"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1859. la jeune emma vit dans une plantation de coton entourée des siens et de la famille du maître, lorsqu'on la sépare de ses parents et de ceux qu'elle aime. a treize ans, elle est vendue, comme des centaines d'autres esclaves. sarah, la fille du maître, très attachée à emma, ne pardonnera jamais cette barbarie à son père...
Le 2 et 3 mars 1859 a eu lieu la plus grande vente aux enchères d'esclaves de l'histoire américaine, en Georgie et c'est à travers cette tragédie que l'auteur, Julius Lester vient mélanger histoire et fiction. Ce livre est donc basé sur des faits réels plus ou moins romancé puisque là, Les larmes noires visent un jeune publique.
Quand je commence à lire ce petit roman, je suis assez déstabilisée car l'auteur a un style bien particulier. C'est au fil des pages que je me suis laissée bercer par les protagonistes, dont cette jeune esclave de douze ans, Emma, qui grandi avec Sarah et Frances, les filles du Maître. Mais depuis le départ de leur mère totalement opposée à la traite des esclaves donc en désaccord avec son mari, les deux sœurs sont ingérables. Sarah est très, très proche d'Emma au point de la considérer comme une soeur. Quant à Frances, elle rêve de reprendre la plantation de son père plus grande. Le monde s''écroule quand le père décide de vendre quelques esclaves de sa plantation pour rembourser ses dettes de jeu, et ça sera bien pire quand il décide également de vendre Emma.
Du coup, différents personnages clés (vendeurs d'esclaves, les esclaves, le maître, les enfants....) interviennent comme une sorte de témoignage dans l'histoire.
Bien que ce livre soit romancé, l'histoire est douloureuse et certains mots choisis sont assez percutants voire affligeants.
On se demande pourquoi tout ça ? De quel droit ?? Pourquoi considérer l'autre, donc ce qui n'est pas blanc pour une sous espèce ; même un animal était mieux traité qu'un noir à cette époque. Les larmes noires a été une lecture assez troublante parfois éprouvante, car ce n'est pas un sujet que l'on aborde souvent dans les livres sur la ségrégation. Par exemple, au moment de la vente, on pouvait payer au prix fort une famille d'esclaves ou une jeune-fille en très bonne santé, très fertile, dans le but d'engendrer des futurs esclaves. Chaque esclave à son prix et cela part du plus petit prix au plus exorbitant.
Le départ d'Emma va énormément bouleverser Sarah au point de ressentir que de la haine envers son père et ce, jusqu'à sa mort.
Libre. Mais c'est quoi être libre ? Qu'est ce qu'il y a l'autre côté de la rive. Alors, il faut subir pour le moment les humiliations, les coups de fouet etc jusqu'à l'Abolition de l'esclavage ; tandis que d'autres préfèrent ne pas se prendre la tête. Il est clair que ce n'était pas du tout évident d'être noir et libre à cette époque.
Pour ma part, c'est une très bonne lecture avec une écriture fluide et agréable que je recommande à tout le monde, surtout à la jeunesse. Lire pour mieux comprendre.
L'histoire :
Géorgie 1859.
Pierce Butler, propriétaire d'une plantation de coton, se voit contraint de vendre plus de 400 esclaves pour régler ses dettes de jeu. Au cours de celle-ci il vendra la petite Emma âgée de 13 ans la séparant de ses parents et de Sarah, la fille du planteur, pour qui elle était une véritable amie. Sarah ne pardonnera jamais à son père cet acte odieux.
L'auteur s'est inspiré de la plus grande vente aux enchères de l'histoire américaine qui eu lieu les 2 et 3 mars 1859 à Savannah en Georgie. Fanny Kemble farouche opposante à l'esclavage et son mari Pierce Butler dont elle se sépara à cause de leur divergence de point de vue, ont réellement existé. Les écrits de Fanny Kemble restent à ce jour des sources précieuses sur la vie de plantation dans le sud des Etats-unis.
Une bonne sensibilisation au thème de l'esclavage.
L'originalité de ce livre tient particulièrement dans sa forme située entre roman et théâtre.
Proche du récit théâtral mais sans en être, de nombreux personnages (esclaves, maîtres, vendeurs d'esclaves, abolitionnistes, esclaves satisfaits de leur sort) prennent la parole pour donner leur avis, multipliant ainsi les points de vue.
Les paroles et pensées sont annoncées par le prénom du personnage concerné. Des passages en italique apportent parfois des précisions sur la scène (où se trouve le personnage, ce qu'il fait).
De par sa présentation il peut-être étudié en 4ème puisque le thème est au programme mais aussi au cycle 3 en école élémentaire pour la même raison et parce que le texte est simple et accessible aux élèves à partir du CE2 (8/9 ans).
Attention à la version en livre de poche, grosse erreur de date sur la 4ème de couverture du livre que j'ai dans les mains : il est écrit que le récit se passe en 1959 au lieu de 1859 !
Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez avoir une exploitation pédagogique pour le collège en tapant sur un moteur de recherche :
Fiche pédagogique Larmes noires - Livre de Poche Jeunesse
J ai bien aimé !
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