Entretien avec Michel Moatti
Sur le front de la Somme, la guerre n'en finit plus de finir. Vasseur et Jansen, deux lieutenants français terrorisés par l'imminence d'une dernière grande offensive qu'on annonce terriblement meurtrière, décident de fuir le front. Les voilà déserteurs, et bientôt, pour préserver leur retraite, assassins.
Sous de fausses identités, ils trouvent refuge à l'Arrière, dans une étrange propriété forestière, à l'abri de la guerre et du monde. Là vivent un vieil industriel anobli désormais ruiné par la suspension des activités économiques, et sa fille Mathilde, poitrinaire et somnambule.
Mais François Delestre, dit « le Chien de sang », un capitaine de gendarmerie, traqueur de déserteurs, est déjà sur leur piste. Comme les limiers de chasse au flair infaillible, il a la réputation de ne jamais lâcher sa proie...
Entretien avec Michel Moatti
Michel Moatti fait mouche avec sa nouvelle œuvre Les Retournants (HC éditions)
Ce que j'ai le plus aimé dans ce roman noir, très noir , qui glisse vers le thriller psychologique, c'est son ambiance.
Sombre donc. Août 1918, Première guerre mondiale, front de la Somme, les tranchées. Deux soldats qui ne veulent pas mourir dans l'assaut de trop d'une guerre qui semble ne jamais vouloir finir. Les retournants, ce sont eux, deux soldats qui désertent et retournent à l'arrière en usurpant l'identité deux médecins retrouvés morts. Un capitaine de gendarmerie surnommé le Chien de sang, se lance dans la traque pour les ramener devant la cour martiale.
Michel Moatti a un vrai talent de conteur pour retranscrire l'ambiance mortifère de la Grande guerre qui tire sur sa fin, on y croit dès les premières pages qui nous plongent dans l'enfer des tranchées.
L'inquiétude monte progressivement même si vers le milieu, j'ai ressenti un manque de rythme dans cette montée du suspense. Peut-être parce que j'ai compris vers où l'auteur voulait nous emmener, noir, toujours noir bien évidemment.
Malgré ce petit bémol, j'ai apprécié le duo de retournants formé par l'honnête instituteur et le psychopathe avec lequel il se retrouve enchaîné depuis leur pacte de désertion.
Ce qui est troublant et très intéressant, c'est que la guerre déboussole tellement tous les repères moraux de l'époque que le lecteur n'est même pas surpris de découvrir les monstruosités commises par le retournant malfaisant. Ce basculement distille un malaise glaçant. Le portrait de la France de 14-18 est pour le moins terrifiant.
"Les retournants ", ils sont deux, deux lieutenants , Jansen et Vasseur et ils en ont vu tomber des copains , ils en verront encore et eux - mêmes s'attendent à " y passer " un jour ou l'autre....Ce sont de très bons éléments , médaillés pour bravoure mais...ils décident de fuir ce front , cette guerre qui , sans tarder , aura leur peau.
La première partie relatant leur fuite est une réussite absolue , noire , glaçante, éprouvante où chacun des deux protagonistes révèle un peu d'une personnalité forgée par les combats.C'est noir , glauque , oppressant...
En chemin , ils vont se retrouver dans un château dont les occupants , un vieillard , sa fille malade et leur domestique vont entretenir avec eux des relations de confiance , d'admiration puis de méfiance .Eux auront de l'arrière, une vision des choses bien éloignée de celle que donne le front....
" Les retournants " sont condamnés tout autant qu'ils l'étaient face à l'ennemi...et ce , d'autant plus que " le chien de sang " est à leur poursuite....
Un livre noir , très noir , qui nous place face aux horreurs de la guerre et à l'absurdité de la vie . Un roman lent , très fort, un roman qui aborde avec beaucoup de force un sujet longtemps tabou car déshonorant.
La désertion pendant la guerre 14-18 est un sujet peu traité dans ce livre c'est l'histoire de deux déserteurs épuisés après 4 années de guerre. le sujet est bien traité et le suspense est présent tout au long du livre .
L’ambiance de l'époque est bien évoquée que se sois pour les deux personnages ou bien les gens qu'ils rencontrent. j'ai vraiment apprécié lire ce roman.
Michel Moatti est un journaliste, écrivain Français et maître de conférences en sociologie.Son travail porte sur l'opinion publique, les médias et la violence sur internet.Il a écrit 5 romans .Les retournants est le dernier et le 5ème.Il a reçu en 2017 le prix du meilleur roman francophone au festival du polar de Cognac pour " Tu n'auras pas peur".
