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Poussé à enquêter et à résoudre une affaire qu'il aurait pourtant dû étouffer, smiley se retrouve face à son ennemi de toujours karla.
Mais l'issue du combat entre les deux espions est encore incertaine. pour vaincre, smiley va devoir employer des méthodes qui vont à l'encontre de ses principes, celles-là mêmes qu'employait son adversaire...
On retrouve ici les ingrédients familiers aux lecteurs de le carré : la tension qui vous dessèche la bouche, le perpétuel sens du paradoxe. et, surtout dans ce troisième volet de la " trilogie de karla ", ce sens de l'humour, cette humanité, cette compassion pour ce que le carré appelle la " condition ambiguë de l'agent secret ", pour ces gens de smiley, ces soutiers de l'espionnage, ces défenseurs acharnés de causes éternellement perdues.
Peu familier des romans d’espionnage, je pense que je suis tombé sur le maître de la catégorie ! L’univers qui y est décrit , compliqué à souhait, reflète bien les rouages de cette mécanique de précision, souvent implacable, mais dans laquelle l’humain apparaît aussi. La lecture ne m’a pas parue facile, car, une pièce du puzzle est vite égarée et compromet la compréhension de l’ensemble. Du grand art à consommer avec une vigilance constante pour en apprécier la valeur!
Il est libre, Max ! Je veux dire, libre de tout engagement, retraité, sur la touche, fini. Max, c’était, pour les membres de son réseau, le nom de code de George Smiley, le « has been » magnifique, celui qui dirigeait un réseau d’espionnage en pleine Allemagne nazie, l’ex-patron du MI6 qui démasqua La Taupe des soviétiques. Une légende, chaudement célébrée et remerciée de ses exploits puis… remerciée, car passée de mode. En ces années soixante-dix, l’heure est au dégel. Du côté britannique surtout, parce qu’à Moscou rien n’a vraiment changé, Brejnev est toujours là, avec ses chars et ses goulags.
« Deux événements apparemment sans rapport présidèrent au rappel de George Smiley de la retraite équivoque où il était cantonné. »
Lorsqu’en plein Londres, un ancien membre du réseau de Max est assassiné par les Russes après avoir tenté vainement de reprendre contact avec le MI6 en réclamant de toute urgence Max, il faut bien se résoudre à le sortir momentanément de sa retraite. « Dites à Max que ça concerne le Marchand de sable ». Le Marchand de sable, alias Karla, le chef du 13ème Directoire de Moscou, son ennemi intime, croisé une fois, il y a longtemps, dans une prison de Dehli et jamais oublié. Toujours un coup (mortel) d’avance. Un cauchemar permanent ! Serait-ce le moment, la faille exploitable, pour permettre à Max d’engager la lutte finale ? Smiley ne compte que modérément sur le soutien de son remplaçant à la tête du service : « Si le coup rate et qu’il y a un scandale, je dirai que toute la catastrophe était une ridicule entreprise montée personnellement par un espion sénile qui avait perdu la boule. »
Mais celui des membres de son ancien réseau et de quelques uns de ses anciens collaborateurs lui est acquis. Eux aussi ont été remerciés. Réduits à vivoter, ils restent attachés à Max, parce que Max a toujours pris soin d’eux. Max leur a appris les règles de sécurité avant tout. Max souffre, comme eux, lorsque l’un d’entre eux est assassiné. Max ne les a jamais trahis, Max les aime. Et nous en arrivons au titre, ces gens qui sont fidèles à Smiley parce que Smiley leur est fidèle. C’est avec cette armée de laissés-pour-compte qu’il part au combat. Vladimir, Otto, Maria, dont les familles ont été décimées, ont risqué et risquent encore leur vie. Ils ont été très mal récompensés par « le service », ignorés puis abandonnés. D’autres sont des anciens collaborateurs comme Connie, paralysée et à l’article de la mort, mais dotée d’une mémoire encyclopédique. Il y a encore Toby et Peter, ses anciens lieutenants, quelques lampistes (équipe de surveillance) et la solidarité des exilés baltes. Lorsque Max vient les chercher, tous répondent présent. C’est une très belle leçon de management, un leadership par l’exemple et l’empathie, dans un univers qui n’est pas du tout réputé pour cela. Mais pour quel résultat ?
« Rentre chez toi, George. Karla ne te rendra pas ton passé. Trouve-toi un peu d’amour et attends l’Harmagedon. »
Le dernier coup de Smiley sera-t-il un désastreux coup d’épée dans l’eau ou bien le coup de maître, point d’orgue de sa légende ? A vous de le découvrir, mais quoi qu’il en soit, il faut se décider :
« On y va, George ou pas ? » Toby prit conscience de ce détachement qui semblait affliger Smiley chaque fois que l’opération prenait de la vitesse. C’était moins de l’indécision qu’une mystérieuse répugnance à avancer. Il insista : « Le feu vert, George ? Ou pas ? George, je vous en prie ! Nous sommes à la seconde près ! » Un moment encore, Smiley hésita. Un moment, il soupesa la méthode par rapport à la prise, et la lointaine et grise silhouette de Karla semblait en fait l’exhorter.
« Le feu vert, dit Smiley. Oui, allez-y. »
PS Seconde lecture à vingt-cinq ans d’intervalle et toujours le même plaisir.
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