Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Alors que le narrateur vient d'apprendre qu'il sera bientôt père d'une petite fille, le téléphone sonne. À l'autre bout du fil, sa mère. Le bateau de son père, Jean, vient de sombrer « corps et biens ». Jamais Jean ne saura que sa petite-fille s'appellera Louise.
Peut-être pour lui rendre hommage, peut-être pour apaiser son chagrin, le narrateur se met alors à écrire le roman de ce coquillier blanc et bleu, Ar c'hwil, né presque en même temps que lui. Derrière l'histoire du bateau, c'est celle du père, de ses peines et de ses drames qui se profile. Mais aussi celle d'une famille, faite d'amour filial et fraternel. Une famille simple, où la pudeur des sentiments est de mise. Une histoire intimement liée à celle de la Bretagne, de la pêche et des crises qui ont jalonné la seconde partie du xxe siècle.
À travers une chronique à la fois intime et sociale évoluant sur près de soixante ans, Grégory Nicolas rend hommage au courage des pêcheurs et de ceux qui les attendent.
"vous êtes tous deux ténébreux et discrets
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,
Ö mer, nul ne connait tes richesses intimes
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets."
....
Baudelaire et Grégory Nicolas embarqués sur le même bateau !!
Le bateau du roman, c'est un coquiller blanc et bleu, celui de Jean, marin-pêcheur de St-Jacques à bord de l'ArC'hwil.
Jean qui ne rêvait que de choses "simples et petites", Jean qui chérissait la mer, mais aussi ses 3 fils et leur mère Marie-Lou, Jean qui disparut un jour en mer, laissant sa famille dans la peine et le désarroi. Eh oui ! comme le dit Renaud, "c'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme" !!
Mais autant que la recherche d'un corps ravi par la mer, c'est à la recherche de l'homme qu'était leur père que partent les 3 fils.
Qui était-il vraiment, cet homme grand, fort et courageux ? Cet homme fidèle en amitié, rustique et pudique, contemplatif et taiseux ?
Mais si souvent ténébreux...Car Jean reste "vide de la mort " de son propre père, ce père qu'il "trimballe en pensée" sans parvenir à combler l'absence.
Jean en souffrance pour une autre raison...vite, vite, lisez le livre !!
Joli personnage également que celui de Marie-Lou, femme de marin qui ne se contente pas d'attendre le retour de l'homme, mais qui est une médiatrice efficace entre terre et mer .
Ce roman est une ode à la mer, celle qui comble mais qui reprend aussi. Une ode à l'amour familial, dans ses joies quotidiennes, ses non-dits, ses silences.
Dans la douleur et le pardon.
Entre Brest, Portsall, Morlaix, Landunvez et mer d'Iroise, c'est un peu d'iode et de Bretagne à chaque page.
Entre images de carte postale et immersion dans la rude vie des marins-pêcheurs.
Joli découverte que ce roman tout plein de délicatesse, d'émotions contenues, à l'image d'une Bretagne toujours aussi envoûtante et mystérieuse.
Les Fils du pêcheur est une chronique familiale douce, respectueuse, en pudeur et avec une pointe d’humour. C’est une plongée en Bretagne au cœur de l’univers de la pêche, de l’amour de ceux qui partent en mer et de ceux qui les attendent. Mais ici, point de clichés, point d’homme uniquement passionné par son bateau, point de femme éplorée et esseulée, point d’enfants en souffrance. Il est question d’un amour filial, certes pudique mais sincère. Alors quand le père disparaît dans les eaux profondes, il laisse un vide immense dans les cœurs de sa femme et de ses trois fils.
Les chapitres nous transportent dans les souvenirs, au sein de divers évènements familiaux à différentes époques, ce qui nous permet de comprendre qui était le pêcheur. Mais une rencontre inattendue va apporter de forts questionnements au sein de la fratrie et remettre en question l’image du père. Aurait-il des secrets ?
Le narrateur est l’aîné des trois fils et j’ai beaucoup apprécié l’écriture qui est bercée à la fois de poésie et d’humour. Je me suis sincèrement demandée si l’auteur ne nous contait pas un pan de sa vie tellement le récit est réaliste. C’est une histoire touchante qui rend un bel hommage aux pêcheurs, à la Bretagne et aux pères.