L'auteur ,en fin de livre nous dit qu'il s'agit d'un récit de fiction mais qu'il s'est inspiré d'histoires que son arrière grand-père ancien soldat de la grande guerre lui racontait lorsqu'il était enfant.Ce dernier ayant aussi beaucoup d'imagination et des souvenirs plus ou moins confus les faisait évoluer au fil des soirs.Il les nommait même ses contes.
Nous nous retrouvons donc en août 1918 sur le front de la Somme avec deux lieutenants, Vasseur (un fonctionnaire payeur au ministères des colonies) et Jansen (un instituteur) qui ont décidé de déserter car ils savent qu'ils ont peu de chance de rester en vie.Ils deviennent alors "des retournants" ,c'est à dire des lâches qui ont fui le front et qui ont laissé les braves affronter la mitraille boche.Mais pour eux chaque heure passée en fuite et une heure volée à la mort et ils sont prêts à tout pour rester vivants.Nous allons donc être confronté aux atrocités que l'on retrouve dans chaque guerre.Leur parcours sera semé d'embûches surtout que Delestre un capitaine de gendarmerie surnommé "le chien de sang" se lance à leur trousse en sachant que personne n'arrive à lui échapper.Le chien de sang est un fin limier qui réfléchie avant d'agir .Il connait exactement la psychologie des déserteurs et leur façon de procéder.Pour Vasseur et Jansen il va falloir vivre dans le mensonge et savoir se montrer prudent et intelligent.
On va vivre une histoire pleine de suspens et vraiment palpitante avec beaucoup de tensions.En fait dés le début l'auteur nous plante le décor et nous expose les faits et les personnages grâce à des chapitres courts pour aller à l'essentiel et nous mettre de suite dans le bain.Les évènements et situations s'enchainent .L'écriture est efficace et on a du mal à poser le livre avant la dernière page car l'auteur nous tient en haleine et on va vivre de nombreux retournements de situation tout au long de l'histoire.Une belle lecture même si le sujet est dur.
Nous sommes au cœur de la 1ere guerre mondiale dans la Somme.
Jansen, instituteur et Vasseur, fonctionnaire-payeur font équipe dans les tranchées. Ils en bavent et voient mourir beaucoup de soldats. Sachant que la grosse bataille est imminente, ils décident de se faire la belle.
Leur plan: rester en vie.
Ils vont errer à travers les villages et maisons bombardés à la recherche d'un abri et de nourriture. Bientôt ils changent d'identité.
Delestre, dit chien de sang est à leur poursuite. Il chasse les déserteurs" les retournants "
Jansen se rend vite compte que Vasseur est un psychopathe, qui aime tuer. Il est coincé avec ce tueur sadique.
Ils vont trouver refuge au domaine d'Ansennes où vivent Mathilde,son père et Nelly la servante.
Une plongée historique bien restituée de belles descriptions. C'est fort et tragique, avec une comparaison entre la vie les soldats et celle des embusqués.On suit cette fuite avec angoisse et on ne lâche pas le roman avant de connaître la fin de cette terrible poursuite.
Merci à lecteurs.com et HC éditions de m'avoir permis de lire cet excellent roman.
Le chien de sang est lâché. Le chien de sang c'est Delestre. Un capitaine de gendarmerie rattaché à la police militaire chargé de pister de chasser et de ramener les déserteurs pendant la Première Guerre mondiale.
En août 1918 Delestre est lâché sur deux déserteurs. Deux gradés. Deux camarades qui après 4 ans de guerre décident de se faire l'échappée belle.
« La France ne laisse pas courir ces traîtres ». Effectivement.
On suit avec angoisse et tension la fuite des deux lieutenants. Vasseur psychopathe laisse une trace sanglante derrière lui.
Michel Moatti signe ici un beau et tragique roman que j’ai lu quasiment d’une traite.
Cet auteur - journaliste et maître de conférence en sociologie- lauréat entre autres du prix du meilleur roman francophone en 2017 pour « tu n’auras pas peur » nous montre ici qu’il est vraiment un grand auteur de roman noir.
Les personnages sont intenses et certaines images de ce livre de fureur et de folie sont très fortes!
Ce livre est sauvage cruel et brutal comme la guerre.
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