"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1941, Lola et les siens vivent à Vienne, en Isère. Pour fuir les persécutions contre les Juifs, ils quittent précipitamment la France et se réfugient à Casablanca. Dans cette cité foisonnante, la famille entame une existence d'expatriés, sans vraiment chercher à connaître ses habitants. Sauf Lola, qui profite de l'inattention de ses parents pour traîner dans les rues animées des quartiers populaires, et notamment à Bousbir, un quartier réservé à la prostitution de très jeunes femmes. Elle y fait la connaissance de Shéhérazade, une adolescente marocaine de son âge, avec qui elle noue une intense relation. Cette amitié interdite pousse progressivement Lola à sortir de l'enfance.Dans ce premier roman, c'est l'atmosphère du Casablanca des années 1940 qui est magnifiquement ressuscitée, une ville où circulent les fantômes des stars du cinéma hollywoodien et ces deux adolescentes téméraires, en quête d'idéal.
Premier roman de Clara Benador avec une intrigue sensible et touchante, Casablanca ville mystérieuse, amitié, une ambiance, une histoire d'apprentissage, une lecture agréable mais peu approfondie, elle survole ses propos sans vraiment les détaillés,
"Les vagues de la nausée, une fièvre glaciale, avaient fait monter en elle une autre personne, elle s'était échappée de la cambuse sans plus penser à sa famille. Les puissances de la révolte s'étaient emparées de son corps et de son esprit."
1941. Abandonnant une vie confortable mais menacée en Isère, une famille juive fuit en direction de Casablanca. Lola, jeune fille qui peine à trouver sa place dans cette nouvelle vie « sous cloche », s’éprend d’une nouvelle amie peu fréquentable, dans le sulfureux quartier de Bousbir. La sublime Schéhérazade. Une amitié interdite qui signe la fin de l’enfance pour Lola.
Un premier roman dans lequel on sent les prémisses d’une très belle plume. En revanche, le tout manque encore de substance. On ne comprend pas tout des enjeux et des réactions des personnages, qui mériteraient d’être approfondis. J’en ressort avec l’impression d’avoir survolé une jolie histoire qui aurait mérité de monter en puissance.
Petit ❤️ néanmoins pour les jumeaux, les zazzo, qui sont absolument savoureux.
En résumé, c’est un galop d’essai comme un jeune cru, encore un peu vert mais prometteur.
Un premier roman tout en sensibilité, qui questionne l’adolescence, l'amitié, la fuite, la guerre.
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On va suivre principalement Lola, arrivée à Casablanca, elle passe ses après-midi à fuir la maison, et découvrir la ville. Toutes ses balades l'emmènent inconsciemment à Bousbir (un bordel), un lieux qui la fascine et l’intrigue autant qu’il la répugne. Là-bas, elle se lie d’amitié avec Shéhérazade.
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On sent au fil du roman que Lola grandit par les épreuves qu’elle vit et qu’elle voit. Un roman qui nous plonge vraiment dans l’ambiance du Casablanca de l’époque.
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Ce n’est pas un livre qui va me marquer, mais une c’est une bonne lecture tout de même. Ce qui m’a manqué, c’est un petit plus sur les personnages auxquels je ne me suis pas attachée.
En 1941, la famille Leopold doit quitter la France.
Ils sont juifs et leurs jours sont en danger.
Ils embarquent pour Casablanca.
Les parents, Lola, treize ans, et les deux jumeaux de onze ans.
Si les parents s'intègrent peu à la population, Lola, elle, adore arpenter les rues de Casablanca.
Elle se lie d'amitié avec une très jeune marocaine du quartier Bisbir où vivent les prostituées.
C'est un premier roman très réussi.
Le dépaysement y est, les odeurs et les couleurs.
Les personnages sont à la hauteur, bien cernés, bien décrits.
On prend plaisir à arpenter les rues de Casablanca avec Lola, craignant parfois un peu pour elle.
Ses deux frères ont une forte personnalité.
Le petit bémol serait que la rencontre et les liens entre Lola et Shéhérazade ne soient pas assez approfondis.
Ils sont juste effleurés, à deviner.
Mais en tout cas, elle ambiance, beaux personnages, belle histoire.
Clara Benador a une belle plume et j'espère qu'elle continuera à écrire.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/09/les-petites-amoureuses-de-clara-benador.html
" Celles qui entrent une fois à Boushir reviennent toujours à Boushir."