« Quand je revenais de la fac de Rennes pour les vacances, j’avais vingt ans, nous avons commencé à nous serrer la main avec mon père. C’est moi qui en ai pris l’initiative. Mon père n’a pas essayé de me faire changer d’avis. Je me prenais pour un homme. Je pensais que j’avais passé l’âge des bisous. « Mon cul, lulu ! » j’affirme en y repensant aujourd’hui, et en lui volant une de ses expressions comme je l’ai toujours fait. On n’est jamais trop vieux pour ça.
Pourtant, et bien que ce soit moi qui l’aie décidé, je ne trouvais pas ça naturel de serrer sa main, c’était une distance trop grande, de celles qui ne devraient jamais s’installer entre un père et son enfant. Mes frères continuaient de l’embrasser et je les enviais. Et nous on se serrait la main. Quelle honte. J’en chialerais. Je n’osais pas lui redemander de revenir aux bisous et lui non plus, ça a duré des années. C’est infernal la pudeur. Je me souviens que ses mains étaient comme ses joues : toujours froides.
Le jour du premier anniversaire de Marcel, j’ai bu. Il y a des choses qui sont remontées comme ça, et j’ai écrit à toute vitesse, un message très court à mon père. Je me suis relu pour qu’il n’y ait aucune faute de frappe, pour ne pas qu’il pense que j’avais bu, pour ne pas qu’il se dise que c’était l’alcool qui me faisait écrire ça, et je l’ai envoyé immédiatement. Je voulais être sûr de ne pas pouvoir faire demi-tour. Je lui expliquais que j’aimerais mieux qu’on se fasse la bise, comme avant, pour se dire bonjour, si ça ne le dérangeait pas.
Je ne l’ai pas dit à mon père, mais en réalité c’est à mon fils que j’adressais cette demande, car je ne pouvais pas m’imaginer un jour serrer la main de mon Marcel. Ne plus lui faire de bisous ? Mon cul, lulu.
Mon père a répondu à message : « OK. » Rien de plus. C’était assez. De là on s’est remis à se faire la bise, sans jamais en reparler ou se poser la question. Ce qui fait que je n’ai jamais plus touché les mains de mon père. Ses mains fortes et épaisses, rêches comme du papier de verre, mais qui soulevaient les casiers comme de rien, qui triaient les coquilles Saint-Jacques à toute vitesse, et effleuraient les cheveux de Marcel avec délicatesse, et les miens, enfant, et ceux de Clément et ceux de Julien aussi, et qui avaient dû caresser le ventre de ma mère bien des fois. Ses mains toujours froides. »
Au début de ma lecture, je trouvais qu’il ne se passait pas grand chose. En effet, l’auteur nous décrit une succession de petites anecdotes qui peuvent parfois paraître sans importance et on se demande bien où tout cela va bien pouvoir nous mener et surtout, s’il va bien finir par se passer quelque chose de concret. Mais l’intérêt pour l’histoire est grandissant au fil des chapitres et la mystérieuse rencontre apporte un vrai plus au récit. On finit par s’attacher à cette famille et décrypter qui était vraiment le père.
C’est un roman touchant sur les relations père-fils. Il est ponctué de chants des marins bretons que je me suis faite un plaisir d’écouter ensuite. C’est une jolie percée dans cet univers que je connais peu pour ma part, mais surtout il est beau de lire cet amour pudique entre un père et ses enfants. La fluidité poétique de l’écriture est un enchantement. À découvrir absolument si vous aimez les chroniques familiales.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2022/09/25/lecture-les-fils-du-pecheur-de-gregory-nicolas/
Lorsque son père marin pêcheur disparaît en mer avec son coquillier Ar c’hwill, le narrateur entreprend l’écriture de la biographie familiale, en hommage à cette figure paternelle tant admirée. Au travers du parcours et des drames de cet homme, c’est toute l’histoire de la Bretagne, de la pêche et de ses crises sur ces soixante dernières années qui se dessine peu à peu.
Autobiographie ? Fiction ? On ne sait, mais on ne peut que croire à ce récit où l’intime rejoint la chronique sociale, conjuguant émotion, surprises et tension, enfin intérêt d’un témoignage hautement représentatif que l’on jurerait vécu. D’un côté, ce roman est l’histoire d’une relation filiale, touchante d’amour et de pudeur, que transfigure la présence taiseuse mais généreuse d’un homme dont on découvre peu à peu les peines et les drames secrets. De l’autre, il dresse un tableau vivant de la rude profession de marin pêcheur, à la fois passion et sacerdoce aux premières loges des périlleuses et capricieuses grandeurs de la mer, mais, dans tous les cas, de plus en plus étranglée par les crises depuis l'ouverture à la concurrence européenne. La narration est notamment l’occasion de se souvenir des scènes de guerre civile, qui, en 1994, accompagnèrent à Rennes les manifestations de marins pêcheurs rendus fous de rage par l’effondrement des cours du poisson et par la hausse du gasoil.
