la doctrine varie.

    Car même si Ivanov a fait sup de K, il reste parfois perdu si il réfléchit aux ordres.

    J’ai aimé l’humour : à propos de Gagarine et de son exploit : « C’est à croire que le surhomme est un peu neuneu. Il faut qu’il le soit pour accepter de se faire propulser dans une boîte de conserve chauffée à blanc. » (p.98)

    A propos du shopping : « Ce n’est pas qu’on ne trouve jamais de chemises, de gants ou de cravates dans les magasins. Il y en a, en fonction des arrivages. Se les procurer au moment même où on en a besoin, aux bonnes tailles et en quantité voulue, confine au surnaturel, surtout en province. » (p.100)

    J’ai aimé que Lenine soit perçu comme un dieu qui protège son peuple, même si il est mort depuis longtemps.

    J’ai aimé découvrir que tout ce qui était solide et coloré (le papier peint, les meubles, les vélos…) venaient des pays satellites : la RDA, la Hongrie…

    J’ai aimé les onomatopées pour désigner le crime d’état : « on le fait venir pour ensuite tsap ! tsarap ! » le tuer, quoi.

    J’ai aimé la mère de Iegor, une femme qui ne se laisse pas démonter au moment de la fouille de l’appartement, ce qui déroute Ivanov.

    J’ai aimé cette lecture qui m’a replongé au temps du KGB de Kroutchev avec humour.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la femme d’Ivanov qui ne veut pas, le soir autour du diner, que son mari lui raconte sa journée.

    https://alexmotamots.fr/les-services-competents-iegor-gran/

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  • Je viens de terminer la lecture de "Les Services compétents" et j'ai adoré!
    J'ai dévoré ce texte romanesque et si bien documenté sur la Russie soviétique.
    C'est un témoignage fort, qui fait froid dans le dos et en même temps nous surprend avec son humour ravageur.
    Bravo Monsieur Iégor...
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    Je viens de terminer la lecture de "Les Services compétents" et j'ai adoré!
    J'ai dévoré ce texte romanesque et si bien documenté sur la Russie soviétique.
    C'est un témoignage fort, qui fait froid dans le dos et en même temps nous surprend avec son humour ravageur.
    Bravo Monsieur Iégor Gran.
    ps. Certains traits sociétiaux si bien décrits dans le roman, semblent avoir persister jusqu'à l'époque actuelle...

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  • https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2020/05/les-services-competents-diegor-gran.html

    Moscou, fin des années 50. Les "Services compétents", ce sont les services du KGB dans les années 1950-1960 en Union Soviétique.

    Le lieutenant Ivanov traque avec l'aide de ses nombreux informateurs un...
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    https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2020/05/les-services-competents-diegor-gran.html

    Moscou, fin des années 50. Les "Services compétents", ce sont les services du KGB dans les années 1950-1960 en Union Soviétique.

    Le lieutenant Ivanov traque avec l'aide de ses nombreux informateurs un certain Abram Tertz, pseudonyme choisi par un écrivain russe qui réussit à faire passer ses nouvelles fantastiques en Occident. Ce sont des pamphlets grinçants et antisoviétiques, des farces satiriques, qui, au nom du "réalisme fantastique", ridiculisent la doctrine officielle du "réalisme socialiste". La revue française, "Esprit", dirigée par Jean-Marie Domenach en publie régulièrement des extraits. Abram Tertz est identifié après six longues années d'enquête : il s'agit d'André Siniavski, professeur d'université et père de l'auteur. Arrêté en 1965, l'année de naissance d'Iegor Gran, Siniavski est condamné à 7 ans de goulag. Libéré en 1971, il émigre en France en 1973.

    L'auteur dresse un tableau édifiant de l'Union soviétique de cette époque où le culte de Staline arrive à son terme, il évoque l’émergence d'envies capitalistes de nombre de soviétiques qui se trouvent dans le dénuement le plus total manquant des biens les plus basiques. Il décrit des milliers de personnes se pressant pour admirer les stands de l'exposition nationale américaine inaugurée en 1959 par Nixon et Khrouchtchev, une population en transe devant toute la modernité étalée devant leurs yeux. Il évoque les fans de jazz qui gravent des disques de Miles Davis sur des plaques de rayons X, les femmes qui adoptent la coiffure de Brigitte Bardot dans le film "Babette s’en va-t-en guerre" ... Tous ces comportement donnent beaucoup de travail à Ivanov et à ses indics... Au fil du récit l'auteur nous permet aussi de découvrir des évènements graves qui ont été dissimulés au peuple : une grève à Novotcherkass, réprimée dans le sang , une fuite énorme dans un gisement de gaz à Ouzbékistan....

    Iegor Gran, né l'année de l'arrestation de son père, raconte ici son histoire familiale en particulier celle de son père, André Siniavski (1925-1997), célèbre dissident soviétique. Il pose un regard sans concessions sur l'URSS de cette époque et semble s'être beaucoup amusé à se mettre dans la peau du lieutenant Ivanov, diplômé de "Sup de K", la prestigieuse école de formation du KGB, pour tourner en ridicule le KGB en mettant le doigt sur la bêtise et l'amateurisme qui y régnaient dans cette époque de dégel prôné par Khrouchtchev. C'est un roman plein de malice et d'humour grinçant pour lequel l'auteur a certainement effectué un important travail de documentation. J'ai cependant regretté qu'Iegor Gran centre son roman sur les péripéties rocambolesques du KGB au détriment d'un portrait plus fouillé de ses parents dont il ne parle qu'en début et en fin de roman, livrant des détails savoureux sur leurs personnalités, le portrait de sa mère et son attitude provocatrice envers le KGB ne manquent d'ailleurs pas de charme. J'aurai aimé un récit plus équilibré entre des anecdotes sur ce couple assez incroyable et les péripéties du KGB dont l'absurde a fini par me lasser un peu.

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