En 1941, Lola vit avec ses parents et ses deux petits frères jumeaux à Vienne, en Isère. Pour fuir les persécutions contre les juifs, la famille quitte la France sur un bateau qui va de Marseille à Casablanca. Arrivés dans cette cité foisonnante, la famille entame une existence d'expatriés, sans vraiment chercher à connaître ses habitants.
Ce n'est pas le cas de Lola qui a envie de découvrir la médina, curieuse de ce monde nouveau, ses pas la mènent devant la porte de la ville interdite qu'elle avait aperçue à son arrivée. C'est ainsi qu'elle découvre Boushir, un quartier réservé à la prostitution de très jeunes femmes. Dans ce quartier qui la fascine et la répugne en même temps, elle fait la connaissance de Shéhérazade, une adolescente marocaine de son âge auprès de qui elle se sent vivre.
Ce roman a l'intérêt de retranscrire l'atmosphère de Casablanca dans les années 40 et de parler du quartier réservé de Boushir, créé par l'armée française et édifié à la demande du maréchal Lyautey. Il est dommage que l'auteure n'évoque les raisons de sa création ni la façon dont les filles y arrivent. Les filles de Boushir formaient une caste, ces prostituées étaient en majorité arabes mais parmi elles se trouvaient quelques juives et quelques européennes, toutes les langues se mélangeaient dans cet endroit. Les filles étaient méprisées et craintes des autres arabes comme pouvaient l'être les charmeurs de serpents. On imagine un peu leur vie à travers ce roman mais j'aurai aimé que ce soit nettement plus développé. La rencontre entre la prostituée arabe et la Juive réfugiée est intéressante mais leur relation est juste effleurée, elles ne sont pas suffisamment incarnées pour les rendre émouvantes.
Faire sa mue, la liberté chevillée au corps
Vienne en Isère, Lola 12 ans coule une vie de petite fille heureuse avec ses deux frères, des jumeaux. Mais la guerre avance et la persécution des juifs oblige sa famille à prendre la décision de fuir à Casablanca.
Lola découvre un autre monde dès le voyage, elle comprend vite qu’il y a bascule.
« La cambuse n’était pas une chambre mais un local crasseux anciennement destiné au stockage des vivres. C’était un lieu de passage. »
L’arrivée à Casablanca est pour elle une porte ouverte, des ailes lui sont venues.
Les parents préoccupés, des frères trop petits, elle découvre qu’elle peut franchir les barrières.
Elle va seule, par les rues grouillantes de cette ville et elle va rencontrer Shéhérazade, jeune prostituée.
Lola va aller chaque jour à la rencontre de cet autre monde, alors que les familles brisées par l’exil pratiquent l’entre-soi, elle se sent l’âme d’une résistante.
Lola fait sa mue d’une jolie façon et son amitié est sincère.
« Où était Shéhérazade ? Lola, rêveuse, acquiesçait tout en essayant d’imaginer comment rattraper son amie. En l’emmenant au cours de danse, elle s’était trompée. Le monde normal n’était pas pour elle. Elle était trop belle pour lui. »
C’est un premier roman très réussi, Clara Benador sait installer une atmosphère, elle fait sentir avec justesse le grand écart entre le monde de Lola et celui de Shéhérazade, sans pathos.
Elle fait vivre Casablanca entre noirceur et sensualité, les odeurs, les lieux, tout palpite.
L’écriture épouse à chaque fois le monde décrit, avec une intensité qui fait vivre le moment aux lecteurs.
Du monde feutré de Lola à celui des bas quartiers de cette terre d’accueil, l’innocence se dissout, le regard se décille sur la misère et l’exploitation des femmes.
Et l’amitié interdite ne l’est plus.
L’auteur a la maitrise de son roman, la narration entre poésie et sensualité, fait vivre ces deux jeunes filles, mais plus encore la ville, véritable labyrinthe dans ce que le monde impose.
La mue de Lola est parfaitement narrée avec cette perte des illusions, mais en poche un idéal humaniste comme une peau neuve.
Un premier roman réussi, je regrette qu’il ne soit plus en lice pour le Prix du Roman Fnac 2022.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/08/22/les-petites-amoureuses/
J'ai eu une très bonne surprise avec ce roman original et fort. L'auteure y décrit l'exil au Maroc de Lola et de sa famille juive au début de la guerre. La jeune fille tout juste adolescente découvrira, dans la ville grouillante et mystérieuse de Casablanca, les émois d'une passion pour une jeune marocaine prostituée, ce qui marquera la fin de son enfance. Remarquable écriture, lyrique et poétique, avec des descriptions d'une grande justesse qui rendent bien l'atmosphère particulière de cette ville et le trouble des sentiments de Lola, sur fond de guerre et de persécutions.
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