Voici un livre qui s’aborde avec le coeur, tant ses mots désarmants de délicatesse et d’élégance, en toute simplicité, expriment d’humanité, d’amour filial et paternel, d’admiration et de respect pour ces hommes chevillés à leurs valeurs entre terre et mer bretonnes. C’est d’ailleurs cette tendresse pour ses personnages, en même temps que les détails clairement personnels dont l’auteur parsème son texte – comme ses goûts littéraires et oenologiques - , qui achève de parfaire l’impression autobiographique.
Un bien bel hommage à la terre bretonne et à ses habitants, à ses beautés et à ses rudesses, que ses travailleurs de la mer en particulier ont gravées dans l’âme et la chair.
Pour moi c est dommage l histoire est raconter de façon bizarre on a du mal a suivre l histoire de cette famille de pecheurs qui pourtant est sûrement intéressante mais il n y a pas de suivi du thème dommage il ne pas passionner de la façon qu il est mis en page
Au printemps, les éditions les Escales m’ont donné la possibilité de participer à une lecture commune et à une rencontre virtuelle avec l’auteur du roman Les fils du pêcheur. C’est donc avec beaucoup de retard que je viens vous parler d’un récit que je vous conseille de lire cet été.
Les fils du pêcheur par Nicolas
Alors qu’il vient de devenir père, le narrateur apprend la disparition de son père. L’Ar c’hwill a coulé, emportant avec lui la figure paternelle, celle qui impose le respect, mais qui en partant ainsi du jour au lendemain laisse un vide immense. La disparition d’un père alors que l’on devient soi-même est terrible mais quand le deuil que la famille commence est troublé par des secrets et des mystères de famille, chacun s’interroge sur qui était réellement Jean. Les fils du pêcheur vont finalement apprendre à connaître celui qu’il pensait connaître à travers le deuil.
Le roman de Grégory Nicolas est un beau roman car il plonge dans ce que chacun peut vivre : l’amour filial, les secrets de famille, les sacrifices, l’amour inconditionnel, la vertu, les valeurs et l’écriture de Grégory Nicolas est à l’image de son récit. Pas de misérabilisme, de compassion inutile, non à la place, il livre une plume pleine d’humanité.
J’ai passé un délicieux moment de lecture avec les fils de Jean et je vous recommande chaudement de lire cette belle histoire.
En résumé : Allez à la rencontre de l’Ar c’hwill et des fils du pêcheur !
"La vie est une fête en larmes, me soufflait un jour Jean d'Ormesson, lors d'un échange... Eh bien, Les fils du pêcheur, dernier roman de Grégory Nicolas, c'est un peu cela... Des anecdotes, des sourires, des fous rires, des grimaces, des larmes, d'émotion, parfois d'incompréhension, de questions... qui retracent l'histoire de cette famille de Bretons, l'histoire des trois frangins, unis comme les doigts de la main... Et de cette terre, cette mer, cette ambiance de vents contraires, de gros temps, d'embruns, de soleil parfois... Dans leur grande histoire, il y a les petites histoires, toutes plus croustillantes les unes que les autres, et puis il y a les non-dits, de ceux qui minent et décharnent parfois les familles les plus solides (en apparence).
Quand on attrape ce livre, on ne le lâche pas, parce que la force, le naturel, la fluidité de l'écrit, donnent toujours envie d'aller plus loin, de pousser au prochain chapitre, de profiter encore un peu des ambiances, des sentiments que l'on ressent au plus profond de soi... Et si c'était vrai ? Et si l'on s'inscrivait au-delà du roman ? Autobiographie ? Apparemment pas ! L'auteur aurait tout inventé ? Peut-être, peut-être pas... On sait cependant que les romanciers sont de grands menteurs, qu'ils jouent avec les vérités pour mieux déjouer les faux-semblants... Peu importe au final, ce petit roman, avec des gens de rien est un grand livre, dans la même veine qu'un auteur qui apparaît un instant au détour d'une page, Bernard Clavel (La maison des autres). Année après année, c'est certain, Grégory Nicolas, s'avance comme un écrivain brillant, au talent de plus en plus évident. CM"
(c) 10-novembre Productions - mai 2021
Les fils du pêcheur, ce sont les fils de Jean, un amoureux de la mer, entièrement dévoué à sa famille mais qui cache au fond de ses yeux gris une tristesse indicible. Sous le ciel changeant de Bretagne, le narrateur, un des trois fils, plonge dans ses souvenirs et se remémore ce père aimé et aimant avec beaucoup de tendresse, de mélancolie et ce qu’il faut d’humour pour éclipser les chagrins.
