Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Deux soeurs jumelles, deux personnalités opposées: Claudine et Pauline n'ont pas grandi de la même façon et les adultes qu'elles sont devenues n'ont rien pour s'entendre. L'une est rebelle et renfermée, l'autre est une pin-up ambitieuse. L'une a un talent, l'autre les dents longues. Est-il possible de réconcilier deux extrêmes que tout semble séparer? Virginie Despentes dresse ici le portrait d'une femme écartelée entre deux choix de vie: compromission ou radicalité.
Le roman a reçu le prix de Flore en 1998 et a été porté à l'écran par Gilles Paquet-Brenner en 2001, avec Marion Cotillard et Stomy Bugsy dans les rôles titres.
Virginie Despentes demeure l'unique équivalent d'un Irvine Welsh chez nous.Arnaud Viviant, Les Inrockuptibles.
Il y a une énergie Despentes. Communicative et explosive. Comme si chacun de ses mots était gonflé à la rage.Marie-Laure Delorme, Le Journal du dimanche.
La première jumelle c’est Claudine, belle, sexy et ambitieuse, elle est montée à Paris pour devenir une star et elle est prête absolument à tout pour y parvenir, sauf qu’elle n’a aucun talent. Quand elle était petite, elle était le souffre-douleur de leur père avant de devenir à l’adolescence « la petite chérie à son papa ». La seconde jumelle, c’est Pauline, refermée, cynique, décalée dans le fond et la forme, c’était elle la chouchoute pendant l’enfance, avant de d’être reléguée à l’adolescence. Pauline n’a aucune ambition, mais elle a un talent : elle sait chanter. Claudine demande à sa sœur de venir à Paris et de se faire passer pour elle sur scène, elle pourra repartir après. Mais pendant le concert, sans crier gare, sans signe avant coureur, Claudine se défenestre. Pauline, sur le coup, décide d’endosser l’identité de sa sœur : elle devient Claudine et c’est Pauline qui s’est suicidé. Son but, négocier une avance sur un contrat avec une maison de disque, l’empocher puis disparaitre : un plan totalement fou… qui n’a aucune chance de fonctionner.
Plus de 15 ans après avoir vu l’adaptation de Gilles Paquet-Brenner, je me décide à lire « Les jolies choses ». D’emblée, je dois dire que si on excepte la fin, l’adaptation cinéma est assez proche du roman, quoi qu’un tout petit peu édulcorée, et pour cause (hum…). Despentes reste Despentes, son écriture flamboyante, ses avis sans nuance, ses personnages paradoxalement à la fois paumés et sûrs de leurs choix, froids et intransigeants, ses scènes de sexe écrite comme un script de porno, sa façon de décrire le monde de la nuit, du show-bizz comme quelque chose de forcément sale, avilissant et en même temps fascinant, tout y est ! Mieux vaut être prévenu quand on met les pieds chez elle : ses romans ne sont pas pour tout le monde. Quand on lit « Les Jolies Choses », on se sent toujours un peu sale, un peu honteux de comprendre qu’en misant sur notre voyeurisme, sur notre coté sombre, Despentes nous harponne et ne nous lâche pas. Contrairement à la trilogie « Subutex », ici le roman est court, axé sur une petite année et 4 saisons. Peu de personnages : Claudine/Pauline, Sébastien le petit ami de Pauline qui sort de prison, Nicolas le pote « friend-zone » de Claudine qui seul connait la vérité et le big boss de la maison de disque qui va signer, vieux beau vénal et libidineux. Si le geste initial (et totalement imprévisible) de Claudine ne sera jamais expliqué, le choix de Pauline d’endosser la vie de sa sœur est presque tout autant mystérieux. En réalité, plus que l’histoire d’une fille qui décide de s’avilir à son tour pour coller à la vie de sa sœur, « Les Jolies Choses » est surtout un roman sur la gémellité. Ces deux gamines n’avaient absolument aucune chance de grandir normalement, de devenir des femmes équilibrées et de s’entendre. Leur parents, et surtout leur père n’a jamais eu d’amour que pour une : il lui fallait une favorite et un souffre-douleur, il n’avait pas assez d’amour pour les deux. Et comme il a changé son fusil d’épaule au moment le plus critique, lorsque ces deux filles ont été pubères, il les a dévasté toutes les deux. On pourrait un peu ergoter sur la recherche du père (dans leur attitude à manipuler par le sexe les hommes qu’elles croisent) mais je ne veux pas faire de la psychologie à deux euros. En recherchant l’argent facile, le sexe sans tabou et sans entraves, la célébrité comme une fin en soi, elles correspondent toutes les deux, à leur façon, à la piètre idée que leur père avaient d’elle, c’est assez cohérent. Les scènes de sexe sont écrites comme un porno, elles sont assez longues, très crues, assez glauques et peuvent paraitre racoleuses mais c’est Virginie Despentes, il faut tout prendre de Despentes, on ne peut pas trier ! La fin m’a semblée un peu expédiée, en revanche. Elle ne se dessine que dans la dernière page, avant on ne sait pas du tout comment tout cela va finir : second suicide, overdose, découverte du stratagème, tout est envisageable et envisagé par le lecteur. Du coup, cette fin qui n’en est presque pas une est un peu troublante et un tout petit peu décevante. « Les Jolies Choses » n’est certes pas un roman à mettre entre toutes les mains mais pour qui voudraient rentrer dans l’univers de Virginie Despentes sans se lancer d’emblée dans la grosse trilogie « Subutex », ce petit roman est une bonne entrée en matière.
Mon préféré de Despentes, et comme je les aime tous pourtant !
Un roman qui "fout la rage", on en ressort avec l'envie de bouffer la vie
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