En reconstituant ainsi la mémoire familiale, les souvenirs de Pierre affleurent comme lorsqu’on regarde des photographies de famille. La mer, les bateaux, la pêche sont le quotidien d’une vie faite de joies, de peines jusqu’au drame qui va venir bousculer cet équilibre. Parti en mer sur son coquillier, l’Arc’hwil, Jean ne reviendra pas. Entre tristesse et émotion, ce drame va mettre à jour un secret jusqu’ici bien gardé.
Grégory Nicolas a l’art de raconter des histoires et rend cette famille très attachante. Lorsque le drame arrive, un revirement imprévu dans l’histoire s’amorce et la rupture dans la narration est surprenante. La voix du narrateur s’efface et laisse place à la voix d’un personnage énigmatique, une sorte de témoin que personne n’attendait. Au fil des chapitres, les mystères se lèvent au rythme des rebondissements.
Cette chronique familiale est ancrée dans une réalité sociale. Lorsque gagner sa vie en étant pêcheur devient de plus en plus difficile, il faut se faire entendre. Pour la génération de Jean, l’heure des revendications lors de manifestations ne se fera pas sans violences entre pêcheurs et forces de l’ordre. Que restera-t-il de ce combat ?
En dessinant le portrait très émouvant d’un père, Grégory Nicolas nous offre une histoire intimiste, emplie d’humanité qui se déploie sur trois générations. Il met à l’honneur les liens filiaux qui se tissent et se renforcent au gré des événements et des révélations inattendues. Il évoque la solidarité et la fraternité sans faille entre marins.
C’est avec le cœur serré qu’on referme ce livre et qu’on quitte cette famille liée à tout jamais à la Bretagne et à ce coquillier bleu et blanc, l’Ar c’hwil. Une histoire tendre et lumineuse à découvrir !
Un livre dans lequel j'ai plongé sans réserve et dégusté d'une traite.
La famille est toujours un lien par lequel les auteur(e)s ont matière à écrire avec plus ou moins de réussite. Mettons un terme aux spéculations, celui de Grégory Nicolas est une réussite pour moi.
Trois générations sont ici au cœur de ce récit où l'amour et la passion de l'océan vont rythmer ce très sensible récit avec la part de mystères indispensable à l'intérêt de ce récit. L'originalité de ce roman c'est que l'angle choisi est celui de la relation entre pères et fils. Sur plus de soixante années nous allons suivre cette chronique d'une grande sensibilité. Le point de départ est tragique ; alors qu'il s'apprête à informer son père de la naissance de sa fille ; Louise, le narrateur apprend la disparition de ce dernier à bord de ce petit coquillier dont il était si fier qui a rythmé les jeux et les rares sorties de son enfance et celle de ses frères. C'est ainsi que le lecteur va remonter toute l'histoire, les tragédies de ce père, les regrets et les non-dits dans cette famille où la réserve et la pudeur sont de mise. C'est aussi une histoire profondément liée à celle de la Bretagne, de ses joies et ses heurts. Chapitre après chapitre, le voile se lève, les histoires se dévoilent mais aussi certaines haines qui vont s'estomper. Les secrets de famille, le silence des femmes et mères comme celui de Jean vont tendre le récit et inciter le lecteur à vouloir très vite poursuivre cette découverte. C'est aussi l'histoire de vie étonnante et dure de Benoît Notre - Dame au destin intimement lié à celui de Jean qui permettra à la fratrie de lever une grand part d'ombre dans la vie de leur père...
Une grande tendresse de l'auteur vis à vis de ce récit sensible et de ses personnages, un profond sentiment d'humanité entoure ce très beau et original récit. On ne peut qu'adhérer et vous inciter à le lire.
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